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Une petite crotte de l’Associated Press contre l’Eglise

Ce samedi ont eu lieu les funérailles solennelles de... Nicolas Copernic, en sa bonne ville de Frombork. On a en effet retrouvé, lors de fouilles menées dans la cathédrale en 2005, des restes qui ont été identifiés en novembre 2008 comme ceux de l'astronome (et chanoine, médecin, administrateur, économiste, etc.).

L'Associated Press en profite pour lancer son venin :

« Nicolas Copernic, l'astronome du 16e siècle dont les travaux ont été condamnés par l'Eglise catholique comme hérétiques, va être enterré en héros samedi par des prêtres polonais, près de 500 ans après que sa dépouille ait été déposée dans une tombe sans inscription. »

L'agence dit ensuite que cette cérémonie est un « geste de réconciliation de l'Eglise avec ce scientifique qui a théorisé l'héliocentrisme », que Copernic « est mort peu connu dans ce qui est aujourd'hui la Pologne, loin des centres de connaissance européens », qu'il « a passé de nombreuses années à travailler pendant son temps libre sur sa théorie, qui a été après sa mort condamnée par l'Eglise comme hérétique en ce sens où elle remettait en cause la centralité de la Terre et de l'humanité au sein de l'Univers », et qu'après sa mort, « sa dépouille a été déposée dans une tombe sans inscription, sous le sol de la cathédrale de Frombork ».

Or Copernic était célèbre, pour différents motifs, et d'abord pour avoir dirigé la résistance d'Olsztyn contre les chevaliers teutoniques...  Sur le plan scientifique il était très connu de ses pairs (il avait construit l'un des rares observatoires de l'époque), et des hommes d'Eglise qui s'intéressaient à la science.

En mai 1543, il dédia son livre au pape Paul III, par une longue et belle lettre-préface, où il explique qu'il a fini par accepter de publier ses travaux sur les instances du cardinal Schönberg, évêque de Padoue, de son ami Mgr Giese, évêque de Chelmno, et de collègues scientifiques, tout en soulignant que sa théorie n'est pas encore complètement au point. Il dédie son livre au pape, c'est-à-dire à l'autorité suprême, afin de montrer qu'il « n'esquive aucune critique », et en manifestant sa confiance que Paul III, féru de sciences lui-même, pourra « réprimer les attaques des mauvaises langues ».

En février 1616, c'est-à-dire 73 ans plus tard, le Saint Office « suspend » le livre de Copernic : on est en pleine affaire Galilée (et comme Galilée n'a pas publié de livre, on se reporte sur celui dont il dit s'inspirer). La suspension sera levée quatre ans plus tard, « parce que ce livre, souligne le Saint Office, contient des choses très utiles à la chose publique ».

Quant au fait qu'il ait été enterré sans inscription, c'était tout simplement la coutume pour les chanoines de Frombork.

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