Communiqué de Jean-Marie Le Pen
La crise financière mondiale que nous traversons, la plus grave depuis 1929, aura eu le mérite de révéler aux Français deux enseignements extrêmement importants :
- d'une part, l'Europe ne sert à rien dans cette crise et regarde, impuissante, les Etats intervenir, y compris en renonçant au pacte de stabilité budgétaire ;
- d'autre part, l'Etat national demeure la référence et le recours indispensable en cas de crise grave comme nous le voyons aujourd'hui. La puissance publique retrouve toute sa légitimité trop longtemps brocardée et niée par les libéraux de tous poils.
Seul le Front National rappelle depuis des années la nécessité d'un Etat à la fois fort, régulateur et arbitre face à la spéculation financière internationale et aux fonds de pension prédateurs.
Seul le Front National rappelle aussi que l'Europe, déjà dépassée par la mondialisation, ne protège en rien les citoyens des Etats membres que ce soit contre le risque d'une guerre, d'une dépression économique ou d'un tsunami financier.
Nous espérons que les électeurs s'en souviendront aux élections européennes en reconnaissant au Front National la justesse de son analyse et l'antériorité de ses positions.
Commentaires
Un peu facile de dire que l'Europe ne sert à rien quand on fait tout pour que l'union financière, donc y compris budgétaire, soit réalisée. Une monnaie unique ne sert à pas grand chose sans l'arme budgétaire.
Une Europe des "Nations" n'aurait pas été plus efficace. A mon avis, cela aurait même été pire: les petits pays, arnachés à leur petites banques centrales, auraient complètement explosé sous la pression (cf Islande).
On a vu l'efficacité des nations-clochés à la suite de la crise de 1929 avec les résultats et les conséquences que l'on sait.
@Raph. C'est vrai vous avez incontestablement raison.
La politique et la démocratie ne peuvent s'épanouir que dans le cadre de la cité, de la nation. Vivement un bon gouvernement technocratique et mondial qui avec sagesse gérera la "gouvernance" pour notre plus grand bonheur à tous.
Je ne suis pas sur que cette dépossession du politique réponde également à vos aspirations.
Sur France-Culture ce matin dans la "rumeur du monde" (emission ou les gentils centristes apparaissent sous leur véritable figure intolérante et méprisante), Colombani, Casanova et Mario Monti, nous ont :
- encore expliqué qu'il ne fallait pas profiter de la crise pour remettre en cause l'économie actuelle et la finance
- vanté la gouvernance mondiale et en tout cas européenne le protectionnisme et les frontières étant visiblement l'horreur.
L'alliance objective de la gauche et du libéralisme internationaliste est de plus en plus frappant malgré l'étalage des dommages collatéraux de plus en plus évidents.
@ Vincent
Ce que vous écrivez n'est pas faux. Cependant l'Euro peut effectivement protéger certaines nations comme il peut aussi en entraîner d'autres dans sa chute.
Il me semblerait bien présomptueux de penser que la crise est finie. Nous sommes loin de connaître encore les conséquences qu'elle aura.
Nous aurons toutefois bien compris les allusions de JM Lepen qui notait dans ce communiqué la "grande unité" en matière de décisions qui ont été prises la semaine dernière.
@ Raph
Parce que vous croyez que nos "nations-clochers" actuels sont mieux que ceux de 1929?
Et si demain les conséquences de cette crise aboutissent aux mêmes résultats que vous évoquez, à qui incombera la faute? Aux salauds de "fascistes" ou "nazis" qui auront chercher à sortir de la crise ou bien aux salauds d'affairistes en tout genre qui auront plongés les nations dans ce chaos?
"Et si demain les conséquences de cette crise aboutissent aux mêmes résultats que vous évoquez, à qui incombera la faute? Aux salauds de "fascistes" ou "nazis" qui auront chercher à sortir de la crise."
Fascistes, nazis, ce sont vos mots et ils sonnent ici comme un aveux.
La faute à ceux qui n'ont cessé de s'élever, avec un succès certain, contre la gouvernance à l'échelle mondiale du marché mondial. C'est à dire bien sûr les ténors des milieux financiers ultra-libéraux, avec le soutient indéfectible de l'extrême droite américaine et bien entendu de l'extrême droite européenne dont vous semblez presque tous ici être les représentants.
"Je ne suis pas sur que cette dépossession du politique réponde également à vos aspirations. "
Il y a certains milieux que vous n'avez cessé ces dernières années de traiter de communiste à chaque prise de position pour un Etat plus fort face au monde économique.
Le politique doit reprendre le dessus et reprendre sa mission d'anticipation et de pilotage de l'économie.
Mais à moins de fermer toutes les frontières au commerce et aux flux financiers, je vois mal comment un tel pilotage pourrait être réalisé par quelques dizaines d'Etats disparates et repliés sur leurs "priorités nationales" comme vous semblez l'appeler de vos voeux.
C'est pourtant ce qui a été tenté à la suite du Krach de 29. Les conséquence de cette attitude sont bien documentées et peu sujet à débat.
C'est ca que vous prônez? On ferme les frontières et on croise les doigts en regardant l'économie s'effondrer?
Pourtant c'est bien ce qui se passe non ? Chaque Etat sauve sa banque en difficulté et a son plan de sauvetage adapté à ses moyens ... il n'y a rien qui différencie plus la France de l'Allemagne ou des Etats-Unis ou du Japon, on a bien vu que face à cette crise l'Europe ne sert à rien, à part faire du blabla et des sauts de cabri. Fortis ou Dexia sont européennes et en zone euro, l'Europe les a protégées ? Elles ont été "sauvées" par qui ? par la banque centrale ? par la commission ?
Jusqu'à présent je n'ai pas vu de fermeture de frontières aux échanges. Et ca, que cela vous plaise ou non vous le devez à l'Europe, dont les dirigeants sont en concertation permanente et dont la banque centrale est un des acteurs majeurs du sauvetage de l'économie européenne.
Bien entendu chacun ensuite sauve "ses banques". C'est du ressort des Etats membres puisque les gens de votre espèce ont refusé que l'Europe soit construite sur un modèle fédéral. C'est bien facile ensuite de venir s'en plaindre.