Cyprien, qui, d’abord magicien, devait être Martyr, fut prié par un jeune homme épris d’un amour ardent pour Justine, vierge chrétienne, de l’amener, par des enchantements et des maléfices, à lui faire partager sa passion. Cyprien consulta le démon afin de connaître comment il pourrait y parvenir. Mais le démon lui répondit qu’aucun artifice ne réussirait contre les vrais adorateurs du Christ. Impressionné par cette réponse, il commença dès lors à regretter les égarements de sa vie passée, et, laissant de côté la magie, se convertit pleinement à la foi du Christ, notre Seigneur. Pour ce motif, on l’arrêta en même temps que la vierge Justine. Tous deux furent souffletés et accablés de coups, après quoi on les jeta en prison, dans l’espoir qu’ils renonceraient à leur résolution. Mais lorsque, plus tard, on les en fit sortir, ils se montrèrent fermement décidés à persévérer dans la religion chrétienne ; alors on les plongea dans une chaudière remplie de poix, de graisse et de cire en fusion, et on finit par les frapper de la hache, à Nicomédie. Leurs corps abandonnés sans sépulture, demeurèrent six jours dans cet état ; des matelots, durant la nuit, les placèrent secrètement sur leur navire et les portèrent à Rome. Ils furent d’abord ensevelis dans la propriété de Rufine, noble dame romaine ; puis transférés dans la Ville même et déposés dans la basilique Constantinienne, auprès du baptistère.
(On remarquera que cette légende du bréviaire, supprimée en 1960 – les saints eux-mêmes étant supprimés en 1969 - correspond à celle de la liturgie byzantine, et qu’il n’y a manifestement aucune confusion entre ce magicien Cyprien et l’évêque de Carthage, prétexte à son effacement du calendrier.)