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Syrie : l’exemple de Qalamoun

Dépêche de l'agence Fides

Nouveau succès pour Mussalaha (Réconciliation), le mouvement lancé afin de démontrer qu’il existe une troisième voie possible, alternative à la guerre et aux armes, celle qui passe par la société civile.

Selon des sources locales de l’Agence Fides, le 30 juillet, a été signé un « accord historique entre les forces d’opposition de Qalamoun et les représentants de Mussalaha de Yabroud, de Qâra, de Nebek et de Deir Atieh ainsi que des environs ».

La région de Qalamoun est une zone de hauts plateaux située entre Damas et Homs comprenant les villages chrétiens de Maaloula (où est encore parlé l’araméen, la langue vernaculaire de Jésus) et de Saydnaya (où se trouve le Sanctuaire de la Mère de Dieu) ainsi que les antiques monastères de Sainte Técla, Mar Touma, Mar Moussa et Mar Yakoub. La population du lieu est en majorité sunnite mais il existe également une forte présence chrétienne qui est respectée grâce à un pacte remontant à l’époque de Saladin.

Depuis des mois, certains villages de la région s’étaient proclamés indépendants et avaient paralysé les institutions étatiques (communes, commissariats de police, tribunaux) et de la vie civile (au travers de grèves diffuses et permanentes). Cette phase de désobéissance civile s’est accompagnée d’une insurrection armée, dans le cadre de laquelle des miliciens attaquaient des postes de l’armée mais aussi des civils considérés proches du gouvernement ou trop conciliants avec le régime. Aux miliciens se sont ajoutées des bandes criminelles qui ont profité du désordre et du manque de sécurité pour enlever des personnes afin d’obtenir des rançons et pour effectuer des vols à main armée contre des usines, des dépôts et des magasins.

L’accord d’hier fait suite à la déclaration de Rome faite par des groupes de l’opposition réunis à l’initiative de la Communauté de San Egidio (voir Fides 27/07/2012). Sur la base de cet accord, l’opposition renonce à l’option militaire et interdit donc à ses membres d’attaquer les forces gouvernementales, militaires ou de sécurité, ainsi que les civils. Elle dépose les armes et remet la sécurité entre les mains de l’Etat. De son côté, le gouvernement continue à fournir à la population civile la liberté de s’exprimer de manière démocratique au travers de manifestations et de sit-in.

Grâce à l’accord, indiquent les sources de Fides, les prisonniers politiques qui ne se sont pas rendus coupables de crimes violents ont été remis en liberté tout comme les personnes enlevées dans un but politique ou lucratif. « Les familles sunnites divisées entre opposants de différentes factions et loyalistes se trouvent de nouveau unies grâce à cet accord qui démontre une fois encore la force de persuasion de la société civile qui reconstruit à partir des chefs tribaux et des clans, avec le concours des autorités religieuses, un pacte social qui ne peut être complet tant que le bruit des armes continuera à résonner en Syrie » concluent les sources de Fides. (L.M.) (Agence Fides 31/07/2012)

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