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La ségolangue

Si Marie-Ségolène devenait Présidente, il y a au moins une catégorie de Français qui ne sera pas au chômage, ce sont les spécialistes de la langue française. Car l’exégèse de ses propos sera une occupation à plein temps et devra faire l’objet permanent de savantes expertises et contre-expertises.

 Dans un entretien paraissant aujourd’hui dans l’hebdomadaire Challenges, la candidate déclare qu’il faut « sortir de l’idéologie punitive du profit ».

Le mot « punitive » n’est guère employé que dans l’expression « expédition punitive » : une action militaire de représailles. On croit comprendre qu’une « idéologie punitive » est une idéologie qui vise principalement à punir. Mais punir qui ? « L’idéologie punitive du profit », a priori, c’est l’idéologie du profit, qui « punit » ceux qui ne bénéficient pas de ce profit parce qu’il est accaparé par les profiteurs. On en revient à « l’exploitation de l’homme par l’homme », au capitalisme qui opprime les prolétaires, et autres clichés marxistes.

Le problème, c’est que cette interprétation est fausse. En examinant le contexte, on s’aperçoit que Marie-Ségolène veut dire exactement le contraire. Elle dit que les profits sont nécessaires, qu’il n’y a pas de honte à dégager des bénéfices et à augmenter ses revenus, etc.

Donc, « l’idéologie punitive du profit », ce serait l’idéologie qui punit ceux qui font du profit.

Le problème est que ça ne veut rien dire. Il n’existe pas d’idéologie qui punisse ceux qui font des profits. Il existe une idéologie qui conduit à une politique « confiscatoire » pouvant être perçue comme une punition. Ce n’est pas vraiment la même chose.

Mais de bravitude en sororité, en passant par la France respirante qui va devenir la France présidente, on n’est plus à ça près.

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