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Le Pen et la nation

(Extraits de la dernière partie du discours de Jean-Marie Le Pen lors de son meeting à Paris hier)

Le chef de l’Etat n’est pas un homme politique comme les autres, parce que dans sa fonction, il incarne le peuple et la Nation en même temps que la République dont il devient le Président.

Villiers raconte que déjeunant avec Sarkozy en 1999, celui-ci déclara : « toi, Philippe, tu as de la chance, tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid, je ne m’intéresse qu’à l’avenir ». Il s’agit de celui de Sarkozy, bien sur !

Eh bien, c’est cela et c’est l’essentiel qui nous différencie, car je ne suis pas dupe des déclarations d’amour électorales qui ruissellent ces temps-ci sur les estrades et les écrans.

L’amour de la Patrie , et c’est vrai aussi bien pour Philippe que pour Nicolas, ça ne se proclame pas, ça se prouve.

L’amour de la Patrie , c’est le cœur de la fonction présidentielle.

Cette fonction exige des qualités morales et d’abord l’indépendance, des connaissances politiques, une sûreté de jugement, une expérience humaine, une fermeté de caractère, un patriotisme indiscutable.

Elle exige le sens du devoir, le souci du peuple et de ses espérances, le sentiment de la continuité historique d’un peuple français et d’une Nation française qui ont plus de mille ans.

Par chacune de mes fibres, je me sens lié à ce peuple de France qui a tant travaillé, lutté et souffert, aimé et espéré depuis des siècles.

Chaque paysage m’évoque sa beauté et sa grandeur, les actions des quarante rois, des empereurs et des Républiques, et à partir de ses racines chrétiennes, le long déroulement d’une histoire humaine exceptionnelle.

L’histoire d’un peuple de paysans, de marins, d’ouvriers, de bâtisseurs, d’explorateurs, d’artisans et d’artistes, de savants et de saints, de héros et de martyrs dont les noms se retrouvent dans nos paroisses et nos communes.

Oui, je crois à l’union spirituelle des hommes, de la terre et des morts et que quand on n’a pas eu la chance immense de naître français, on ne peut le devenir que par une démarche d’amour, une offre de services et de sacrifices et que l’union n’est parfaite que quand les os de nos parents commencent à se dissoudre dans la terre de France ! (...)

Le prurit électoral a détourné nombre de candidats de la question essentielle et beaucoup ont confondu la campagne présidentielle avec une élection législative, voire cantonale ou municipale. (...)

Mon Dieu, que tout cela est artificiel et dérisoire !

La France, notre Patrie, c’est bien autre chose.

C’est le cadre de notre vie, le sol où dorment nos ancêtres mêlés à la terre de France, celle que l’on n’emporte pas à la semelle de ses souliers.

La Nation française, c’est le cadre irremplaçable de nos libertés, de notre sécurité, de notre identité, de notre prospérité, de notre culture, de notre langue, de notre civilisation chrétienne et humaniste.

Elle s’est enrichie d’apports étrangers individuels et ceux-ci ont reçu en échange, sans commune mesure, le patrimoine immense que le passé lui a légué, dont chaque génération a l’usufruit et qu’elle devra transmettre au moins intact aux générations suivantes.

La France donc, ce n’est pas seulement un présent et un avenir. C’est aussi et d’abord, un passé, ce n’est pas une population, au reste menacée par la crise démographique qui nous ronge, mais un peuple avec un esprit, une âme.

Une Nation sans passé est une Nation sans avenir. La nôtre en a un, prestigieux et fécond. (...)

La France dont nous avons hérité, c’est celle de sainte Clotilde et de sainte Geneviève, de saint Bernard et saint Benoît, la France de Jeanne d’Arc, celle de saint Louis, la France des cathédrales et des hauts lieux qui nous approchent du ciel, le Mont Saint-Michel, le Mont Sainte-Odile, le Puy, Lourdes, Sainte-Anne d’Auray, Marceilles en Limoux ou Cîteaux.

Que dire de notre langue qui perdure, de la chanson de Roland qui a mille ans, et a été illustrée dans tous les genres, que ce soit en prose ou poésie, roman ou philosophie, histoire ou théâtre, homélies religieuses, éloquences politiques et autres plaidoiries judiciaires.

En l’honneur des millions d’écrivains français célèbres, laissez-moi vous dire le plus ancien poème de notre langue, écrit par Charles d’Orléans qui fut fait prisonnier à Azincourt par les Anglais et le resta 25 ans, et aussi parce qu’il est d’actualité météorologique:
(Le temps a laissé son manteau de vent…)

La France a été, selon le vers de Bellay, la mère des arts, des armes et des lois, mais aussi des sciences, des grandes découvertes maritimes et terrestres, des pionniers dans tous les domaines.
Comment oublier aussi ceux, innombrables, qui ont illustré l’architecture, la peinture, la musique, la sculpture ou la chanson française ?

Comment oublier les paysages éternels de notre géographie et d’abord, la beauté, l’harmonie, la richesse de notre pré carré, son climat, ses montagnes et ses mers et tout ce qui en fit au cours des siècles un trésor incitant les prédateurs à nous envahir et qu’il a fallu défendre avec nos bras et nos armes.

Je ne sais rien de plus beau que la carte hydrographique de la France, cette merveilleuse répartition des fleuves, de leurs affluents, des rivières côtières, des écoutes s’il pleut, des sources ombragées. La France nous dispense l’un des trésors les plus rares de la nature, l’eau. Rarissimes sont chez nous, les espaces désertiques.

Le roi du Maroc Mohamed V eut un jour pour elle un beau compliment : « votre pays est un grand jardin ».

Ses racines chrétiennes l’ont mis à l’abri des pires tentations, celles du matérialisme, et lui ont sans cesse rappelé le devoir de solidarité nationale et de charité humaine, de dévouement et de don de soi. Son aspiration à la liberté l’a poussé parfois à des épisodes révolutionnaires, mais il a presque toujours su se tenir à l’écart des excès de l’hubris, la fatale démesure.

Comment oublier notre peuple de paysans, de pêcheurs, de chasseurs, de marins, de bâtisseurs, d’écrivains, d’artistes, de savants, de soldats et de clercs, s’élevant par le travail et l’épargne, de la base de la pyramide sociale, par capillarité jusqu’aux places que méritent leur compétence et leur dévouement.

Ce sont leurs voix immortelles que l’on va entendre à l’occasion des échéances décisives qui s’approchent. (...)

Elevons nos esprits et nos coeurs, tendons nos volontés, levons les yeux vers le ciel et offrons nos efforts et nos sacrifices, attendons de lui qu’il aide les hommes de bonne volonté.

Vive la France ! Vive la vie ! Vive la victoire !

Commentaires

  • Il est agréable de trouver sous la plume d'un candidat aux fonctions de chef de l'Etat l'éloquence qui convient à la hauteur de cette charge, et non point le bagout des marchands d'orviétan

    Ce que je redoute le plus de Nicolas Balladurovitch, c'est précisément que soit substituée à la notion même de chef de l'Etat celle de "leader de la majorité". Car sans chef, c'est l'Etat lui-même qui va se dissoudre en vague conglomérat de "Länder".

    Entre le "gratis demain" des charlatans et la nécessité, pour ce qui reste de la France, d'être gouvernée selon le bien commun et non point selon les intérêts des partis, voici l'heure du choix.

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