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Un mensonge de Claude Guéant

« Il y a en Ile-de-France des abattoirs qui sont habilités à faire des abattages selon le rite et qui sont destinés à une consommation spécifique… Ce qui serait ennuyeux, c'est que les consommateurs puissent consommer de la viande halal sans le savoir et les services vétérinaires veillent à ce que les abattoirs acheminent leur production halal vers le public qui souhaite consommer halal… Les services de répression des fraudes font d'ailleurs des contrôles fréquents pour éviter qu'il y ait tromperie sur la marchandise. Je ne suis pas en mesure de vous garantir qu'il n'y a jamais eu une distraction de circuit mais je dis que toutes les précautions sont prises pour qu'il n'y ait pas de confusion. »

Voilà ce qu’a déclaré Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur, hier au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

Claude Guéant ne peut pas ignorer qu’une partie de la viande halal va forcément dans le circuit classique, puisque les musulmans ne consomment que certains morceaux. Et que cette proportion est estimée, par les services du ministère de l’Intérieur, à un tiers.

Cela fait partie de l’état de la question, tel qu’il est connu au ministère de l’Intérieur et au ministère de l’Agriculture. Et c’est précisément la raison pour laquelle il y a des propositions de loi sur l’étiquetage de la viande abattue rituellement, propositions que le ministre de l’Intérieur connaît forcément puisqu’elles sont dans son champ de compétences.

En 2005, déjà, on pouvait lire ceci dans un rapport du COPERCI (organisme conjoint du ministère de l’Intérieur et du ministère de l’Agriculture) :

Les nécessités économiques auxquelles sont soumis les abatteurs font qu'une partie de la viande abattue rituellement est consommée par des non musulmans, en général à leur insu. Cette situation pourrait rapidement être source de difficultés, au fur et à mesure que les associations de protection animale, relayées par celles de défense des consommateurs, gagneront en audience.

En outre, la mixité des circuits de distribution est susceptible d'engendrer des polémiques en cas de succès des dispositifs juridiques de certification. Les coûts du dispositif, et notamment de l’intervention d'organismes indépendants de contrôle, seront en effet pour partie répercutés sur des consommateurs non musulmans, sauf à mettre en place une comptabilité complexe selon le circuit de distribution.

(page 54)

80% des abattoirs français spécialisés sur I'ovin déclarent abattre halal. (…)

La mission a estimé la proportion d'abattage halal des bovins à 20% : selon la logique de complémentarité, pour vendre 1 kg de viande halal (abats et une partie des quartiers avant), il faut abattre 3 kg. Dans la mesure où la consommation des musulmans de France représente 7% de la production nationale de bovins, l’abattage halal devrait atteindre 20 % de l'abattage total.

(page 20)

(Cette estimation est contestable car elle ne prend pas en compte une donnée importante de la question, qui est une des principales raisons pour lesquelles les abattoirs d’Ile-de-France sont 100% halal.)

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