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Un « scoop » sans intérêt

Libération révèle que Rachida Dati était sur la liste socialiste aux européennes de 1994, mais qu'elle a retiré son nom parce qu'elle n'était pas satisfaite de sa 54e place.

Les portraits qui ont été brossés de Rachida Dati lorsqu'elle est devenue ministre racontaient tous comment elle a toujours intrigué, écrivant à tout le monde, se faisant inviter à toutes les réceptions afin de rencontrer les personnalités politiques et des affaires, sans distinction de parti. En 1994 elle travaillait avec Jacques Attali, et, comme elle le dit elle-même, elle était « très proche » de Bernard Kouchner. Sa candidature n'a donc rien d'étonnant. Avant la présidentielle de 2002 elle écrivait aussi bien aux socialistes qu'aux chefs de l'UMP. Et c'est Nicolas Sarkozy qui lui a répondu, et l'a fait entrer dans son ministère.

Rachida Dati n'est ni de droite ni de gauche, elle est seulement dévorée d'ambition. Comme Sarkozy. Et elle s'est retrouvée au gouvernement de Sarkozy avec Bernard Kouchner, et aujourd'hui avec Eric Besson qui était l'économiste en chef du PS, tandis que Jacques Attali a été chargé de pondre son fameux rapport « pour la libération de la croissance française »...

En 1994 elle ne pouvait pas être député européen sur la liste socialiste, en 2009 elle sera député européen sur une liste UMP. Ce qui compte est d'être élu, et non sur quelle liste on l'est. C'est cela, la politique française. Il est curieux de s'en étonner.

Commentaires

  • "Rachida Dati n'est ni de droite ni de gauche, elle est seulement dévorée d'ambition"

    Oui, comme Mitterand, Chirac, et tant d'autres ! Fabius lorgna un temps du côté de l'UDF (dans les années soixante-dix), mais le PS lui fit une offre de carrière plus alléchante...Besson changea de cheval à six mois des élections !

    La vérité, c'est qu'aux postes clef du pouvoir, il n'y a plus d'hommes d'Etat depuis longtemps, mais des gens dévorés d'ambition. Ils y en a toujours eu, mais pas dans les proportions actuelles. Aujourd'hui, c'est la règle, et l'homme d'Etat passe pour un sot à cheval sur des valeurs caduques.

    Cela explique l'état préoccupant dans lequel se trouve la France, puisque aucune des réformes audacieuses, et forcément pour un temps impopulaires, ne sera engagée par des ambitieux qui ne souhaitent que prendre du bon temps derrière leur (faux (*)) bureau Louis XV.

    Cela explique l'endettement, qui est un moyen, toujours pour un temps, (mais cela continue de durer), de masquer l'incompétence, le refus de prendre des décisions, de réformer.

    L'homme d'Etat, lui, prend la décision, et l'impose parce qu'elle est bonne pour le bien public, pour le bien du pays, quitte à mécontenter certains, ou à devenir impopulaire. Il se moque d'être impopulaire, le bien commun prime tout.

    Je n'ose pas rappeler la tragédie de Racine, Iphigénie, (tirée du théâtre grec antique), et du dilemme d'Agammemnon, roi des rois grecs, et auquel on demande de sacrifier sa propre fille pour lui assurer la victoire d'une guerre qu'il doit engager. Voilà un homme d'Etat (il donne ordre de sacrifier sa fille. Chez Racine, cela se termine bien, mais dans la pièce antique, Iphigénie y passe...)

    Bref, l'idée de se sacrifier pour la France ? J'entends déjà un immense éclat de rire. Il n'y a plus d'idéal de l'homme d'Etat.


    (*) Une partie importante du mobilier prestigieux et des oeuvres d'art ont disparu, selon une information qui fut diffusée récemment. Il est quasiment admis, et d'usage, que ministres et secrétaire d'Etat emportent "un petit souvenir", lorsqu'ils quittent leur fonction. Ainsi, et ce depuis belle lurette, une bonne partie du mobilier d'art est constitué de reproductions.

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