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La déchristianisation de la mort et le besoin du rituel

Une dépêche de l'AFP :

Face au déclin des pratiques religieuses, les Français confrontés à la mort d'un proche ont de plus en plus recours aux cérémonies laïques et à leurs nouveaux rituels, réponse moderne à un besoin anthropologique fondamental.

En 2009, le dernier hommage civil au défunt fait appel aux outils multimédia et audiovisuels dernier cri qui remplacent le rite de la croix et l'eau bénite des obsèques catholiques, encore majoritaires (64% des Français se déclarent catholiques).

Ce besoin de rituel non religieux est fortement lié à la progression de la crémation (interdite par le judaïsme, l'islam et les orthodoxes), passée de 0,25% des obsèques il y a une trentaine d'années, à près de 30% pour l'ensemble de la France et même 50% dans les grandes villes, selon les spécialistes de la profession.

Il s'explique, estime Michel Hanus, psychanalyste et président de la fédération européenne Vivre son deuil, par le fait que les rites funéraires, en dehors de toute considération religieuse, "répondent à un besoin anthropologique fondamental, les vivants ayant toujours une dette vis-à-vis des morts. Ils aident à traverser la souffrance et à accepter progressivement la perte. Ils ressoudent le groupe social et renvoient à sa propre mort".

Selon une récente enquête des pompes funèbres générales, numéro un français des services funéraires, si 75% des obsèques sont encore religieuses en 2009 et 25 % civiles, les cérémonies laïques accompagnent 47% des crémations en moyenne (64% en Ile-de-France) et 15% des inhumations (25% en Ile-de-France).

"Elles ont toujours existé mais aujourd'hui on ose s'affranchir des principes rattachés culturellement à la religion, on fait entrer du profane dans le religieux ou l'inverse", explique Jean Ruellan, directeur des relations publiques des pompes funèbres générales.

[Photo prise le 10 septembre 2005 à Paris de l'intérieur du cématorium du cimetière du Père Lachaise. - © 2009 AFP - Stephane de Sakutin]

La création de salles spécifiques de recueillement dans les 150 crématoriums de France, comme la coupole du Père Lachaise à Paris ou l'Arche de Champigny-sur-Marne, a considérablement favorisé leur développement, là où seule l'église offrait auparavant un lieu de rassemblement, explique François Michaud Nerard, directeur général des services funéraires de la ville de Paris.

Face à la perte de repères spirituels, souligne M. Nérard, "la société ne se saisissait pas du problème comme d'une étape essentielle de la vie au même titre qu'une naissance ou qu'un mariage. La mort scénarisée est banale à la télévision, sur les jeux vidéo mais la vraie mort reste tabou", ajoute-t-il, évoquant les conséquences dramatiques parfois, pour ceux qui restent, d'une crémation réduite à un acte technique.

"Ces cérémonies donnent du sens", explique Jean-Paul Rocle, chargé de mission au service funéraire de la ville de Paris. Avec d'autres "maîtres de cérémonie", il accueille les familles, leur propose des textes, de la musique. Les objets personnels sont souvent présents : dessins, bassine à confiture de la grand-mère, chevalet du peintre, pipe, épée... même une moto, se souvient-il.

L'évocation du défunt, la parole à ceux qui le souhaitent et le dernier geste d'adieu rythment l'hommage. Des écrans plasma et des installations audiovisuelles high-tech permettent de visionner, films, DVD, diaporamas et d'écouter les chants, sons, de son choix.

Pierre Vidallet, président de la société des crématoriums de France, cite même le cas de cérémonies suivies grâce à une webcam sécurisée par des personnes très éloignées géographiquement ou dans l'impossibilité physique de se déplacer.

Commentaires

  • L'article sous couvert d'objectivité est un article de propagande contre les obsèques religieuses catholiques. Les phrases sont toujours et toutes dans le même sens.

    On peut résumer ainsi l'article : Le mouvement de l'histoire est dirigé vers l'absence de religion catholique et vers le relativisme ("on ose s'affranchir des principes"). Car ce ne sont que d'anciens catholiques qui veulent des obsèques "civiles", c'est-à-dire athées.

    A titre d'exemples je relève :

    1) Dans le deuxième paragraphe "la croix et l'eau bénite des obsèques catholiques" est opposé au "dernier cri" (sic, on ne peut demander à l'auteur de l'article d'être délicat)

    2) les obsèques catholiques sont "encore majoritaires" ; "si 75% des obsèques sont encore religieuses en 2009 et 25 % civiles" Que viennent faire ces "encore" dans ces phrases ? Sait-il l'auteur de l'article si dans dix ans il n'y aura pas 95 % d'enterrements catholiques ?

    3) Et la référence à la psychanalyse "en dehors de toute considération religieuse" n'a-t-elle pas pour fonction d'occulter que la pensée de l'homme est irréductible à la matière et qu'en conséquence les rites funéraires sont le rappel social de cette vérité rationnelle que la vie n'est pas ôtée, mais qu'elle est changée ? Vérité obscure, mais vérité que celle de l'immortalité de l'âme ! Et que ceux qui la nient sont en dehors des conclusions de la raison et des conclusions de l'esprit humain universel ? L'occultation de cette vérité dans cet article est un acte de propagande.

    Je me sens agressé dans mes croyances et dans ma pensée par cet article pourtant publié par un organisme d'Etat. Pire : cet article agresse l'esprit humain universel. Une nouvelle fois la liberté religieuse, la liberté de conscience sont violées par l'Etat français.

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