Alors, mesdames et messieurs, je vous le dis sans détour : nous n’avons pas à participer à une quelconque guerre religieuse ou politique contre l’Iran.
A l’heure où je vous parle en effet, d’importants mouvements militaires américains, anglais et Français se dessinent en direction du Golfe Persique, tandis que le Congrès américain discute sur le projet d’imposer un blocus maritime à l’Iran.
Le blocus maritime, c’est toujours la première étape vers la guerre, comme le précédent irakien l’a bien montré.
Une importante armada alliée est désormais positionnée dans l’Océan indien.
Elle comprend deux des plus gros porte-avions de l’US Navy, deux porte aéronefs, dont l’un des Marines, un sous marin nucléaire Français ainsi que l’ensemble de leurs groupes de combat associés.
Des navires d’assaut amphibie des Marines et leurs groupes expéditionnaires font partie de la Task Force ainsi que des unités des forces spéciales de l’US Navy.
Les porte-avions USS Ronald Reagan et USS Roosevelt, flanqués de leurs groupes d’attaque, ont quitté leurs bases respectives du Japon et de Virginie.
Ils se sont déployés dans la zone qui s’étend du Golfe Persique à l’océan indien occidental.
Six porte avions et l’ensemble de leurs navires d’escorte sont désormais à proximité du Golfe.
En comptant les unités déployées pour les missions de surveillance des côtes somalies, de soutien au déploiement en Afghanistan et de contrôle du Golfe, ce sont plus de 100 bâtiments de combat qui sont sur zone ou à proximité, et plus de 1500 avions de combat, concentrés dans un rayon utile pour un bombardement massif.
C’est là une concentration navale sans précédent depuis 1991, date de la première guerre contre l’Irak.
Les essais de la nouvelle bombe américaine anti-bunkers, la MOP, sont terminés depuis début juillet, ainsi que les exercices de bombardements réalisés sur Guam.
Le Koweit a mis ses forces armées en état d’alerte et il ya quelques jours, la diplomatie de Sarkozy a fort opportunément détaché de l’Axe du Mal le seul allié potentiel de l’Iran dans la région, c’est-à-dire la Syrie, comme pour mieux isoler Téhéran.
Alors, au nom de l’opinion mondiale, qui a le droit de savoir, je pose la question aux autorités américaines : de quoi s’agit-il exactement ?
D’une intervention sans l’aval de l’ONU ?
Est-ce que l’armada alliée est là pour imposer un blocus sur les produits pétroliers ?
Et sur le fondement de quel mandat international ?
S’agit-il, au travers de cette concentration de troupes, de créer les conditions d’un incident avec les Pasdarans, les Gardiens de la Révolution iranienne, pour engager une épreuve de force ?
Je pose également la question à Nicolas Sarkozy :
Pourquoi un sous-marin nucléaire français est-il engagé au côté des américains ?
Pourquoi un groupe de six avions Rafale de l’aéronavale française est-il à bord du porte-avions USS Roosevelt ?
C’est la première fois, mesdames et messieurs, je dis bien la première fois, que des chasseurs bombardiers français sont opérationnels sur un porte-avion américain. Le 17 juin dernier, à l’occasion de la réception de la Commission du Livre Blanc, le Chef de l’Etat déclarait pourtant : « La France ne placera jamais aucun contingent militaire sous commandement de l’OTAN en temps de paix ».
Là, il ne s’agit même pas de placer nos troupes sous l’égide d’une organisation internationale comme l’OTAN mais de les mettre sous l’autorité d’une autre nation, les Etats-Unis d’Amérique !
Nos maigres moyens devraient être exclusivement au service de la défense des intérêts français.
(discours de clôture de l'université d'été du Front national)