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Saint Calixte

Aujourd’hui on écrit Calixte. Naguère le nom de ce pape s’écrivait Calliste, conformément à son origine grecque: callistos (“le plus beau”), et son nom latin est toujours Callistus.

Ce fut un événement, au milieu du XIXe siècle, que la découverte du livre Philosophumena, ou réfutation des hérésies, terrible réquisitoire contre le pape Calliste, rédigé par un adversaire acharné. En fait ce livre a permis de savoir qui était Calliste, alors qu’on ne savait pas grand chose de lui jusque-là. L’Année liturgique de Dom Guéranger fait largement écho à cette découverte, et cite ce propos de Jean-Baptiste de Rossi, le grand archéologue qui étudia le texte et découvrit par ailleurs… la célèbre catacombe de Saint Calliste (ou saint Calixte) où furent enterrés plusieurs papes des IIIe et IVe siècle :

« Tout cela me fait clairement voir pourquoi l'accusateur dit de Calliste avec ironie qu'il fut réputé le très admirable; pourquoi, lorsque toute connaissance des actes de celui-ci était perdue, son nom pourtant est venu jusqu'à nous si grand et si vénéré ; pourquoi dans les siècles troisième et quatrième, où la mémoire de son gouvernement était fraîche encore, il fut plus honoré qu'aucun de ses prédécesseurs ou successeurs de l'âge des persécutions. Calliste régit l'Eglise quand elle était à l'apogée du premier stade de sa course divine, et s'acheminait à de nouveaux et plus grands triomphes. La foi chrétienne, embrassée d'abord par chaque croyant en son nom propre, était devenue la foi des familles, et les pères en faisaient profession pour eux et pour leurs enfants. Ces familles formaient la presque majorité déjà dans chaque ville ; la religion du Christ était à la veille de devenir la religion publique du peuple et de l'empire. Que de problèmes nouveaux de droit social chrétien, de droit ecclésiastique, de discipline morale, ne surgissaient pas tous les jours dans le champ de l'Eglise, étant donnée sa grande situation de l'heure présente, étant donné l'avenir encore plus grand qui s'ouvrait devant elle ! Calliste résolut ces doutes; il régla les jugements relatifs à la déposition des clercs, prit les mesures qui s'imposaient pour ne pas détourner les catéchumènes du baptême, les pécheurs de la pénitence ; il définit la notion de l'Eglise que le génie d'Augustin devait développer plus tard. En face des lois civiles, il affirma le droit de la conscience chrétienne et celui de l'Eglise touchant le mariage de ses fidèles. Il ne connut esclaves ni libres, grands ou petits, nobles ou plébéiens dans la fraternité évangélique qui minait les bases de la société romaine et adoucissait l'inhumanité des mœurs. Et c'est pourquoi son nom est grand jusqu'à nos jours ; et c'est pourquoi la voix des jaloux ou de ceux qui mesuraient les temps à l'étroitesse de leur esprit superbe, fut étouffée sous le cri de l'admiration et méprisée. »

(Calliste était notamment accusé de laxisme moral, parce qu’il faisait recevoir à la pénitence tous les pécheurs, si grandes soient leurs fautes, qu’il assouplit les normes d'entrée au catéchuménat, et qu’il autorisa les mariages entre esclaves et personnes libres, ce qui était contraire à la loi civile.)

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