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Et maintenant les allocations familiales

Hier, à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel répond ainsi à une question sur ce qu’il en est du décret modifiant les majorations d’allocations familiales : « J’ai eu un échange avec Morano ce matin sur ce sujet qui m’a indiqué que rien n’était prévu pour l’instant. »

Quelques heures plus tard, un communiqué de Matignon, signé du Premier ministre, nous informe que ce décret sera publié « dans les prochains jours » et sera donc appliqué au 1er mai comme prévu...

Selon un membre du gouvernement que cite l’AFP, Nadine Morano, hostile à la réforme, a explicitement demandé à Luc Chatel de dire aux journalistes que rien n’était prévu. Ce que celui-ci a fait. Ce qui a rendu « fou furieux » François Fillon.

Le projet de décret avait été discrètement présenté le 5 février à la CNAF (la caisse nationale des allocations familiales) qui avait fait part de sa « vive insatisfaction ». Il y avait eu d’autres réactions, comme celle de la CGC qui dénonçait une mesure induisant « un recul des prestations familiales, déjà insuffisantes pour les familles ».

En effet, les majorations d’allocations, qui interviennent à l’âge de 11 ans et de 16 ans, sont supprimées pour être remplacées par une majoration unique à 14 ans. Selon les calculs de la CNAF , cette réforme permet à l’Etat d’économiser 138 millions d’euros par an au détriment des familles : 600 euros par enfant de 11 à 20 ans. Alors que les allocations familiales ont perdu 24,5% de leur valeur en 25 ans par rapport au revenu médian, selon les calculs de l’OFCE.

François Fillon reconnaît que cette mesure entraînera une baisse des prestations, mais prétend qu’il « ne s’agit en aucun cas pour l’Etat de faire des économies sur les dépenses de la branche famille », car l’argent récupéré servira à financer d’autres mesures : l’allocation pour garde d’enfants sera majorée... Autrement dit on déshabille Paul pour faire semblant d’habiller Jacques.

Nicolas Sarkozy a paraît-il annoncé au conseil des ministres, à propos des couacs à répétition au gouvernement, que « la prochaine fois c’est la porte ». La prochaine fois, c’était juste après... Et c’en est un sévère. Nadine Morano va-t-elle être débarquée pour avoir, par extraordinaire, mais de façon extraordinairement maladroite, défendu les familles ?

On a appris le même jour que François Fillon était réélu président de la communauté de communes de Sablé. Car, naturellement, le Premier ministre a tout le temps de s’occuper de Sablé et des communes avoisinantes...

Commentaires

  • L'assistanat, en France, on ne connaît que cela, et chaque mesure où l'on essaie de "responsabiliser" le citoyen provoque un tolley général, c'est connu, inutile de s'étendre sur le sujet.
    Mais ce qui ne semble choquer personne, ou du moins ni les médias, ni les politiques, c'est qu'on puisse "faire des enfants" dans un but lucratif, soi-disant pour un essor économique....
    Et, ce qui est tout aussi choquant, c'est que des personnes ayant de hauts revenus bénéficient de cette aide.
    Aucun gouvernement, de gauche ou de droite, n'a osé faire de cette allocation un aide justifiée pour les familles les plus démunies et donc fixer un plafond de ressources, ce qui semblerait une mesure plus équitable et ferait réaliser de substantielles économies à l'Etat.
    La gauche avait effleuré le sujet lorsqu'elle était au pouvoir, mais n'a pris aucune mesure en ce sens. Sans doute que chez les hauts fonctionnaires socialistes il y avait des familles nombreuses, tout comme à droite.
    Mais ne voulant pas faire de mauvais esprit, j'aimerais que l'on m'explique pourquoi ?

  • Les allocations familiales ne semblent pas être de l'assistanat, mais une compensation (d'ailleurs très partielle) des inverstissements faits à fond perdus par les familles en faveur notamment des retraites par répartition. Un enfant d'une famille nombreuse paiera les retraites de ceux qui n'ont pas eu d'enfant (on ne le leur reproche pas, mais c'est comme cela), sans enfant pas de retraite. Or avoir un enfant est un lourd investissement si on l'éduque et qu'on prend soin de lui.

  • Comment peut-on dire qu'un enfant est un investissement ?
    Il me que l'on fait des enfants par amour et non pour en retirer quelconque avantage financier ? Les parents ont eux-mêmes été des enfants et c'est un juste retour des choses que de subvenir à leurs besoins.
    En fait, vous sous-entendez que l'on fait des enfants pour les vieux jours des parents, c'est un peu restrictif.
    Quant au "lourd investissement" représenté par l'éducation d'un enfant, je persiste à pense que les familles à hauts revenus ne devraient pas en bénéficier et en aucun cas.

  • Comment peut-on dire que Sandral est un consommateur, un locataire, un producteur, un lecteur (etc.) ? Il est un homme, voyons ! Le fruit de l'amour de ses parents, un être créé l'image de Dieu.

    Votre objection est aussi intelligente que les deux phrases ci-dessus.

  • Désolé que ma remarque est choqué votre Q.I. de surdoué, mais votre raisonnement ne me convainc nullement et l'essence de mes propos était avant tout une question d'équité, à savoir, une allocation pour les plus démunis et non pour les nantis, dont peut-être, vu votre virulence, faites-vous parti ?

  • Lapinos et les marxistes vous le diront, si j'écris sur le blog de Monsieur Daoudal, c'est uniquement par vil intérêt.

    Mais dans le fond quelle importance par rapport à la vérité ?

  • A Sandral : votre remarque pose en réalité le problème de la redistribution des richesses produites par le travail des hommes. Si tout est redistribué pour compenser les écarts de salaires, autant donné à tout le monde le même salaire et ne rien redistribuer. Donc la vraie question est : quelle part des richesses produites doit être redistribuée ? Jusqu’à présent les allocations familiales n’ont jamais été considérées comme faisant partie de cette redistribution. On peut convenir de les y inclure. Mais à force de tout inclure, petit à petit tout se passe comme si tout le monde avait le même salaire. J’ai connu de nombreux syndicalistes qui me soutenaient que, chez notre boucher, l’on devait payer le bifteck proportionnellement à son salaire, car disaient-ils, tout le monde a le même besoin de nourriture ! C’est une façon de donner à tout le monde le même salaire. On sait par l’expérience de l’URSS, de la Chine, de Cuba, du Vietnam, etc… où cela conduit !

    Quant à l’investissement que représente économiquement un enfant, vous ne semblez pas avoir de notions d’économie pour ne pas le comprendre. Pour vous donner une idée de cet investissement, sachez à titre de comparaison, que quand une entreprise embauche un cadre, cette embauche représente pour l’entreprise un investissement moyen de 1,5 millions d’euros (pour 20 ans de carrière). D’autre part, Merlin a parlé de la retraite, mais il faut aussi parler des guerres car ce sont les enfants qui naissent aujourd’hui qui seront mobilisables dans 20 ans.

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