Extraits de l’homélie du P. Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, pour la Toussaint :
En raison du moment de l’année auquel elle a lieu, la Toussaint a quelque chose de particulier qui explique sa popularité et les nombreuses traditions qui y sont liées dans certains secteurs du christianisme. Saint Jean explique pourquoi : « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement » ; nous sommes comme l’embryon dans le sein de la mère, qui aspire à naître. Les saints sont ceux qui sont « nés » (la liturgie appelle le jour de la leur mort « jour de naissance », dies natalis) ; les contempler, c’est contempler notre destin. Alors qu’autour de nous la nature se dépouille et les feuilles tombent, la fête de tous les saints nous invite à lever les yeux ; elle nous rappelle que nous ne sommes pas destinés à nous décomposer dans la terre comme les feuilles.
Un jour, un saint, saint Syméon le Nouveau Théologien, eut une expérience mystique de Dieu tellement forte qu’il se dit en lui-même : « Si le paradis n’est que cela, ça me suffit ! ». Mais la voix du Christ lui dit : « Tu es bien médiocre si tu te contentes de cela. La joie que tu as éprouvée, comparée à celle du paradis, est comme un ciel peint sur une toile comparé au vrai ciel ».