L'évangile de ce dimanche commence par la guérison d'un homme possédé par un « démon muet ». Alors que la foule est dans l'admiration, certains se disent que c'est par Belzébuth que Jésus chasse les démons. Et d'autres lui demandent un signe du ciel. A ceux-ci, selon saint Luc, il ne répondra que plus tard, et sans même s'adresser à eux, en évoquant sur le mode prophétique « le signe de Jonas » (resté trois jours dans le ventre du poisson). Mais il répond d'abord à ceux qu'il n'a pas entendus, mais dont il « connaît les pensées » : c'est « par le doigt de Dieu » qu'il expulse les démons, et cela signifie que « le royaume de Dieu est arrivé ».
Tel est le véritable signe du ciel : la victoire sur le démon. Selon le paradoxe permanent de l'Evangile, ce signe est le contraire d'une glorieuse manifestation cosmique. Elle sera effective dans l'humiliation de la Croix, clef qui ouvre le Royaume.