Le symbolisme de la vigne était très clair pour les auditeurs de Jésus. Et pour ne laisser aucune ambiguïté, Jésus cite littéralement le début du chapitre 5 d'Isaïe : la clôture, le pressoir, la tour (on notera qu'il cite Isaïe dans le texte grec de la Septante - comme d'habitude).
La vigne de Dieu est Israël. Dans Isaïe, la vigne ne produit pas de bon raisin mais seulement du raisin sauvage, et Dieu l'abandonne aux ronces et détruit la clôture pour qu'elle soit dévastée.
C'est aussi le thème du psaume 79, qui donne une suite, en quelque sorte, en suppliant Dieu de restaurer sa vigne, et le fait dans une optique messianique : « Dieu des puissances, retourne-toi, regarde du haut du Ciel, et vois, et visite cette vigne, et protège celle que ta droite a plantée, et le fils de l'homme que tu as affermi pour toi. Elle a été brûlée par le feu, et arrachée ; devant ton visage menaçant l'on va périr. Etends ta main sur l'homme de ta droite, et sur le fils de l'homme que tu as affermi pour toi. Et nous ne nous éloignerons plus de toi ; tu nous rendras la vie, et nous invoquerons ton Nom. Seigneur, Dieu des puissances, rétablis-nous, et montre-nous ta face, et nous serons sauvés. »
Dans l'Evangile, Jésus donne l'ultime signification d'Isaïe et du psaume. Après avoir envoyé ses prophètes qui n'ont pas été écoutés et ont été maltraités, Dieu a envoyé le « fils de l'homme », mais les vignerons l'ont tué au lieu de se convertir. Dieu se tournera vers les païens, qui seront la nouvelle vigne, et qui feront ce que dit le psaume.
Les pharisiens comprennent très bien ce que dit Jésus, d'autant qu'il le dit ouvertement : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui rendra son fruit ». Alors « ils cherchaient à se saisir de lui, mais ils craignirent les foules, car elles le tenaient pour un prophète. » Néanmoins, Jésus a signé son arrêt de mort...