Demetris Christofias, le candidat du « parti progressiste du peuple des travailleurs » (ou « des masses travailleuses »), AKEL, a remporté sans surprise l’élection présidentielle de Chypre.
Au premier tour, les trois candidats avaient obtenu autour de 30% chacun. Le troisième, donc éliminé, était le président sortant, Tassos Papadopoulos, de « centre droit ». Il avait appelé à voter pour le candidat communiste au second tour, contre le candidat de droite, celui-ci étant le plus favorable à un arrangement avec les Turcs.
Demetris Christofias était le président du Parlement. Il a fait ses études à l’Académie des « sciences sociales » de Moscou, d’où il est sorti docteur en « philosophie de l’histoire » en 1974, pour prendre aussitôt les rênes de l’organisation des jeunes communistes à Chypre. On le dit aujourd’hui modéré et n’ayant pas l’intention de nationaliser l’économie chypriote. Mais devant le quartier général de son parti, la foule agitait des drapeaux rouges et l’effigie de Che Guevara...
Sur le plan européen, il pourrait être un grain de sable dans la machine à fabriquer un super-Etat. Mais un tout petit grain de sable : on a déjà vu que l’opinion de Chypre ne comptait guère et qu’il lui était quasiment impossible de faire jouer son droit de veto...
Addendum. Le président de la Commission européenne en personne, José Manuel Barroso, "encourage fortement" le nouveau président à saisir l'opportunité que constitue son élection pour "démarrer sans tarder des négociations sous les auspices des Nations Unies avec le leader de la communauté chypriote-turque au sujet d'un accord global".