Sans revenir sur le fond de nos travaux, j’observe moi aussi cette étrange dualité contemporaine, celle d’une Europe qui bride nos libertés individuelles et nationales par des règles contraignantes, arbitraires ou injustes, tandis qu’une anarchie sans précédent semble présider aux destinées politiques et économiques du monde.
Le comble, c’est que la France subit ainsi l’addition des inconvénients : ceux d’une Europe toute puissante, qui décide de tout à notre place, et ceux qui naissent de la suppression volontaire de nos frontières politiques, économiques, migratoires, sanitaires et internationales, mettant la France à la merci des grands courants démographiques et économiques mondiaux, au détriment flagrant de notre identité, de notre sécurité et de notre prospérité.
Bref, l’Union européenne est dans la situation d’un tuteur qui manifesterait une autorité implacable sur les enfants dont il a la charge, tout en laissant entrer librement dans la maison tous les autres enfants, sans intervenir lorsqu’ils casseraient ou pilleraient tout.
Initialement, l’Union européenne se présentait comme une alternative possible à la mondialisation ; dans les faits, elle en est le fourrier, l’accélérateur et même le démultiplicateur.
En effet, loin d’instaurer des préférences communautaires, comme c’était prévu par le Traité de Rome, loin d’ériger des frontières extérieures communes, comme prévu par les traités de Maastricht et de Schengen, l’Europe a délibérément supprimé toutes ses frontières, économiques ou politiques.
Elle professe et promeut l’inverse de la protection, c’est-à-dire la construction d’une vaste zone ouverte à tous les échanges humains, économiques et financiers.
Par exemple, monsieur Mandelson, le Commissaire au Commerce, n’agit jamais en représentant des intérêts de l’Union, mais en défenseur idéologique du libre-échangisme mondial.
Il n’est pas le seul. Toute la technostructure de la Commission est mondialiste, depuis plus de 30 ans.
Toutes les politiques suivies vont dans le sens, non pas d’une Europe européenne, mais d’une Europe-monde, ce que l’on voit particulièrement bien lorsqu’on regarde les élargissements envisagés : la Turquie, le Maroc, Israel, et demain, pourquoi pas, le Caucase, puis enfin l’Asie du Sud est, l’Afrique et l’Amérique.
Comme l’a dit un jour l’ami Martinez, « l’Europe est un pavillon de complaisance qui couvre une marchandise mondiale ».
Cette dénaturation de la construction européenne, tout à la fois supranationale et anti-nationale, doit être impérativement et inlassablement dénoncée à l’opinion française.
Et c’est ce que nous faisons, inlassablement !
(discours de clôture de l’université d’été du Front national)