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Le « fiasco » de la vidéosurveillance

« Des milliards de livres ont été dépensés dans le matériel mais on n’a pas réfléchi à la manière dont la police allait utiliser les images et comment elles seraient présentées devant un tribunal. C’est un véritable fiasco », déclare Mike Neville, responsable du bureau des images, identifications et détections visuelles de Scotland Yard.

Dans la décennie 1990, le ministère de l’Intérieur a consacré 78% de son budget de lutte contre la criminalité à l’installation de caméras de vidéo-surveillance. Il y en a 4,2 millions dans le pays, soit une pour 14 Britanniques. Un individu peut être filmé jusqu’à 300 fois par jour.

Mais 3% seulement des vols sur la voie publique à Londres ont été élucidés grâce ces images.

Les caméras n’ont guère de rôle préventif, car les malfrats pensent qu’elles ne fonctionnent pas.

En réalité, les policiers rechignent à utiliser ces images, « parce que c’est un gros travail ».

Cela fait penser aux systèmes américains style Echelon qui sont censés tout voir et tout connaître dans tous les genres de transmission, et qui ne servent à rien, surtout pas à savoir qui fait quoi. Il est patent, par exemple, que les Américains ne savaient rien sur l’Irak de Saddam Hussein, parce qu’ils faisaient confiance à leur technologie (ou à des margoulins comme Ahmed Chalabi) et avaient abandonné le renseignement de terrain qui est seul fiable.

Là aussi, trop d’info tue l’info.

Commentaires

  • Nous en sommes encore à la préhistoire de la gestion des systèmes d'information et ceux qui prennent les décisions ne se rendent pas compte que récolter "toute" d'information revient à en récolter aucune.

    Malheureusement, l'informatique permet de nos jours de récolter, à grand frais certes, "toute" l'information, ce qui la rend quasi inexploitable.

    Quant à Echelon, je ne m'en moquerais pas trop. Ces gens là ont 30 ans d'expérience et ont probablement déjà commis toutes les erreurs possibles. Il faut s'attendre à ce qu'ils savent se servir de leur outil.

    Bien entendu, ce machin ne peut espionner que ce qui est effectivement transmis, et il y a toujours de ignares de haut rang qui s'imagine qu'avec de mauvaise données en entrée, l'ordinateur va leur fournir de bonnes réponses en sortie.

  • Inefficaces, coûteuses et dangereuses pour les libertés individuelles. Un beau bilan donc pour ces caméras qu'on se propose de tripler en France.

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