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Saint Bernard

Saint Bernard est mort le 20 août 1153, pendant l’octave de l’Assomption, et sa fête est donc le 20 août.

Même si hélas, il ne croyait pas en l’Immaculée Conception, saint Bernard est un des chantres les plus admirables de Notre Dame, notamment dans ses quatre homélies sur l’Assomption, et celle sur les 12 prérogatives de Marie, prononcée un dimanche dans l’octave de l’Assomption. Tout naturellement, l’Eglise a donné comme lecture, en ces jours, des extraits de ces homélies si merveilleusement tissées de citations des psaumes et du Cantique des cantiques. Jusqu’à ce que Pie XII décide de supprimer l’octave de l’Assomption. Stupéfiante décision, de la part du pape qui avait proclamé, cinq ans plus tôt, le dogme de l’Assomption…

Ainsi, saint Bernard, dont la fête avait été placée en ce jour par la Providence elle-même, par Dieu qui soulignait ainsi comment Bernard avait bien chanté sa Mère et qu’il fallait l’entendre sur le sujet, a perdu au 20 août son environnement marial. On l’a déconnecté de l’Assomption…

Or voici la très belle hymne des vêpres de la fête de saint Bernard, écrite dans l’esprit de saint Bernard, et datant du temps où l’on savait composer des hymnes (à comparer avec celles composées en 1950 pour l’Assomption, dans un latin de professeurs pédants ne comprenant rien aux symboles, au point que les douze étoiles deviennent « deux fois six »…).

Jam Regina discubuit,
Sedens post Unigenitum :
Nardus odorem tribuit
Bernardus, tradens spiritum.

Dulcis Reginæ gustui
fructus sui suavitas :
Dulcis ejus olfactui
Nardi Bernardi sanctitas.

Venit Sponsa de Libano,
Coronanda divinitus,
ut Bernardus de clibano
Veniret sancti Spiritus.

Quæ est ista progrediens
Velut aurora rutilans ?
Quis est iste transiliens
Colles, Sanctis conjubilans ?

Hæc gloria terribilis
Sicut castrorum acies :
Hic gratia mirabilis
Ut Assueri facies.

Ora pro nobis Dominum,
Prædulcis fumi virgula ;
Inclina Patrem luminum,
Pastor ardens et facula.

Si Trinitati gloria,
Per quam triumphus Virginis,
Et Bernardi felicitas
Manent in cæli curia. Amen.

Voici que la Reine a pris place, s’est assise (corps et âme au paradis) après le Fils unique. Bernard apporte le parfum du nard, en remettant son esprit.

La suavité de son fruit est douce au palais de la Reine, la sainteté du nard de Bernard est douce à son nez.

L’Epouse vient du Liban pour être divinement couronnée, afin que Bernard puisse venir du four à pain de l’Esprit saint.

Qui est celle-là qui s’avance comme l’aurore rutilante ? Qui est celui-ci qui saute les collines, jubilant avec les saints ?

Celle-là est terrible dans sa gloire, comme une armée en ordre de bataille ; celui-ci est admirable par sa grâce, comme le visage d’Assuérus.

Prie pour nous le Seigneur, très douce volute de fumée ; fais que se penche sur nous le Père des lumières, pasteur ardent comme une torche.

Gloire soit à la Trinité, par laquelle le triomphe de la Vierge et la félicité de Bernard demeurent à la cour céleste. Amen.

On aura reconnu que la plupart des images de cette hymne proviennent du Cantique des cantiques, à l’imitation des textes de saint Bernard (et de l'ensemble de la liturgie de l'Assomption), et en hommage à celui qui est le grand commentateur de ce livre. L’allusion à Assuérus provient du livre d’Esther, 15, 16-17 : Seigneur, je t’ai vu comme un ange de Dieu, et mon cœur a été troublé par la crainte de ta gloire. Car, Seigneur, tu es admirable, et ton visage est plein de grâce.

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