Lors de la conférence de presse de présentation du congrès organisé par l'Académie pontificale pour la Vie sur les nouvelles frontières de la génétique et le risque de l'eugénisme, l'agence Zenit a posé au Pr Dallapiccola une question sur le rapport entre progrès scientifique et « progrès éthique », en partant de l'exemple de la découverte de la trisomie 21 par le Pr Jérôme Lejeune il y a 50 ans : la possibilité de diagnostic a entraîné la suppression des enfants trisomiques avant leur naissance.
Mgr Carrasco, qui est un ami du prof. Lejeune, comme il l'a souligné, a confié : « Il ne s'est jamais repenti de sa découverte ! » Et d'ajouter : « L'éthique est possible ! ». Il a cité en exemple l'hôpital catholique Gemelli de Rome où « l'on vit l'éthique » !
Il a précisé : « Des enfants trisomiques y viennent au monde. Et grâce à l'amélioration de leurs conditions de vie, on réussit à résoudre les problèmes qu'ils doivent affronter ».
Le Pr Dallapiccola a également rappelé avec enthousiasme qu'avant la découverte du Pr Lejeune, on appelait les enfants souffrant de trisomie 21, en italien, des enfants frappés d'« idiotie mongoloïde », ce qui signifiait la pire maladie de l'intelligence.
Or, a-t-il fait observer, en cinquante ans, les enfants trisomiques ont réussi à atteindre « une autonomie » jamais envisagée auparavant, grâce aux soins de « psychomotricité » et ils « s'intègrent discrètement » dans la société. Ils réussissent à accéder à des « diplômes ». Il considère donc que la découverte du Pr Lejeune a apporté cette « victoire »
Cependant, le Pr Dallapiccola ne minimise pas la « sélection pré-natale ». Mais il se réjouit d'autant plus du fait que, malgré le diagnostic, il rencontre chaque année entre 10 et 20 familles qui décident de poursuivre la grossesse et d'accueillir un enfant porteur de trisomie 21.
En 1963, le Pr Dallapiccola était venu rendre visite au Pr Lejeune à Paris. Il constate que depuis lors, « quelque chose d'important a changé dans l'histoire » et dans la société, vis-à-vis de ces enfants, et qu'il n'y a pas à s'en « repentir ».