L'historienne Barbara Frale, qui travaille aux archives du Vatican, est une spécialiste des Templiers. Elle en est venue à s'intéresser au Linceul de Turin quand elle a conclu que la fameuse « idole » des Templiers était en fait le Saint Suaire (ce que je pense aussi depuis longtemps, mais c'est mieux quand c'est un historien qui le dit). Elle vient de publier un livre où elle expose qu'elle a découvert des inscriptions sur le Linceul.
On avait bien découvert des traces d'inscriptions, lors des études de 1978, mais ce n'était pas allé plus loin. En utilisant l'imagerie informatique, Barbara Frale a pu décrypter quelques mots en araméen, en grec et en latin, de ces inscriptions quasi invisibles parce qu'elles auraient été faites sur un papyrus posé sur le linceul (comme un certificat de décès, ou plutôt d'exécution), dont l'encre aurait par endroits traversé le support. Le type d'écriture évoque pour les spécialistes le Proche-Orient du Ier siècle.
Elle a notamment déchiffré les mots grecs « (I)esou(s) Nnazarennos », « (T)iber(iou) », ainsi que « enlevé à la 9e heure » (également en grec).
Elle souligne qu'aucun chrétien du moyen âge n'aurait pu évoquer ainsi le Christ sans faire allusion à sa divinité (en mettant « Christ » ou « Fils de Dieu »).
« J'ai essayé d'être objective et de laisser les considérations religieuses de côté, dit-elle. J'ai étudié un document ancien qui certifie l'exécution d'un homme en un temps et un lieu spécifiques. »
Commentaires
Certains catholiques ont la coquetterie de "ne pas croire au Saint Suaire" car la foi n'est pas fondée sur le Saint Suaire (mais le Saint Suaire peut aider la foi). Un peu comme si l'on disait : L'existence du général de Gaulle n'est pas de foi, donc je ne crois que le général de Gaulle a existé.
On nie une évidence sous prétexte qu'elle n'est pas de foi, cela ressemble à ceux qui disent : on peut croire à Darwin et être catholique, donc je crois à Darwin. Ici on affirme une absurdité sous prétexte qu'elle n'est pas condamnée par l'Eglise. Un peu comme si l'on disait, l'Eglise ne condamne pas l'opinion que les océans sont d'eau douce, donc les océans sont d'eau douce et je vous interdit de croire le contraire puisque ce n'est pas condamné par l'Eglise et que vous êtes catholique !
M.Denis Merlin, pourriez-vous "délabirater" votre propos.
Pour ma part, après les travaux de Upinsky et d'autres, je crois qu'il s'agit de l'authentique Saint-Suaire. Il me semble que l'Eglise "a peur" de cette affirmation tellement elle est énorme...un peu comme pour aujourd'hui déclarer la sainteté de Pie XII.
Denis, il ne faut pas aller trop loin.
La question n'est pas entre croire et ne pas croire.
On peut s'appuyer sur nos capacités (raison) sans mette en cause la foi. Des faux crées au Moyen Age sont légion (Erasme faisait allusion aux nombreux navires nécessaires à transporter les morceaux de la "vraie croix"). Ceci dit, les nombreux éléments d'investigation relatifs au Saint Suaire sont troublants et là aussi la raison nous interpelle (seul un athée convaincu, -pléonasme?- se refusera de croire parce que c'est en contradiction avec sa foi !)
Croire à l'évolution n'est pas absurde dès lors que l'on refuse le hasard mais la main de Dieu (Cf. Evolution Creatrice - Bergson 1907 et la "théologie du process" de Whitehead).
J'ai visité -en1984- le manteau du Christ à Argenteuil. Voilà un objet troublant offert par Irène à Charlemagne en prélude à leur mariage (réunion des deux empires romains) mais peut-on imaginer que les byzantins du VIIIe siècle se soit moqués en offrant une "fausse" relique; toutefois aucune démonstration pour chacune des hypothèses est impossible. Delà à en faire un article de Foi. Non, Dieu merci !
Je j'ai jamais rien su de "l'idole" des Templiers. Le Saint-Suaire a-t-il été en leur possession ???
Si les travaux de Mme Barbara FRALE sont fiables et je n'en doute pas,c'est une sérieuse remise en cause de l'exactitude des datations au carbone 14 et de ceux qui les ont avancées comme certitudes scientifiques...C'est une grande nouvelle et la confirmation de ce que nous savons par les Evangiles.
A Jean Theis
Les Byzantins vénéraient le Mandylion, l'image du Christ non faite de main d'homme. Ce tissu a disparu lors du sac atroce de Constantinople par les Croisés en 1204. Le "Saint Suaire" apparaît en la possession de Geoffroy de Charny en 1349. Un Templier, Geoffroy de CHARNAY, a été brûlé en 1314. Plusieurs auteurs pensent qu'ils étaient de la même famille. Et dans son livre précédent, Barbara Frale écrit: "Dans un registre administratif du temps de Philippe VI, le nom du premier propriétaire du suaire est retranscrit sous la forme de Charneyo et aussi Charni, Charnyo ou bien Charniaco, exactement comme pour son parent templier Geoffroy mort sur le bûcher le 18 mars 1314 avec Jacques de Molay."
Lors du procès des templiers (1307-1314), on les accuse d'idolâtrie: ils vénèrent, plus que la croix, une étrange image d'homme barbu, qu'ils appelleraient "Baphomet", lors de rites secrets.
Ian Wilson, dans son livre sur le Linceul, est un de ceux qui avaient fait le lien logique entre le Mandylion et le Saint Suaire via "Baphomet". (Il a montré aussi que les icônes canoniques du Christ, faites à partir du Mandylion, ont des traits communs très précis avec le visage du Linceul.)
"c'est une sérieuse remise en cause de l'exactitude des datations au carbone 14 et de ceux qui les ont avancées comme certitudes scientifiques.."
En fait cette découverte est un coup de pub mais pas vraiment scientifique.
En revanche, la DATATION C14 A ETE SCIENTIFIQUEMENT INVALIDEE en 2005 par un article de R. Rogers puis confirmé par une équipe de 9 chercheurs de Los Alamos en 2008. Les échantillons C14 contenaient du coton.