La junte militaire qui a pris le pouvoir en Thaïlande il y a onze mois a organisé hier un référendum sur une nouvelle Constitution. Les militaires, qui contrôlent la vie politique et les médias, escomptaient une forte participation (habituelle aux élections dans ce pays) et une majorité de oui de 70%. La participation a été plutôt faible (57,6%) et le oui n’a obtenu que 57,8% des suffrages. Avec d’énormes disparités qui montrent un très net clivage entre le nord rural resté fidèle à l’ancien Premier ministre Thaksin réfugié en Grande-Bretagne, qui a voté à près de 63% contre la nouvelle Constitution, et le sud urbanisé qui a dit oui à plus de 88%.
Selon les analystes et les échos recueillis dans les bureaux de vote, les Thaïlandais qui ont voté oui ne l’ont pas fait pour plébisciter le régime militaire mais pour dire leur volonté de voir des élections se dérouler à la fin de l’année, comme l’ont promis les putschistes si la nouvelle Constitution était adoptée. Une Constitution qui renforce les pouvoirs de l’armée et de l’administration aux dépens des politiques, et qui accorde l’amnistie aux putschistes...