La Chambre de commerce de Bruxelles a annoncé jeudi qu'elle délivrerait des certificats halal à des produits tels que boissons, cosmétiques ou médicaments, afin d'aider les entreprises belges et européennes à se positionner sur un marché en plein développement.
(AFP)
Rien qu'en France, le chiffre d'affaires du secteur de l'alimentation halal pour les musulmans pieux est évalué à plus de 5 milliards d'euros en 2010.
Mais son développement est freiné par des processus de certification ni standardisés ni universellement reconnus et dont le prix dépend souvent "de la tête du client", ont expliqué à la presse les responsables de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bruxelles (Beci).
D'où l'idée de proposer une certification "halal" réalisée selon une méthode "rigoureuse" comparable à celle employée pour les autres certificats --ISO ou Bio-- qu'elle délivre déjà, souligne le directeur de la Beci, Olivier Willocx.
Les certificats seront facturés au prix fixe de 1.500 euros, le caractère halal étant garanti par des visites des ateliers et par des analyses chimiques des produits, avant qu'un "imam de Constantine", en Algérie, ne se rende sur place et donne le feu vert définitif.
La certification de la viande, complexe, n'est pas en soi l'objectif principal de la chambre de commerce, la première en Europe à se lancer dans ce processus. La Beci a plutôt à l'esprit les entreprises produisant des cosmétiques ou des médicaments, des secteurs importants en Belgique, où l'absence de dérivés du porc doit être garantie pour pénétrer le marché des consommateurs musulmans.
La certification de chambres d'hôtel est également envisagée. "Il s'agit d'éliminer les chaînes X des programmes TV, de supprimer l'alcool du mini-bar, de proposer une nourriture adaptée ou encore de placer un Coran plutôt qu'une Bible dans la chambre", explique le consultant de la Beci, Bruno Bernard.
Les responsables du projet disent avoir des demandes de sociétés turques ou encore d'un producteur de "charcuterie de poisson" slovaque. Mais c'est une société belge qui a pu apposer en premier le nouveau cachet "halal" sur son mousseux sans alcool, un produit baptisé "Night Orient" vendu en grandes surfaces, notamment en France et en Belgique.