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Un désarroi non négociable ?

Extrait du n° 165 de "Daoudal Hebdo".

Il me semblait que l’obsession des « principes non négociables », qui avait enflé au point que certains parlaient de « PNN » comme on parle du PIB ou de la TVA, était quelque peu retombée, puisque les premiers mois de la campagne présidentielle s’étaient déroulés sans que les catho-tradis les mettent au premier plan. Mais voici qu’ils sont revenus en fanfare, avec notamment une tonitruante « lettre ouverte aux candidats aux élections », signée de Mgr Aillet et de divers laïcs dont les trois principaux rédacteurs du Salon Beige, Jeanne Smits, directrice de Présent, Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique…

Ce texte, révérence gardée pour ses signataires, est irrecevable. Ils affirment qu’ils voteront « en fonction des principes non négociables », qui sont « un minimum au-dessous duquel nous quittons l’Etat de droit pour entrer dans la barbarie ». Certes, « d’autres sujets sont cruciaux pour notre avenir », mais aucun d’eux « ne peut avoir le moindre sens » (sic) si l’Etat « choisit délibérément de rayer la dignité de l’être humain de ses préoccupations ». (1)

Eh bien, s’il en est ainsi, il va de soi qu’on ne peut voter pour aucun candidat, puisqu’aucun candidat ne respecte les principes non négociables. Or l’Eglise nous rappelle notre devoir électoral. L’impasse est cruelle. Et je suppose que c’est la quadrature du cercle qui nous vaut cette lettre ouverte à la fois d’ardente supplication et d’ultimatum dérisoire. On y lit un profond désarroi né de la prise de conscience qu’on s’est enfermé dans une voie sans issue. Un désarroi apparemment non négociable…

Il faudrait raison garder. Si les principes non négociables sont aujourd’hui brandis comme des articles de foi, à l’instar des dogmes de la Sainte Trinité ou de l’Incarnation, on rappellera que, si le pape souligne souvent l’importance d’une politique de respect de la vie, de la famille, et de la liberté d’éducation, il n’en a vraiment parlé qu’une seule fois, dans une simple allocution à un groupe de députés européens, en 2006, et encore ce n’était pas comme on nous le répète.

Benoît XVI avait dit que l’objet principal de l’intervention de l’Eglise catholique dans le débat public porte sur la dignité de la personne humaine, et qu’elle accorde donc « une attention particulière à certains principes qui ne sont pas négociables ». Et il ajoutait que « parmi ceux-ci », il y en a qui « apparaissent de manière claire », et il en citait trois (donc de façon non limitative).

L’autre texte que l’on cite est un paragraphe de l’exhortation apostolique Sacramentum caritatis, de 2007. Il s’agit ici de « valeurs fondamentales, comme le respect et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, comme la famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté d'éducation des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses formes ». Et « ces valeurs ne sont pas négociables ». On remarque qu’il ne s’agit plus de principes mais de valeurs, et que le pape en énumère quatre. La quatrième est la promotion du bien commun sous toutes ses formes. On peut considérer qu’elle englobe toutes les autres, celles qui sont citées et celles qui ne le sont pas. Car toute bonne politique consiste à promouvoir le bien commun, et pour promouvoir le bien commun on doit notamment préserver la vie, la famille, et les libertés éducatives. (2)

Mais pour promouvoir le bien commun, encore faut-il avoir le pouvoir de le faire. Par exemple, à quoi servirait d’élire un président qui veut fermer les frontières à une immigration déstabilisatrice, si le pays appartient à une union sans frontières ? Ou à quoi servirait-il d’élire un président prêt à prendre des mesures monétaires permettant de relancer l’économie, si le pays… n’a pas de monnaie ? Etc.

En bref, il est vain d’invoquer quelque « principe non négociable » que ce soit, quand on élit un président ligoté dans une union. C’est une application du « politique d’abord » de Maurras, souvent mal compris. Il faut d’abord que le pays soit indépendant et que son pouvoir soit souverain pour qu’on puisse lui demander d’appliquer tel ou tel principe.

A cela on pourra répondre que sur les « principes non négociables », l’Union européenne laisse les Etats membres libres de leur politique.

Il est vrai que les Etats de l’UE peuvent théoriquement interdire l’avortement, l’euthanasie, les expériences sur les cellules souches, etc., qu’ils peuvent théoriquement définir la famille comme l’union d’un homme et d’une femme et refuser toute autre union, qu’ils peuvent théoriquement garantir la pleine liberté d’éducation aux familles.

Pourquoi « théoriquement » ? Parce que c’est vrai dans les textes : le traité européen n’évoque pas directement ces questions-là, qui sont donc du ressort des Etats membres. Mais ce n’est pas tout à fait vrai dans la réalité. On admet que la Constitution irlandaise, ou polonaise, ou maltaise, invoque Dieu et protège la vie et la famille, parce que ces pays sont arrivés dans l’UE avec ce bagage. Mais qu’un pays membre de l’UE se mette à changer sa Constitution pour qu’elle invoque Dieu et protège la vie et la famille, on a vu ce que cela donne avec l’affaire hongroise. Et comme on ne peut pas condamner la Hongrie pour cela, on la condamne de façon mesquine et injuste pour d’autres motifs. En attendant de pouvoir condamner pour les vrais motifs, ce qui arrivera fatalement, car l’Union européenne ne cesse d’avaler ou de grignoter des pouvoirs. Et sans même intervenir directement sur ces sujets, elle le fait comme haut parleur de la pensée unique, et par sa mainmise sur la politique économique (donc sociale) des Etats membres, qui empêche de facto de prendre certaines mesures en faveur des familles.

En outre, on constate que le principe de liberté d’expression combiné avec le principe de non-discrimination permet à la Commission européenne de faire vigoureusement pression sur les Etats membres qui ne veulent pas autoriser les défilés exhibitionnistes. Voire même d’exiger, comme on l’a vu pour l’Estonie, que soit rapportée une loi interdisant la propagande homosexuelle.

Et l’on voit que si tout cela n’est pas encore dans les textes, c’est dans les têtes des candidats sélectionnés par le système : c’est bien pourquoi aucun candidat à la présidentielle française n’a dans son programme la mise en œuvre des « principes non négociables », mais qu’ils ont tous des projets plus ou moins contraires aux dits principes.

Voilà pourquoi l’incantation est vaine.

 

(1) Bien sûr ce n’est pas vrai. Imaginons un candidat dont le programme est totalement contraire aux principes non négociables, mais qui garantit la liberté religieuse, et un candidat moins mauvais sur les principes non négociables, mais qui veut interdire tout culte public. Pour qui allez-vous voter ?

(2) Ajoutons qu’en décembre 2007, Benoît XVI avait exhorté les ONG catholiques à « promouvoir ensemble ces principes éthiques non "négociables" de par leur nature et leur rôle de fondement de la vie sociale ». Il s’agissait des « droits » qui « découlent » de la « dignité innée de l’homme », sans autre précision.

 

Commentaires

  • (1) pour le second bien sûr ! il peut toujours essayer d'embarquer les 10 000 personnes des pélés de pentecôte, on rigolerait bien. Il y en aurait même sûrement le double pour l'occaze !

    D'autre part l'impasse n'est pas du tout "cruelle", il est tout à fait possible de voter blanc.

  • Nous sommes sensés être en démocratie, et donc il nous faut voter. Le vote blanc certes ne nous engage pas en porte à faux par rapport aux points non négociables puisque aucun des candidats n'est à 100% bon à leur sujet. Par contre puisqu'il nous est encore soit disant permis de donner notre avis, il semble nécessaire d'essayer de déboulonner les deux partis, clones donc l'UMP et le PS du système qui se partagent le pouvoir depuis des décennies et qui à tour de rôle, ont entassé les lois après les autres pour faire perdre à la France sa souveraineté, l'endetter pour des générations, faciliter la délocalisation des entreprises y compris d'intérêt national, encourager l'immigration-invasion remplacement de population et de ce fait disparition programmer de la chrétienté à moyen terme...Et que d'autres effets négatifs encore entre la Libye, le soutien des rebelles syriens et de facto l'éradication des chrétiens de ce pays...et j'en passe.
    Voter blanc me paraît compte tenu de la situation une position à la Pilate, je m'en lave les mains ou je ne soutiens personne...
    Il faut plutôt porter tout au moins au premier tour sa voix vers le parti qui a un tout petit peu un langage différent de l'UMPS et qui n'est pas un soutien détourné du mondialisme... mais qui essaie de proposer quelques remèdes. Sachant que bien évidemment une nation c'est d'abord des hommes et tant que chacun d'entre nous n'aura pas compris que la terre appartient à ceux qui l'occupe et qu'une nation sans enfant n'a pas d'avenir, ces quelques remèdes ne pourront pas avoir d'effet sur le moyen et long terme.
    La lettre ouverte a le mérite d'exister même si elle est bien sûr actuellement politiquement non réaliste. Néanmoins l'on peut être catholique est ne pas la signer.
    Comme l'on peut être catholique est ne pas voter blanc, en faisant bien la différence entre le moins mal et le moins pire.

  • Vous simplifiez à outrance. Il faut tenir compte de ces critères pour éclairer notre choix. Voter pour celui qui améliorerait la situation un tant soit peu.
    Cela a toujours été clair en ce qui concerne les "PNN".
    Vous créez une nouvelle polémique entre catholiques pour rien...

  • il y a un impératif:se débarrasser de Nicolas Sarkozy et voter au second tour pour son concurrent.

  • Je l'ai déjà écrit dans des commentaires précédents: le vote blanc s'impose au 2ème tour (sauf si par miracle Marine était présente au second tour: on peut toujours rêver...)
    -au 1er tour , il faut voter pour le moins mauvais candidat; nous aurons le choix entre Dupont-Aignan et Marine. Je préfère Dupont-Aignan mais il est tellement marginal que les bulletins à son nom ne feront même pas sourciller les plus enragés de ses adversaires. En revanche tout bulletin au nom de Marine exaspèrera les umps et fera péter de rage Mélanchon.
    -au 2ème tour, choisir entre le moins mauvais et le moins pire n'a aucun sens. Maurras a écrit que la politique du pire est la pire des politiques et il avait raison; l'ennui c'est que dans les circonstances actuelles nous n'avons le choix qu'entre deux politiques du pire qui ne diffèrent que par la personnalité et le style des deux finalistes. Croire qu'Hollande serait pire que Sarkozy est une naïveté, il suffit de se remémorer les propos et les actes de Sarkozy depuis qu'il a occupé des fonctions décisives (la suppression de la double peine, c'est lui, par exemple....). on nous dira qu'il a changé: vraiment? A-t-il viré Mitterand, Valls ou Nathalie? (entre autres). Il tient des propos électoralistes pour ratisser les naïfs du FN qu'il a déjà cocufiés et qui sont prêts à bisser...prétendre que voter blanc c'est imiter Pilate est absurde. Pilate aurait pu sauver Jésus s'il avait été plus courageux et moins carriériste. En quoi voter Sarkozy sauvera -t-il quelque chose? Hollande pour compenser sa nullité en rajoutera une couche en matière de démolition nationale immédiate mais ce sera tellement flagrant qu'on peut espérer une prise de conscience et une réaction lors des élections qui suivront. En revanche Sarkozy sur les conseils de quelques collaborateurs plus ou moins "droitiers" mais autant carriéristes que les autres fussent-ils Mignon, Buisson ou Guéant sera moins brutal que lors de l'euphorie de sa première élection. Mais il fera la même chose en prenant son temps et en y mettant plus de formes; ce procédé doucereux sera moins bien perçu et ne suscitera pas de réaction salutaire: qui se souvient encore que Sarkozy est favorable au vote des étrangers aux élections locales depuis 2007? Il prétend aujourd'hui le contraire mais s'il est élu il nous expliquera plus tard que c'est inévitable. Qui se souvient encore de l'entourloupe phénoménale du traité de Lisbonne?. Voter pour le moins pire? Encore une fois, même Maurras ne saurait dire qui est le moins pire.Pour éviter tout malentendu je précise que je ne suis pas "maurrassien", je ne suis pas monarchiste, je m'accommode fort bien de la République à condition qu'elle soit propre.
    -Le vote blanc, je le répète, est un acte positif qui exprime le refus de jouer avec des tricheurs. Et il devrait être normalement suivi, si les Français ne sont pas des veaux (dixit de Gaulle) par des votes en faveur des partis de la droite nationale y compris le FN version Marine, naturellement (mais oui !)
    C'est la seule possibilité (bien ténue) de survie qui nous reste encore.

  • Parfaitement d'accord avec riri
    Ce n'est pas parce que le vote blanc est scandaleusement compté comme nul dans notre pseudo-démocratie qu'il ne faut pas l'utiliser. C'est un choix: aucun candidat ne nous convient. Pourquoi les autres pays européens comptabilisent le vote blanc comme vote exprimé et pas la France? Parce qu'en France le vainqueur ne totalise même pas 20 % de lélectorat et avec le vote blanc ce serait pire encore.
    Prétendre que le vote blanc c'est se défiler à la Pilate est d'une stupidité rare.
    En morale catholique, il n'existe pas de moindre mal: ou c'est mal , ou c'est bien. Cette notion de moindre mal a plombé la démocratie chrétienne dans tous les pays où elle a sévi: la D.C. a fait le jeu de ses ennemis, partout en Europe. De parfaits "idiots utiles".
    Voter pour les promoteurs de la culture de mort est d'une complicité évidente. Voir le message de Mgr Cattenoz le dimanche des Rameaux.
    Dauphin du Dauphiné occupé par les socialo-communistes

  • Oui , c'est vrai : le Pape Benoit XVI n'en a parlé que deux fois .

    Mais le cardinal Ratzinger ( alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi) a fait paraitre une note doctrinale : "Note doctrinale à propos de questions sur l'engagement et Le comportement des catholiques dans la vie politique"

    http://www.generation-benoitxvi.com/NOTE-DOCTRINALE-concernant.html

  • Il faut revenir aux fondamentaux. Si l'on est catholique , nous nous devons de suivre le Christ et son Église qu' Il aime. Nous pouvons donc suivre les indications de notre pape Benoît XVI.
    En résumé, il faut
    Protéger la vie
    Protéger le mariage
    Protéger la famille
    Il va sans dire que nous ne pouvons transiger sur ces points qui peuvent donc être dits non négociables. En effet, je pense aussi qu'aucun candidat ne satisfait ces critères.
    Alors le moins pire ? Surtout pas ! Car j'aurai alors ma part de responsabilité dans les décisions prises à l'encontre de ces points. Il me semble d'ailleurs que cela rejoint le "relativisme"!
    Voter blanc ! C'est en effet pour moi le moins pire! Mais a vote est dit "non exprimé". Donc il ne compte pas!
    Alors il ne reste qu'une solution : l'expression d'une abstention!
    C'est pour moi réellement le seul acte "civique" qu'il me reste.
    En revanche toutes les actions telle cette lettre me paraissent bien plus efficaces que le vote du moins pire! Il faut être clair et ferme c'est à dire préciser ce sur quoi nous ne passerons pas et agir en conséquence. Sinon, une fois élu sans peur, ils font ce qu'ils veulent.

  • Il faut revenir aux fondamentaux. Si l'on est catholique , nous nous devons de suivre le Christ et son Église qu' Il aime. Nous pouvons donc suivre les indications de notre pape Benoît XVI.
    En résumé, il faut
    Protéger la vie
    Protéger le mariage
    Protéger la famille
    Il va sans dire que nous ne pouvons transiger sur ces points qui peuvent donc être dits non négociables. En effet, je pense aussi qu'aucun candidat ne satisfait ces critères.
    Alors le moins pire ? Surtout pas ! Car j'aurai alors ma part de responsabilité dans les décisions prises à l'encontre de ces points. Il me semble d'ailleurs que cela rejoint le "relativisme"!
    Voter blanc ! C'est en effet pour moi le moins pire! Mais a vote est dit "non exprimé". Donc il ne compte pas!
    Alors il ne reste qu'une solution : l'expression d'une abstention!
    C'est pour moi réellement le seul acte "civique" qu'il me reste.
    En revanche toutes les actions telle cette lettre me paraissent bien plus efficaces que le vote du moins pire! Il faut être clair et ferme c'est à dire préciser ce sur quoi nous ne passerons pas et agir en conséquence. Sinon, une fois élu sans peur, ils font ce qu'ils veulent.

  • Il est salutaire que vous posiez la question des 3 PNN comme seuls critères du vote catholique : non d'ailleurs pour en minimiser la priorité, mais pour en atténuer l'unicité.
    Il devient lassant dans la droite nationale catholique de constater que tout fonctionne désormais en binaire, en noir ou blanc dès qu'il s'agit de politique.
    Autour de moi, les mêmes personnes, dont certaines connues dans notre petit milieu, qui passent chaque jour des compromis sur le dosage de qu'elles peuvent ou doivent moralement accepter d'inacceptable dans leur vie sociale et surtout professionnelle, s'érigent en censeurs impitoyable dès qu'il s'agit de la sphère publique.
    On ne peut mettre sur le même plan la morale privée, qui est de l'ordre des moyens du Salut de chacun, avec les choix politiques devant influer sur la licéité morale des lois et du fonctionnement des institutions. Mais ce que la plupart estiment normal -passer des compromis pour, en faisant simple, ''gagner leur vie et celle de leur famille- dans des environnements souvent très éloignés de leurs convictions, et qui les obligent à ''s'adapter'' voudraient que les responsables politiques ne tiennent pas compte de la réalité française.
    Ensuite on peut discuter de la manière dont tel ou telle (moi quand je lis ''telle'' sous la plume de certains, je comprends immédiatement Marine LE PEN, puisque c'est en général à propos d'elle qu'ils se prononcent avec cette rigueur théorique à laquelle ils renoncent quotidiennement pour leur for personnel) tente ce compromis : mais nier qu'il soit indipsensable , et ceci au nom des PNN, devient irrecevable, selon votre expression.
    Le sondage fait à la demande de AUDACE 2012 récemment montre que seuls 2 % des Français sont en faveur d'une remise en cause de l'avortement. C'est dramatique, horrible, monstrueux, etc.... Mais c'est un fait.
    De la même manière qu'il était en fait aussi horrible qu'en 1940 la France était à moitié occupée pour avoir perdu la guerre et que le gvt de Vichy dut faire avec : ceux-là qui condamnent le compromis en 2012, le justifient la plupart pour 1940.
    Il était sain de revenir à du réalisme ; non pour abandonner l'espoir de remettre en cause la loi VEIL, mais pour que cesse cet oukase fait aux politiques et en premier au Front National, fondé sur sur une interprétation restrictive de l'enseignement de ROME. Mise en demeure qui par ailleurs refuse de tenir compte de la jurisprudence morale sur la licéité de la loi dans une démocratie, qui remonte à Pie XII, dans son discours aux juristes italiens, et que Paul VI et J-P II ont cité en suite pour asseoir leurs enseignement sur ces sujets.
    Enfin, et c'est là aussi qq chose d'important quand on est catholique, la liberté ne doit pas amener à la licence et au relativisme, mais elle s'impose pour débattre sereinement dans un domaine, les choix contingents, où nulle vérité absolue ne peut être décrétée. Or il existe une tendance à user de l'anathème privatisé et monopolisé par qq uns dans le monde catholique national qui conduit à une sclérose et à une ghettoïsation inutile, parce que recherchée comme une preuve de justesse.
    Il existe plusieurs possibilités pour combattre la culture de mort : certains comme VITA (ou la FSP ou Famille Chrétienne) ont choisi de s'appuyer sur des parlementaires Pro Vie au sein de l'UMP, dont ils souhaitent la réélection, d'autres pensent qu'il faut sanctionner l'UMP pour n'avoir rien fait qui aille dans un retour à la loi naturelle, d'autres que c'est le FN l'ennemi, parce que n'étant pas en responsabilité il devrait adopter une position maximaliste immédiate : cela fait beaucoup de divergence sou de différences. Mais tant qu'on ne se balance pas à grands coups d'excommunications des argument de doctrine catholique pour tuer l'autre en tant que ''vrai'' catholique au nom de l'Eglise devenue propriété privée, il n'y a que demi mal : le pire est cette manière odieuse et de guerre civile de pratiquer l'injure et l'amalgame avec nos adversaires ou nos ennemis, pour réduire nos frères catholiques au statut de traîtres.
    Et il est de fait que les PNN ont beaucoup servi à cela.
    Cette lettre que vous déclarez irrecevable sera utilisée certainement pas certains, et il serait intéressant de savoir qui en est le promoteur et qui en gère la collecte et l'utilisation ultérieure avant de la signer, dans un but de énième disqualification des plus proches ou des moins lointains, décrétés non catho compatibles.
    Or il existe des députés UMP qu'il faut soutenir au moins au second tour pour leurs prises de positions très courageuses et allant dans notre sens, et des responsables de la droite nationale (je ne cite pas de parti pour éviter de vaines querelles) qui sont nettement moins recommandables à notre vote catholique pour leurs attaches avec la Nlle droite païenne et anti chrétienne, dont la pénétration au sein de notre famille d'idée depuis 30 ans n'en finit pas de faire des ravages. C'est là où le vote blanc est une absurdité au premier tour, car c'est cette abstention que recherche l'UMP : l'affaiblissement au premier tour de son concurrent principal FN ou de Dupont-Aignan, si ce vote peut tenter certains souverainistes, qui serait préconisé et obtenu au nom des PNN, voilà qui serait la pire des politiques.

  • "Or l’Eglise nous rappelle notre devoir électoral" : Ah oui et où ? un nouveau commandement de Dieu et de l'Eglise ?

    Les cathos traumatisés par la condamnation de Maurras me font bien rire : ils n'osent plus bouger le petit doigt sans la permission du Saint Père.

  • Et puis si on va par là... votre blog, votre journal, sont eux aussi remplis de vaines incantations. Ils ne réussissent à convaincre que ceux qui sont déjà convaincus, ils réconfortent ceux qui sont déjà confortablement installés dans les mêmes idées, ils sont l'objet des moqueries des autres... exactement comme des incantations.

    Faut il ne pas faire une chose positive pour la seule raison qu'elle est probablement inutile ?

  • Merci à Yves Daoudal pour cette belle mise au point. Ce n'est pas renoncer à faire valoir les PNN que de constater qu'aucun des candidats ne les porte clairement. Un vote de premier tour (surtout après le quinquénat sans queue ni tête que nous venons de subir) n'a de sens que pour affirmer des valeurs. Aucun des candidats en présence ne permet cela. Pourtant, l'obligation morale de voter impose de faire un choix. Or, contrairement à ce que j'entends ici et là, je ne crois pas qu'on puisse choisir un moindre mal, il faut surtout conjurer le pire. Il ne s'agit donc pas de voter pour un à-peu-près mais d'éliminer une affiche de second tour trop favorable au pire.

  • @ Mathieu MAUTIN
    Conjurer le pire n'est donc pas voter N. SARKOZY, comme qq journalistes et dirigeants d'associations , de bloggueurs, dont je pense, ceux du SB, et Jeanne SMITS, tentent de nous y amener par petites touches.
    Le moindre mal existe dans cette élection au premier tour. M. ARDUIN, dans la NEF, le montre concernant la position, même trop minimaliste aux yeux de certains, de Marine LE PEN, qui s'est prononcé contre le remboursement la limitation des avortements des mineures, et l'aide aux femmes en difficulté, ce qui est un début de détricotage des lois ROUDY-AUBRY. Il semble lui aussi suggérer de voter N. SARKOZY parce que C. BOUTIN promet une commission sur le sujet de la Vie....après le sélections, bien sûr.
    Qu'on préfère voter N. SARKOZY pour conserver la fiscalité des dons aux écoles privées, comme le suggère J-P MAUGENDRE et la Frat. ST Pie X pourquoi pas ?
    Mais il ne faut pas dire ensuite que c'est parce que les PNN ne sont pas défendus au premier tour, qu'on peut voter catholiquement pour un candidat qui les ignore et les a même mis encore plus à mal durant son quinquennat : car le principe du moindre mal ne peut avoir deux significations simultanées :

    1/ à la fois la recherche du moindre mal, même si on pense comme Rémy Fontaine dans PRESENT que finalement le moindre mal, quand il n'est pas total (le moindre mal n'étant pourtant jamais total par définition !) c'est un moindre pire et donc un non respect des PNN (?!), logique d'antagonisme des conclusions à partir d'une prémisse juste, qui parait illogique. Car dire que le moindre mal habitue au mal, et donc au relativisme moral, contredit l'esprit même des PNN, et des consignes romaines sur leur application, et sur la gradualité.
    2/ l' oubli de moindre mal décrété trop éloigné du bien, au profit de l'utilité devenue catholiquement possible : autrement au nom du moindre mal et des PNN, on vote pour le pire et l'utile selon une morale de circonstance totalement loufoque. Car comme limiter l'avortement ne le supprime pas, on vote pour celui qui veut le faciliter, parce qu'il maintiendra la déductibilité fiscale des dons aux écoles privées. Ou qu'il fera le mariage homosexuel et l'homoparentalité avec un décalage de 2 ans par rapport à HOLLANDE.
    Si c'est cela à quoi vous pensez, vous rêvez. Car il existe un quatrième PNN possible qui n'est pas celui de Mgr CATTENOZ, lui également dépendant de ce vrai 4 ème : c'est celui jugé comme incontournable et préalable à la réalisation des 3 premiers, la souveraineté nationale, selon ce qu'en dit Yves DAOUDAL. Ce rappel est fondamental
    Or si en votant SARKOZY, vous avez abandonné les trois premiers au nom du moindre mal devenu moindre pire, pour ce qui du 4 ème, la souveraineté .............je vous laisse juge de la prédiction.

  • Patrice de Plunkett, qui ne manque pas une occasion de dire du mal de ses frères, et qui habituellement conchie "l'ultra droite" nationale catholique a osé mettre votre article en lien sur son blog. J'en reste pantois ! Utiliser vos écrits, non pour en débattre, mais pour combattre vos propres amis, c 'est du grand art dans la mauvaise foi !

  • @ François
    C'est du débat, simplement.
    Cerrtains blogs, dont le SB, par exemple donnet des consignes de vote déguisées, en promouvant une interprétation des PNN, fondée sur le tout ou rien, qui en morale catholique, pour ce qui est des lois et des institutions, est une ineptie : ils éliminent de leurs citations les passages qui donnent des critères de vote selon le moindre mal, afin que les catholiques tentent de ne pas être absents du débat électoral en promouvant les candidats et les programmes contenent le moindre mal.
    Ils coupent les commentaires de leurs lecteurs, afin de ne aps recevoir de contradictions, afin de laisser croire qu'il y aUNE solution, UNE lecture de la morale catholique, la leur. Utilisant Mgr AILLET, embarqué dans une opération qui sera politicienne dès le premier tour, puisqu'elle servira à faire voter SARKOZY et surtout aux législatives, UMP ou candidats ralliés à l'UMP.
    On fait courir dans l'entourage de Patrick BUISSON que Bruno GOLLNISCH appelera à voter SARKOZY pour le second tour, et ce dès le soir du premier tour.
    Selon l' interprétation que ces blogs de cathos anonymes et à pseudos ont des des PNN, outre qu'il n'y en aurait que trois, de plus il ne faudrait pas accepter l'idée de la gradualité, qui serait une soumission au relativisme, point de vue qui n'a rien de catholique et qui ne sert qu'un seul candidat : N. SARKOZY, pour lequel MINUTE appelle à voter, tandis que quasiment la moitié des éditos de PRESENT et d'autres hebdo cathos appellent soit au vote SARKO soit au vote blanc, qualifié de ''dissidence'' ce qui est une grosse farce grotesque, surtout quand on lit que c'est sur le modèle de la dissidence des dissidents anti communistes. C'est là le sommet de la Tratufferie : je vote blanc et je suis au niveau de pirteté morale et de courage de Soljenitsyne. Là on se pince, et on relit : mais non c'est écrit sur un blog catholique.
    Que donc face à cette déferlante de complaisance sarkozienne (pas nécessairement désintéressée, quant au soit l'état financier de la plupart des publications en question qui dépendent de pubs; découverts bancaires et abonnements de complaisance, quant de n'est pas de subventions à la presse d'opinion.
    Que Patrice de PLUNKETT reprenne un édito de Yves DAOUDAL, cela n'a rien de déshonorant et pour l'un et pour l'autre de ces deux journailistes libres de toute attache : je le dis d'autant plus volontiers que je ne partage pas toujours leur sopinions sur tout.
    Mais cette uniformité à se ''donner '' voire vendre à SARKOZY a qq chose de profondément choquant et sur le plan de sidées et sur le plan de la méthode : on nous bassine durant des années sur le manque de PNN au FN, et puis on fionit par voter SARKO, soit en ne votant pas au prmier tour, ce qui diminue le vote FN, soit en votant SARKO contre HOLLANDE au second (pour Dieu et le Roi peut-être ?). Tant de ridicule me rappelle ceux qui en 58 soutinrent DE GAULLE pour sauver l'Algérie Française : je pense que Patrick de PLUNKETT sait familialement ce que cela a signifié, et il ne s'arrête pas aux différents et polémiques qu'il a pu avoir avec Yves DAOUDAL.
    C'est cela être libre : ne pas prendre des vessies peintes aux initiales PNN pour de lanternes catholiques.

  • A PG

    Je ne comprends pas votre réponse.

    J'ai noté cette incongruité de voir Plunkett citer Daoudal. Si vous fréquentez son blog vous savez combien ceux qu'il nomme les "ultras catholiques" sont une obsession permanente; il ne leur concède rien, et surtout pas le droit de débattre, comme vous l'écrivez dans votre note. C'est à ce point obsessionnel qu'il n'hésite pas à écrire des articles dont le sujet, apparemment éloigné de la politique, lui sert de prétexte à inventer une "morale" anti-ultras... Bel exemple de charité fraternelle.

    Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi vous évoquez si souvent Sarkozy. Je n'ai pas le même lecture que vous des publications citées, et je n'y lis pas une invitation larvée à voter Sarkozy au second tour. Voyez l'éditorial de Rémi Fontaine sur le site de Présent de ce 10 avril 2012, il dit exactement le contraire. Invoquer les points non négociables n'implique pas nécessaire de voter Sarkozy, à moins qu'une partie du raisonnement m'échappe. En ce qui me concerne les choses sont claires, ce sera blanc au 2nd tour.

    A propos de Plunkett, il se dit abstentionniste... J'aurais tendance à penser qu'il crève d'envie de voter à gauche... Il se veut surtout le fidèle interprète de la pensée (présumée) du cardinal Vingt-Trois, et au delà, de notre Pape Benoît !

  • Compléments à mon commentaire précédent :

    1- Nécessairement, et non "nécessaire".

    2- Bien entendu je n'ignore pas qu'il existe des divergences entre la pensée de Benoît XVI et celle de l'archevêque de Paris. Je ne fais qu'exprimer ce qui me semble être la position intellectuelle du journaliste dont nous parlions.

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