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Samedi de la troisième semaine de Carême

La messe donne en parallèle l’histoire de Suzanne et l’évangile de la femme adultère. Dieu ne sauve pas seulement la femme faussement accusée, il sauve aussi la femme vraiment adultère. Et surtout il nous dit que ce n’est pas à nous de juger les autres.

Ce texte magnifique de l’histoire de Suzanne, dont se privent les juifs et les protestants (ils se privent aussi de Tobie et de Judith, les pauvres), était très connu des premiers chrétiens, et se trouvait figuré dans les catacombes. Non pas à cause de la question de l’adultère, mais parce qu’on voyait en Suzanne la figure de l’Eglise persécutée par les juifs et les païens. Et si ce texte se trouve dans la liturgie du Carême, c’est encore pour une autre raison, c’est que le bain de Suzanne représente le baptême. Car toute la liturgie du Carême est orientée vers la Pâque au cours de laquelle les néophytes seront baptisés. « C’est à Pâques qu'est préparé dans le jardin le Bain qui doit rafraîchir ceux que le feu devrait consumer, et que l'Eglise, lavée comme le fut Suzanne, se tient debout devant Dieu comme une épousée jeune et pure. Et tout comme les deux servantes accompagnaient Suzanne, la foi et la charité accompagnent l'Église et préparent, pour ceux qu'on lave, l'huile et les savons. Que sont les savons, sinon les commandements du Verbe? Qu'est l'huile, sinon les puissances de l'Esprit? Voilà ce qui sert de parfum pour oindre les croyants après le bain... Quand l'Église désire recevoir le bain spirituel, deux servantes doivent de toute nécessité l'accompagner: c'est par la foi au Christ et par l'amour de Dieu que l'Église, en pénitente, reçoit le bain. » (Hippolyte)

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