Dans une brève lettre-préface à un livre du parlementaire Marcello Pera, Benoît XVI écrit :
« Vous expliquez avec une grande clarté qu'un dialogue interreligieux au sens strict du mot n'est pas possible, alors que le dialogue interculturel, approfondissant les conséquences culturelles de la décision religieuse de fond, s'avère particulièrement urgent. »
Il ajoute qu’un « vrai dialogue » interreligieux impliquerait de « mettre sa propre foi entre parenthèse », ce qui « n'est pas possible ».
Quid du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux ?…
Commentaires
Benoît XVI dit bien "au sens strict", c'est pourquoi le dialogue est réservé aux "spécialistes" soient les spécialistes de Vatican. La rencontre récent entre les intellectuels musulmans et le Vatican a eu pour résultat un texte portant notamment sur l'égalité homme-femme et autres sujets moraux, soient pratiquement les droits humains.
Il me semble que "culturel" ici doit s'entendre comme implications morales sociétales, interpersonnelles. Ce qui correspond à ce que je crois avoir compris : les religions doivent toutes respecter le bien commun dans leur culture. Le bien commun, c'est justice, vérité et droits de l'homme. C'est là-dessus que les spécialistes doivent discuter, mais non de théologie, ce qui serait péché contre la foi.
Dans ce cas observons que la culture occidentale n'est pas exemptes de nombreuses violations des droits de l'homme et notamment par sa promotion de l'avortement comme "droit de l'homme" ce qui est antinomique, contradictoire avec les vrais droits de l'homme, notamment le droit à la vie, mais aussi par sa promotion du divorce, par sa promotion de la pornographie etc.
Tout à fait d'accord avec les propos de Benoît XVI et c'est un protestant qui le dit !
Toutefois que penser dans ce cas là, du dialogue inter chrétiens, qui tous prétendent pratiquer la même foi avec tout de même des différences particulièrement sensibles. Un dialogue dans ce cas là est-il possible ? Est-il souhaitable ? Serait-il utile ? Qu'en pensez-vous ?
@ Jérôme,
Cher Jérôme,
Votre question je me la posait aussi. Je crois que l'Eglise catholique considère aujourd'hui les communautés protestantes comme des communautés ecclésiales à communion imparfaite (avec le pape). Dans ces conditions le dialogue, mené par des théologiens, peut-être théologique. C'est d'ailleurs ce qui se passe, je crois, cela fait avancer et mûrir les questions.
En revanche, je crois que le dialogue doit avoir lieu aussi entre théologiens car à un niveau inférieur, les discussions ne sont pas recommandées au moins par la bienséance, puisqu'elles soulèvent les passions.
L'oecuménisme, avant que ce mot ne fût dévoyé et étendu à toutes les religions, est un mouvement tendant au rapprochement des différents chrétiens. Faire de l'oecuménisme avec l'islam est un non sens.
En revanche, je regrette, mais les communautés protestantes ne sont pas en communion imparfaite avec Rome. Ce sont des hérétiques, et les différences (refus du saint sacrifice de la messe, refus de la Tradition, refus de la confession, etc.) sont trop grandes pour être minimisées.
Saint François de Sales demandait que l'on n'use jamais du terme "hérétique", mais de celui de "frères séparés".
La communion existe, bien qu'imparfaite. Les protestants croient a Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme, qui est mort pour nos péchés etc. ils enseignent cela à leurs enfants, ce qui est bien. C'est donc une communion mais imparfaite parce qu'il reste des points de désaccords théologiques. A réduire et/ou à clarifier après discussions entre théologiens.