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L’Eglise au Laos et au Cambodge

Le pape Benoît XVI a reçu hier les évêques du Laos et du Cambodge, en visite ad limina. A cette occasion, on peut remarquer... qu’il n’y a pas d’évêques dans ces pays, pas d’évêques titulaires d’un diocèse : du Laos, le pape a reçu un administrateur apostolique et trois vicaires apostoliques, et du Cambodge, un vicaire apostolique et deux préfets apostoliques. Ces pays sont donc toujours considérés comme des pays où l’Eglise est en voie de se constituer, alors qu’elle y est depuis très longtemps.

La raison, c’est qu’il s’agit de pays où le régime politique empêche l’Eglise de vivre normalement.

Le Laos est toujours communiste. Le christianisme y est aujourd’hui théoriquement légal (depuis la Constitution de 1991), mais il est en réalité toujours considéré comme religion étrangère ennemie du Laos ; les catholiques doivent se faire enregistrer et toute activité est soumise à permission. Au vicariat apostolique de Luang Prabang, ville inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO, la croix est interdite. Le préfet apostolique, Mgr Tito Banchong, ne peut avoir de maison sur place : il s'y rend deux ou trois fois par mois pour dire la messe dans des maisons privées. Les fidèles rassemblés sont toujours prêts à fuir si la police vient.  Une permission du gouvernement est nécessaire chaque fois qu'il souhaite se déplacer dans l'une ou l'autre des six provinces de son territoire pastoral.

Au Cambodge, l’Eglise catholique a été martyrisée durant le régime des Khmers rouges qui procéda à la suppression systématique de toute forme de religion. Après le bouddhisme et l’islam, le christianisme a été reconnu en 1990. Mais l’Eglise ne bénéficie pas de la liberté que lui reconnaît théoriquement la Constitution. Au moment même où les évêques sont en visite ad limina, on apprend que le gouvernement a pris des mesures pour interdire « toutes les activités de prosélytisme chrétien ». La même directive, qui réaffirme des dispositions déjà édictées en 1999 et 2003, souligne que les enseignants et les responsables religieux sont autorisés à prêcher uniquement dans leurs lieux de prières ou d’exercice de leurs fonctions, et que tout projet de construction d’un édifice religieux devra être soumis à l’approbation des autorités compétentes. Elle interdit le porte à porte et les aides financières ou en nature versées pour inciter à la conversion.

Comme on peut le subodorer par ces dernières interdictions, ce sont les missionnaires protestants anglo-saxons qui sont visés au premier chef, dont les pratiques agressives de conversion (ils font des dons en argent ou en riz pour faire attirer des fidèles) sont très mal ressenties par les bouddhistes. Au point qu’il y a eu des émeutes anti-protestantes. En novembre 2004, le télévangéliste Mac Evans avait été obligé de quitter précipitamment la capitale cambodgienne, menacé par une foule de manifestants qui lui reprochait ses accusations agressives contre le bouddhisme et surtout l’échec des guérisons qu’il avait promises.

Le problème est que les bouddhistes ne font pas de différence entre les protestants et les catholiques. Et le gouvernement non plus. Et c’est l’Eglise qui en pâtit.

(informations de l’agence Zenit)

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