Le président de l’Union européenne, José Manuel Barroso, a salué l’arrivée au pouvoir en Turquie d’un nouveau président et d’un gouvernement dotés d’un « mandat populaire clair », qui « sont l’occasion de donner un nouvel élan immédiat et positif au processus d’adhésion à l’Union européenne ». On aura remarqué les mots utilisés : il ne s’agit pas seulement de saluer diplomatiquement l’élection d’un chef d’Etat, il ne s’agit même pas seulement d’évoquer un nouvel élan, on promet un nouvel élan immédiat et positif. On va redoubler d’efforts, et tout de suite, pour faire entrer la Turquie dans l’Union.
Et ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui le contredira, puisqu’il vient de dire qu’on peut sans problème ouvrir 30 chapitres de négociations, au motif que selon lui ces chapitres n’aboutissent pas forcément à l’adhésion.
Mais le nouveau président turc est l’homme qui en tant que ministre des Affaires étrangères a toujours martelé qu'il était « hors de question que l’objectif des négociations puisse être autre qu’une adhésion pleine et entière de la Turquie ».
L’élection de Gül est une nouvelle étape, importante, dans le processus de réislamisation de la Turquie. Notamment dans cette perspective de l’adhésion à l’Union européenne. Quand ce sera fait, le pays le plus peuplé de l’Union sera la Turquie. Le président turc pourra devenir président de l’Union européenne. Et l’Union européenne aura une « première dame » voilée, comme le disait hier un de mes lecteurs en commentaire de ma note sur l’élection. Si ce n’est, du reste, alors, une présidente voilée. Ce qui fera ipso facto de l’Europe une terre d’islam.