Ce jour est la fête de saint Jean Leonardi, et l'on fait mémoire de saint Denis et ses compagnons.
Voici une "prose" du missel de Paris de 1779.
Que toute l'Eglise prenne part à la joie que ressent la France d'avoir en saint Denis un père qui l'a engendrée en Jésus-Christ. Que Paris, illustre par son martyre, fasse sur tout éclater ses transports.
En ce jour nous célébrons le triomphe remporté par trois saints martyrs dont la protection fait la joie de cette ville et l'appui de tout le royaume.
Ces deux généreux athlètes, unis à leur père, méritent à juste titre notre souvenir et nos louanges. Mais saint Denis est particulièrement honoré dans l'église bâtie sous son invocation par nos rois.
Envoyé en France par le souverain Pontife pour y prêcher la foi, Denis ne craint point la fureur d'une nation idolâtre.
L'apôtre des Gaules choisit pour le lieu de ses premiers travaux Paris où le démon exerçait un empire absolu. Il y élève à Jésus-Christ un temple ; il y prêche de parole et d'exemple ; il y opère les miracles les plus éclatants.
Le peuple croit, l'erreur se dissipe, la foi s'augmente, et toute la ville bénit le nom du saint évêque. A cette nouvelle, l'Empereur entre en fureur et envoie Sisinnius. Il lui ordonne de conduire au supplice ce zélé pasteur des âmes, célèbre par sa foi, ses miracles et sa sainteté.
Le saint vieillard est aussitôt mis en prison, chargé de chaînes et cruellement fouetté ; mais les plus rudes tourments ne peuvent ébranler sa constance. La vue des travaux passés renouvelle le courage de ce généreux athlète ; il cherche, par de nouveaux combats, à mériter les récompenses éternelles.
Nourri de la chair vivifiante de l'Agneau qui s'est immolé pour le salut du monde, et fortifié par la puissance de son Dieu qu'il porte dans son coeur, ce saint homme s'empresse de sceller par l'effusion de son sang la foi qu'il a prêchée et qu'il a confirmée par une infinité de miracles.
Enfin ce généreux soldat de Jésus-Christ s'avance pour combattre et plein de courage il présente sa tête au bourreau et il reçoit avec intrépidité le coup qui consomme sa victoire.
Les deux fidèles compagnons de ses travaux le deviennent aussi de ses tourments : ces trois victimes consacrées à Dieu par un même martyre reçoivent la même couronne. Que la glorieuse mort de ces saint hommes nous remplisse de joie. Amen.
Commentaires
Saint Denis l'aréopagite et en même temps premier évêque, auteur de nombreux livres mystiques de Lutèce, a reçu mission de saint Pierre. Il est mort la tête tranchée, tête qu'il transporta miraculeusement à l'actuel Saint Denis.
Des méchants ont, au cours de XIXème siècle, pour se faire ramarquer, contesté que saint Denis de Paris soit le même que l'aréopagite. Je n'en crois rien. L'évêque de Lutèce, l'auteur des "Noms divins" et le martyr ne font qu'un.
D'ailleurs les misérables qui refont l'histoire n'ont que mépris pour l'auteur des livres qu'ils présentent comme un imposteur (voir article de wiki sur saint Denis). Mais comment un imposteur pourrait-il écrire si saintement ?
Ne touchez pas à mon patron, bande de salauds !