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Toussaint

Aujourd'hui, mes bien-aimés, nous célébrons, dans la joie d'une solennité unique, la fête de tous les Saints. Le Ciel exulte de leur assemblée, la terre jouit de leur patronage, la sainte Église est couronnée de leurs triomphes. Plus leur Foi s'est tenue ferme dans la souffrance, plus elle resplendit dans l'honneur; parce qu'avec le combat s'est accrue la gloire des combattants, le triomphe du martyre est rehaussé par la grande diversité des tourments, et le poids des récompenses a été proportionné à celui des douleurs. Notre mère l'Église catholique, répandue en long et en large par toute la terre, a appris de son chef même, le Christ Jésus, à ne point craindre les injures, les croix et la mort; fortifiée de plus en plus, non par la résistance mais par la patience, elle a donné à tous ceux dont le glorieux bataillon a subi la prison comme des criminels, un sentiment de la gloire du triomphe, qui leur a fait supporter le combat avec une ardeur égale et un semblable courage.

O vraiment bienheureuse notre mère l'Église, ainsi illuminée par l'honneur de la complaisance divine, ornée du sang glorieux des Martyrs vainqueurs, revêtue du blanc vêtement de la fidélité inviolée des Vierges! A ses fleurs ne manquent ni les roses, ni les lis. Et maintenant, mes bien-aimés, que tous combattent pour recevoir la très éclatante dignité de ces deux titres d'honneur, "les couronnes blanches de la virginité ou les couronnes pourpres du martyre" (saint Cyprien). Dans les camps célestes, la paix comme les combats ont leurs fleurs, pour couronner les soldats du Christ.

Car l'ineffable et immense bonté de Dieu a même pris soin de ne pas prolonger le temps des fatigues et du combat, pour ne pas le rendre long et éternel, mais court, et, pour ainsi dire, momentané. Ainsi, en cette vie brève et rapide, les combats et les peines; en celle qui est éternelle, les couronnes et récompenses des mérites; ainsi, les épreuves passent vite, certes, mais les récompenses des mérites durent toujours; ainsi, après les ténèbres de ce monde, on verra la très brillante lumière, on recevra une béatitude en comparaison de laquelle les amertumes de toutes les douleurs sont peu de chose, comme le déclare l'Apôtre quand il dit: Les souffrances de ce temps ne sont pas comparables à la gloire à venir, qui sera manifestée en nous (Rom 8,18).

(Saint Bède le Vénérable)

Sur la fête de la Toussaint, Halloween, Samain, le jour des morts, etc., voir ma note de 2006.

Commentaires

  • Merci pour ce passage de saint Bède le vénérable. Il est une des gloires de l'Angleterre. Et un écrivain dans un latin parfait, paraît-il.

    Pour votre note de 2006, merci aussi. J'ajoute que Halloween semble en perte de vitesse, quoique j'aie vu en Italie (j'habite sur la frontière) hier soir des enfants déguisés, mais c'est l'Italie et pas la France...

    Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui c'est la fête de tous les saints qui sont au ciel, et demain la fête des âmes du purgatoires. L'Eglise toutefois promet ses indulgences même à ceux qui visitent les cimetières aujourd'hui en priant pour les morts même mentalement et aux conditions habituelles (si je ne m'abuse). Les gens sont toujours pressés, c'est pourquoi ils vont dans les cimetières aujourd'hui, ce qui est licite et même indulgencié, ne nous plaignons pas. Je crois que l'octave est indulgenciée pour les morts. Et tout le mois de novembre consacré aux morts. J'écris "de tête" et espère ne pas me tromper.

    Voici les feuilles sans sève qui jonchent le gazon
    Voici le vent qui s'élève et gémit dans le vallon.

    C'est (...) une sœur, c'est un frère
    qui nous devance un moment
    tous ceux enfin dont la vie
    un jour ou l'autre ravie,
    enporte une part de nous
    murmurent sous la pierre
    "vous qui voyez la lumière
    de nous vous souvenez vous?"

    Voilà les feuilles sans sève
    qui tombent sur le gazon
    voilà le vent qui s'élève
    et gémit dans le vallon
    voilà l'errante hirondelle
    qui rase du bout de l'aile
    l'eau dormante des marais
    voilà l'enfant des chaumières
    qui glane sur les bruyères
    le bois tombé des forêts

    Citation tirée de :

    http://www.actionext.com/names_g/georges_brassens_lyrics/pensee_des_morts.html

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