Extraits d'un article de La Voix du Nord, via François Desouche, sur les élus roubaisiens du "Rassemblement républicain" (UMP) qui sont allés à la rencontre des « habitants » après les émeutes qui ont suivi le match Algérie-Egypte :
Les élus expriment leurs craintes : « L'Algérie est qualifiée pour deux compétitions : la coupe d'Afrique des Nations, en janvier, puis la coupe du monde en juin. Que va-t-on faire à ce moment-là ? Pour nous, il est urgent de réagir. » Concrètement, « on a deux mois pour réfléchir au problème et y associer toute la population roubaisienne, sans montrer du doigt une communauté (...)».
L'élu UMP Max-André Pick était à Paris, ce soir-là, où il a d'ailleurs vu «des scènes de liesses, c'était super sympa !» Mais à Roubaix, «il faut arrêter l'escalade de violence à la base, en parlant notamment avec les jeunes. Car on en a entendu certains nous dire l'autre jour, rue de Mouvaux : « Dehors les Français ! » Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Ça n'a aucun sens : leurs parents, leurs grands-parents peut-être, et eux-mêmes sont Français !»
Pour Guillaume Delbar, le malaise est en effet très profond : «On voit bien que le match n'a été qu'un prétexte. » Marie-Agnès Leman enchérit : « Il y a des gens en souffrance, qui ont toujours habité Roubaix, et qui là ont peur de sortir de chez eux. Je crains un climat de panique. Il faut que les gens puissent s'exprimer, dire ce qu'ils pensent. » Max-André Pick voudrait ainsi parler, écouter, et surtout instaurer un vrai dialogue entre « ceux qui disent qu'ils se sentent « envahis », et ceux qui ne se sentent visiblement pas Français, et vont jusqu'à brûler le drapeau tricolore. »
Christian Maes ajoute : «Une partie de la jeunesse de Roubaix se pose visiblement des questions sur son identité. Mais par ces actions, ils viennent justifier le débat lancé sur l'identité nationale, tout en s'opposant à ce débat ! Le problème n'est évidemment pas d'avoir des drapeaux algériens à Roubaix, mais que cela devienne antagoniste au drapeau français. Je pense que tout cela était instrumentalisé depuis longtemps.»
Max-André Pick estime qu'« un fossé se creuse depuis des années entre les Roubaisiens.» « Allez, on y va : il n'y a plus de droite, ni de gauche. Nous devons ensemble éteindre cet incendie (...) Si le maire ne fait rien, nous prendrons des initiatives. »