A la fin du XIIe siècle, des ermites latins se fixent au Mont-Carmel. Ils se reconnaissent dans la figure d´Elie. Sa parole de feu imprègne leur vie et leur prière. “Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens !” Par ces mots, Elie le prophète de feu, entre dans l´histoire.
Le Carmel a repris à son compte ce cri en y trouvant l´expression de sa propre expérience contemplative et en annonçant ainsi la présence agissante de Dieu. A la suite d´Elie, nous redisons aux hommes que Dieu EST, qu´il est VIVANT. Par notre vie cachée, nous vivons Dieu et nous disons Dieu.
Le Carmel entre dans l´histoire, non par la parole d´un fondateur, mais par la présence silencieuse d´hommes de prière. Cette vie érémitique est expérimentée longuement avant de se traduire dans une reconnaissance officielle et un appui canonique.
Aux environs de 1209, l´évêque Albert de Jérusalem rédige une “formule de vie” qui approuve le style de vie des ermites. C´est un texte court et dense connu sous le nom de “Règle du Carmel”. Il vise l´essentiel et se base sur l´Ecriture. Il constitue “l´acte de baptême” de l´Ordre du Carmel.
A l´origine du Carmel comme Ordre dans l´Eglise se tient Elie le prophète de feu.
Au long de l´histoire du Carmel, une présence silencieuse qui accompagne : Marie. Depuis son origine, le Carmel est revêtu de la beauté et de la prière de Notre Dame. Carmes et carmélites portent “l´habit de la Vierge” et se laissent revêtir de son regard pour suivre les sentiers escarpés de la recherche de Dieu. Contemplant la Vierge dans l´Evangile, le Carmel a toujours reconnu en elle le modèle de prière et d´écoute, la “pauvre du Seigneur” toute tendue vers l´accueil de la Parole, docile à l´Esprit et associée par son OUI inconditionnel au mystère pascal du Christ.
Géographiquement, le Carmel traverse les mers pour venir d´Orient en Occident. En effet, peu après la reconnaissance officielle des “frères ermites de Notre-Dame du Mont-Carmel”, la situation politique de la Palestine s´aggrave. Les Sarrasins veulent reconquérir le pays de Jésus et des violentes persécutions obligent les ermites à émigrer en Occident en vue de la survie de l´Ordre. L´implantation dans les villes nécessite une adaptation à tous les niveaux. En quelques années, l´Ordre des ermites devient un Ordre mendiant.
Le Carmel était entré dans l´histoire depuis plus de deux siècles avant d´accueillir des moniales de façon officielle. Déjà au Moyen-Âge, des recluses et des béguines vivent de l´esprit du Carmel. Jean Soreth, l´animateur du Carmel médiéval, institue officiellement les carmélites, en Hollande d´abord (1452), en France et en Espagne (1478) où le couvent de l´Incarnation à Avila deviendra célèbre par l´entrée, le 2 novembre 1535, d´une jeune fille de la ville qui s´appelle Teresa de Ahumada.
(Présentation de l’histoire du Carmel sur le site internet du Carmel de Luxembourg)