« Pleuraient et se lamentaient ceux qui aimaient le Christ lorsqu’ils le virent capturé par les ennemis, ligoté, porté en jugement, condamné, fouetté, ridiculisé, et enfin crucifié, frappé par la lance et enseveli. Au contraire, ceux qui aimaient le monde se réjouissaient... lorsqu’ils condamnèrent à une mort terrible celui dont la seule vue leur était insupportable. Les disciples furent attristés par la mort du Seigneur, mais, ayant appris sa résurrection, leur tristesse se transforma en joie ; ayant vu ensuite le prodige de l’ascension, avec une joie encore plus grande, ils louèrent et bénirent le Seigneur, comme en témoigne l’évangéliste Luc. Mais ces paroles du Seigneur s’adaptent à tous les fidèles qui, à travers les larmes et les douleurs du monde, s’efforcent de parvenir aux joies éternelles, et qui, à juste titre, pleurent à présent et sont tristes, parce qu’ils ne peuvent plus voir celui qu’ils aiment et parce que, jusqu’à ce qu’ils demeurent dans leur corps, ils savent qu’ils sont loin de leur patrie et de leur royaume, même s’ils sont certains de parvenir, à travers leurs difficultés et leurs luttes, à la récompense. Leur tristesse se transformera en joie lorsque, une fois terminée la lutte de cette vie, ils recevront la récompense de la vie éternelle, selon ce que dit le Psaume : “Celui qui sème dans les larmes, récoltera dans la joie” »
(Saint Bède le Vénérable, Homélies sur l’Evangile, 2, 13. Cité par Jean-Paul II dans sa catéchèse du Psaume 125, le 17 août 2005.)