Une Italienne était enceinte de jumelles. L’une des deux était atteinte de trisomie 21. On décida de l’avorter. Mais c’est le fœtus sain qui a été tué, parce que, entre le diagnostic et l’avortement, les bébés avaient changé de place. Sic. Alors on a ensuite évidemment tué le fœtus malade.
Cette affaire d’avortement sélectif raté fait grand bruit en Italie. Sous le titre « Vous n’avez pas le droit », l’Osservatore Romano écrit notamment : « C’est l’eugénisme qui impose ses lois. C’est la culture de la perfection qui impose d’exclure tout ce qui n’apparaît pas beau, splendide, positif, fascinant. Et ce qui s’ouvre, c’est le vide, le désert d’une vie dépourvue de contenu même si elle est confectionnée à la perfection. ».
L’association des médecins catholiques souligne la « tragédie que la famille est en train de vivre », mais « ne peut se taire devant une décision, une action qui est le fruit d’une culture égoïste qui considère le fœtus malade comme un poids pour la société ». L’AMCI réaffirme ses convictions que « la vie est toujours un don » et que « le droit à avoir un enfant sain ne trouve de justification ni au plan éthique et social ni au plan juridique ».
La sénatrice de gauche Paola Binetti considère que « le moment est venu de revoir la loi sur l’avortement », car ce qui s’est passé « n’est pas un avortement thérapeutique mais un avortement qui relève de l’eugénisme ». De même, le président du Mouvement pour la vie souligne que cette affaire montre que la loi sur l’avortement fait accepter l’idée que l’on peut « faire le tri entre les êtres humains ».
Mais le ministre de la Santé , Livia Turco, a répondu que la loi de 1978 est « très sage » puisqu’elle permet des avortements thérapeutiques, et qu’il n’est pas question de la changer.