Nicolas Sarkozy veut que l’UMP forme une « confédération » avec le Nouveau Centre et avec la gauche sarkozyste. Une réunion a été consacrée à ce projet, à l’Elysée, la semaine dernière. François Fillon avait lui-même précédemment tenu deux réunions à Matignon sur le même thème.
D’une part, il s’agit de fusionner le groupuscule de Jean-Marie Bockel, Gauche moderne, et celui d’Eric Besson, les Progressistes, pour en faire un parti de gauche associé à l’UMP. L’affaire est déjà en bonne voie, l’un et l’autre étant d’accord, et Bockel sillonne la France pour activer ses réseaux et apparaître en position de force face à son compère Besson après les élections...
D’autre part, il s’agit de phagocyter encore davantage le Nouveau Centre, résidu de la deuxième scission de l’UDF, regroupant les quelques centristes qui, pour conserver leurs sièges à l’Assemblée nationale, n’ont pas suivi Bayrou.
Comme le Nouveau Centre n’existe à l’Assemblée nationale que par la volonté de l’UMP, il n’a pas vraiment le choix. Mais ses chefs se paient le luxe de renâcler. « Je me battrai de toutes mes forces contre une dissolution du Nouveau Centre dans l’UMP », affirme Maurice Leroy, avant d’ajouter : « Il ne faut pas brûler les étapes. Avant de faire des plans sur la comète, commençons déjà à rassembler et unifier les forces du centre. » Quand on voit les radicaux de droite engloutis dans l’UMP, les radicaux de gauche engloutis dans le PS, le MoDem qui se défait, le Nouveau Centre virtuel... ce doit être de l’humour. On retiendra : « il ne faut pas brûler les étapes », ce qui implique qu’à terme on finira par se ranger à la décision de Sarkozy. De même, François Sauvadet exprime sa « réserve » devant le projet, disant lui aussi : « Il ne faut pas bousculer les étapes ».
Ce sont des héros, mais pas trop...