L’exposition où Aliza Shvarts est censée présenter son « œuvre » s’est ouverte ce matin à Yale, sans cette « œuvre », les responsables de l’université ayant sommé l’étudiante de dire qu’elle n’avait pas utilisé du sang provenant de ses avortements, et celle-ci étant restée muette.
Rappelons que l’étudiante avait annoncé qu’elle s’était fait inséminer puis avorté plusieurs fois afin d’obtenir la matière permettant de réaliser son « installation ».
Face au scandale, les responsables de l’université ont d’abord fait savoir qu’en réalité il n’y avait eu ni insémination ni avortement, et que c’était l’histoire que racontait Aliza Shvarts qui constituait son « œuvre ».
Mais Aliza Shvarts a démenti qu’il en soit ainsi, et a réitéré qu’elle avait bien fait ce qu’elle avait dit, et elle a montré à des journalistes la vidéo de ce qu’elle présente comme ses avortements, vidéo qui doit défiler sur les faces du cube qu’elle a conçu.
Alors, les responsables de l’université ont changé de registre. Vendredi, le doyen de l’université, Peter Salovey, s’est dit « consterné » et a déclaré que ce que l’on présentait comme une œuvre d’art n’avait aucun rapport avec ce qu’il considère comme « approprié pour un étudiant ». Le doyen de la faculté des arts, Robert Storr, a publié un communiqué pour dire que s’il avait été au courant, il n’aurait jamais permis cela. Non sans ajouter qu’il est pour la liberté d’expression et pour le droit à l’avortement, mais que Yale « n’encourage pas et n’excuse pas des projets qui impliqueraient des risques pour la santé des étudiants ». Sic.
Dimanche, ces deux responsables ont annoncé qu’ils avaient mené une enquête et que de « sérieuses erreurs de jugement » avaient été commises par deux personnes non nommées mais qui ont été immédiatement identifiées (un professeur et un directeur d’études). Et Peter Salovey a demandé à Aliza Shvarts de produire un texte écrit dans lequel elle affirmerait que son projet n’inclut pas ce qu’elle avait dit. Il ajoutait qu’il ne permettrait pas à l’étudiante d’exposer son œuvre tant qu’elle ne dirait pas ouvertement qu’elle ne s’est pas fait inséminer et avorter pour la fabriquer.
Aliza Shvarts est restée muette et n’a répondu à aucun appel téléphonique depuis lors.
Il a donc été décidé que l’exposition ouvrirait ce matin sans le cube d’Aliza Shvarts. Quant à savoir s’il sera exposé ensuite, « cela n’a pas été décidé », a dit la porte-parole de l’université. La même porte-parole qui avait affirmé qu’il n’y avait pas de cube...