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Supprimez les messes ! (Mgr Vingt-Trois)

Dans son discours de clôture de l’assemblée plénière des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois (qui n’a pas fait la moindre allusion à la veillée de prière pour la vie naissante demandée par le pape), a officialisé la politique qui consiste à supprimer toutes les messes (et aussi tout catéchisme) dans les villages pour n’en garder qu’une dans la ville le dimanche (même s’il y a assez de prêtres pour en célébrer dans les ex-paroisses) :

"Le travail entrepris sur le dimanche, Jour du Seigneur, concerne directement l'avenir de nos communautés. Les profonds bouleversements sociologiques de notre pays touchent beaucoup de régions rurales. Les lieux de la vie sociale se sont déplacés vers des bourgs ou des villes qui regroupent écoles et collèges, centres commerciaux, services de soins, etc. Nos concitoyens savent s'y rendre pour les besoins quotidiens de leur existence. Ils apprennent aussi à s'y rendre le dimanche pour participer à un véritable rassemblement eucharistique qui est l'occasion de vivre une communion paroissiale dépassant les limites étroites du village ou du hameau et devenir une fête authentique. Cette paroisse peut devenir le centre de la vie sacramentelle et de la catéchèse. Elle doit aussi nourrir des temps de prière et de rencontre vécus dans chaque église au cours de la semaine."

Commentaires

  • Je ne voudrais pas critiquer pour critiquer mais comparer le fait d'aller faire ses courses à l'hypermarché parce qu'il n'y a plus de petite épicerie dans son village, à aller à la messe le dimanche. C'est un peu curieux.
    Je ne suis pas sûre que les "arrangements" de ce type soit la meilleure solution pour re-évangéliser la France car ne nous leurrons pas, il faut repartir de zéro et non pas refaire une redistribution administrative, en fonction du nombre de prêtres disponibles dans un diocèse, et de la gestion du patrimoine. Parce que aujourd'hui combien de prêtres (hors la tradition) et combien dans 5 ans, 10 ans? 1 grande messe par département le dimanche?
    Dans les villes où les paroisses ont été supprimées pour faire une mégaparoisse, on ne peut pas dire que cela ait fait revenir la pratique, au contraire, cela a encore plus décourager.
    Par ailleurs qui dit que l'économie style hypermarché va se poursuivre longtemps dans un pays sans usine et sans emploi...
    Ce que recherche les gens dans un monde sans repère c'est la proximité, la chaleur humaine, le curé attaché à un terroir et à ses ouailles, des familles, des enfants. C'est de là que germeront les graines pour ensemencer de nouveau la terre de France, avec la grâce de Dieu.
    Mais bon la critique est aisée et l'art difficile, et mes propos pessimistes...

  • il faudrait que je retrouve la curieuse phrase avec la quelle le journaliste de RCF a commenté les propos de mgr vingt trois, c'était, et de toute façon même une approximation de ce qu'il a dit sera très parlante, un truc comme : "c'est oeuvrer pour le bien de l'humanité et pour le grand architecte que...." ah je ne me souviens plus, dommage.....

  • Bonjour,
    Prêtre diocésain, et curé de paroisse rurale, je comprends fort bien ce que vous pensez sur la suppression des messes dominicales, pour n'en réserver qu'une dans le centre des "grandes paroisses". Dans un monde idéal, il faudrait une messe dans chaque village, chaque église, chaque quartier ... malheureusement, nous ne sommes pas dans un monde idéal, et nous, pauvres prêtres isolés, nous faisons de notre mieux avec nos pauvres moyens.
    Je ne parlerai pas de supermarché, de "courses" pour "vanter" l'unique messe dominicale. Je donne comme exemple l'Afrique, l'Asie, l'Amérique du Sud,où beaucoup de catholiques font plusieurs kilomêtres à pieds pour venir participer à l'eucharistie dominicale.
    Il faut savoir ce que l'on veut : les fidèles veulent tous la messe dans le village, et bien entendu à la même heure (pas trop tôt pour la grasse matinée, pas trop tard pour que le roti puisse cuire normalement).
    Personnellement, je ne célèbre plus qu'une seule messe le dimanche matin. J'ai la charge d'âme de 13.000 paroissiens répartis sur 11 communes. Je préfère célébrer une eucharistie "qui tienne la route" (beurk, l'horrible expression), plutôt que d'en célébrer deux dont surtout la première est "baclée" (PE II - la plus courte - chants au pas de charge, course entre les villages, pas de temps de convivialité à l'issue de l'aucharistie - juste saluer les paroissiens - et j'en passe et des meilleurs), et la seconde mal célébrée, car pas le temps de prier avant celle ci (voyez les paroissiens soixante-huitard attardés qui "tombent" sur le prêtre 5 minutes avant le début de la seconde messe, ne laissant aucun répit au prêtre célébrant).
    Au bout de deux années de cette expérience, je pense que dans les conditions actuelles, c'est un moindre mal. Je dis bien moindre mal, et non pas un bien.

    Pour ce qui est de la catéchèse, j'essaie de la remettre dans le plus d'endroits possibles. Mais avec seulement 6 catéchistes qui font de leur mieux, il n'est pas possible d'en remettre dans tous les villages !

    Je plaide personnellement pour "embaucher" des prêtres de "communautés nouvelles", y compris "ecclesia dei", et aussi légionnaires du Christ, Communauté Saint Martin, frères de Saint Jean, et autres communautés catholiques. Mais je ne suis qu'un simple et humble curé, et loin de la curie diocésaine.

    Quarante années de déformation, il faudra bien une bonne vingtaine d'années pour remettre les pendules à l'heure !

    On fait ce qu'on peut, on n'est pas des boeufs !

  • Malheureusement les évêques ne veulent pas des communautés nouvelles dans beaucoup de diocése .Ils ont peur de perdre "leurs priviléges".L'éva,gélisation leur importe, hélas !peu.

  • Toujours ce prurit socio-psycho-economico "culturel". Ne se rendent-ils pas compte qu'ils ont une mission de l'ordre du sur-naturel? Quant au renouvellement des prêtres, qu'ils s'adressent à l'évêque de Toulon qui lui y réussit: il reste ouvert à toutes les formes de spiritualité catholique qu'elles soient charismatiques ou traditionnelles.

  • @ Don Stefano,

    Je connais des prêtres dévoués, passionnés par leurs paroisses rurales, grâce à votre message j'en connais un autre. Ce qui les guette, c'est le surmenage.

    A un niveau très trivial, une église dans un village c'est moins d'essence brûlée. C'est bon pour l'environnement.

    Une église ouverte dans un village, ce sont les visites au Saint Sacrement possibles. C'est parfois la messe en semaine.

    J'avoue ne pas bien saisir la problématique du cardinal et le pourquoi de son silence obstiné sur les demandes de messe en latin. C'est la liberté religieuse des prêtres et des fidèles qui "autorise" les messes en latin, pas l'arbitraire de règlements humains.

    En tous cas merci d'être là mon Père, on ne vous le dit pas toujours, mais nous apprécions votre présence (si je puis me permettre d'écrire au nom des autres).

  • @ don Stefano

    Je vous remercie pour votre témoignage. Je sais bien quelle est la situation, hélas. Mais je voulais attirer l'attention sur le fait que Mgr Vingt-Trois n'évoque pas la pénurie de prêtres. Il affirme un principe. Il en est ainsi dans votre propre diocèse (vous le savez mieux que moi) comme en témoignent les "décisions" du synode diocésain et les "orientations" qu'en tire l'évêque: il s'agit précisément de supprimer les messes dans toutes les paroisses (qui ne sont plus des paroisses) pour en laisser une seule dans l'église principale (idem pour les baptêmes). Et pour être sûr que les prêtres ne diront plus la messe dans les églises de la campagne, on va supprimer les autels qui avaient été installés pour dire la messe en tournant le dos à Dieu (parce que l'évêque et son synode n'imaginent même pas qu'on puisse dire la messe sur l'ancien autel...).

  • "Et pour être sûr que les prêtres ne diront plus la messe dans les églises de la campagne, on va supprimer les autels qui avaient été installés pour dire la messe en tournant le dos à Dieu (parce que l'évêque et son synode n'imaginent même pas qu'on puisse dire la messe sur l'ancien autel...)."

    Il me semble qu'une dimension très importante et même fondamentale est négligée par le cardinal : la liberté religieuse des catholiques. On dirait qu'il agit comme un dictateur, non comme un père respectueux de la liberté religieuse de ses prêtres et de ses fidèles.

    J'ai eu l'exemple d'un maire qui écrivait à monsieur le curé, il lui demandait respectueusement et dans la mesure du possible, une messe sur la commune. Monsieur le curé lui répondit en invoquant le laïcisme et la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Mais c'était monsieur le curé qui violait la liberté religieuse du maire et de la commune. Même une autorité publique laïque peut demander une messe, et il respectera le principe de laïcité. Un peu comme si je venais demander une messe pour le repos de l'âme des gens de ma famille et que l'on me rétorque : vous êtes laïc, mêlez-vous de ce qui vous regarde ! Ce ne serait pas moins absurde.

  • Il y a malgré tout des exceptions réconfortantes pour le moral : l'église de notre village de 500 âmes sert tout les 15 jours, et est ouverte le dimanche une bonne partie de l'été, c'est un record dans la région....

  • @ Yves Daoudal

    Le texte exact de la promulgation du synode de mon diocèse dit ceci, en parlant des églises des villages (hors église "principale" de la paroisse) : "Puisque l’eucharistie y est rarement célébrée, on se demandera s’il n’est pas préférable, en dehors des célébrations, d’enlever le nouvel autel pour remettre en valeur l’ancien maître-autel et ainsi mieux signifier la présence du Christ.".

    Personnellement, je veux comprendre le texte de la manière suivante :

    1) dans les églises où l'eucharistie est (trop) rare, il est possible (mais pas obligatoire) d'enlever le nouvel autel (face au peuple). Ceci permet de remettre en valeur le Maître Autel de l'église en question.

    2) Là où cela peut se faire, j'y vois l'occasion, non seulement de remettre en valeur le Maître Autel, et ainsi, de pouvoir enfin y célébrer la messe dos au peuple, sans me mettre à dos les plus "progressistes" de mes paroissiens (j'ai enfin une bonne excuse pour remettre un peu d'ordre). En effet, n'oubliez pas que dans le Missel de 1969, dit de Paul VI, les rubriques sont écrites pour une célébration "dos au peuple".

    3) N'ayant pas du tout été élevé dans le rite de Saint Pie V, je suis persuadé que le rite ordinaire, bien fait, peut être aussi beau et sacré que le rite extraordinaire. On ne peut pas tout changer en deux semaines. Il y a des choses principales qu'il faut changer tout de suite, et d'autres, secondaires, qui demandent un peu plus de temps. Je pense aux dégats, suite à l'application brutale, dans certaines paroisses, du rituel de 1969.

    4) Pour ce qui est du sens de célébration du prêtre, je ne dirais jamais "face ou dos à Dieu", mais "face ou dos au peuple". En effet, même si je suis plus attiré par la célébration "dos au peuple", c'est à dire tous tournés dans la même direction, je pense que quand je célèbre "face au peuple", le Seigneur est présent au milieu de ses fidèles:"là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux".

  • @ Denis Merlin

    Avant de jeter l'anathème sur le prêtre ou le maire, j'aimerai voir le texte exact des missives échangées. Il y a parfois des maires qui veulent "commander" au clergé local (j'en connais personnellement, hors de ma paroisse), et ceci peut parfois mal se passer.

    Il y a parfois des cas où il n'est pas possible de répondre aux souhaits du maire, aux voeux de la population, et j'en passe.

    Quelques exemples :

    1) Un maire m'a une fois demandé de célébrer une messe pour la fête du village, en m'imposant l'heure (à 11h00). Etant seul prêtre et ayant déjà prévu une eucharistie à 10 km de là, au même horaire, il m'était impossible de répondre à cette demande. La messe, oui, mais à 09h00, pour que je puisse célébrer dignement, et ne pas courir entre les deux villages.

    2) L'année dernière, un responsable d'une caserne de pompiers me demandait une messe, dans un village, pour la Sainte Barbe. Ayant déjà programmé cette messe dans un autre village, et ayant déjà publié le lieu et l'horaire dans le journal paroissial, je ne pouvais pas répondre à cette demande. Elle aura lieu cette année !

    3) Il faut comprendre que lorsqu'on est curé de paroisse, surtout aujourd'hui, il faut programmer les choses bien à l'avance. J'ai déjà commencé à programmer les messes, le caté, les permanences, la préparation au mariage, au baptême, les temps privilégiés de sacrement de réconciliation, les temps d'adoration du Saint Sacrement, pour l'année scolaire 2011-2012. Ceci parce que dès le mois de mars 2011, je vais avoir les traditionnelles demandes de célébration de mariage pour 2012.

    4) Une blague pour terminer : lors d'une visite pastorale d'un évêque dans un village, lors du repas fraternel, dans la salle des fêtes, le maire se lève et demande au prélat : "monseigneur, envoyez nous des prêtres". Ce à quoi le prélat répond "Pas de problème monsieur le maire, dès que vous m'aurez envoyé des séminaristes".

  • Me permettrez-vous de vous faire observer respectueusement : Merci de bien vouloir me lire.Je ne jette l'anathème sur personne. Je raconte, il demandait seulement une messe le dimanche (ou le samedi). Ce n'est pas qu'il refuse qui est choquant (à l'impossible nul n'est tenu), c'est le motif. Laïcité, laïcisme, distinction du spirituel et du temporel, Christ-Roi, place de laïcs dans l'Eglise, il y aurait des distinctions subtiles à faire,

    Des séminaristes, certes, mais alors il ne faut pas leur enseigner le libéralisme, le darwinisme, l'indifférentisme, le relativisme, le schisme Vatican II (je suis de ceux, très rares il me semble, qui pensent que Vatican II est infaillible mais a donné lieu à un schisme par refus de communion avec le passé de l'Eglise, et à un autre schisme par refus de communion avec le présent), le mépris des règles liturgiques catholiques, le mépris de la liberté religieuse des catholiques, y compris de celle des prêtres, la haine des traditionalistes, l'ostracisme à l'égard de certains catholiques. J'en sais quelque chose, une de mes filles a été refusée (obliquement, de façon larvée, car évidemment "on" ne nous l'a pas dit... Je l'ai deviné a posteriori) de l'enseignement catholique parce que ses parents étaient "intégristes". L'abbé de la Morandais a posté deux commentaires sur mon blog et a subitement disparu, "on" lui avait probablement informé que j'étais un "intouchable", un paria du fait que j'avais épousé la soeur de l'abbé Laguérie...

    Cela dit je ne doute pas du dévouement des prêtres et du respect qui leur est dû. Je vois bien que les prêtres sont débordés.

  • "on l'avait probablement charitablement informé en secret et par derrière", toujours par derrière.

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