Jean-Marie Le Pen a tenu une conférence de presse (devant de très nombreux journalistes) en fin de matinée, « avouant son inquiétude, à l’heure qu’il est », quant aux parrainages d’élus pour sa candidature. A quelques jours de l’envoi des formulaires officiels par le Conseil constitutionnel, il n’a toujours pas 500 promesses de parrainages, alors que 30.000 maires ont été contactés, et que tous ceux qui ne donnaient pas une réponse carrément négative ont été visités.
« Jamais cette formalité, voulue par le législateur dans le but exclusif d’écarter les candidats fantaisistes, n’a été aussi difficile à remplir. » D’une part parce que la plupart des élus sont « rattachés aux formations politique du système PS-PC-UMP-UDF » ; d’autre part parce que les élus indépendants « craignent, à tort ou à raison, d’être victimes de représailles et le sont parfois, de pressions même imaginaires, parfois réelles sous la forme de ce que Cambadelis appelait, en le recommandant, le harcèlement démocratique ».
On constate aujourd’hui que de nombreux maires se concertent pour refuser tout parrainage, alors que le législateur les a « mis en charge de cette fonction, absurde et contraire à la Constitution mais exigée par l’élection présidentielle », et qu’ils doivent remplir. Condamnant ces accords illégitimes et illégaux, Le Pen demande aussi aux maires qui lui ont déjà promis leur parrainage de demander aux autres élus qu’ils connaissent de les inciter à faire de même.
La presse, a souligné Jean-Marie Le Pen, et notamment la presse de province, « participe nolens volens » à cette désaffection en publiant les noms de maires ayant signé pour lui en 2002 ou qui auraient l’intention de le faire cette fois-ci. Jean-Marie Le Pen demande aux journalistes de « ne pas harceler les maires », de ne pas « participer à l’opération d’intoxication des maires » en publiant des reportages inquisiteurs sur les élus.
Le pays est dans un état très grave, et « les Français ont droit à un grand et vrai débat démocratique », a ajouté Jean-Marie Le Pen. Pour l’heure, le débat « se limite pratiquement à l’alternance de deux candidats qui mobilisent l’espace médiatique », et qui sont « les porte-parole des deux partis qui se sont partagé les responsabilités du pouvoir depuis vingt ans ». Et « ils ont l’un et l’autre, ainsi que M. Bayrou, étant partisans de la Constitution européenne, été largement désavoués à 55% par le corps électoral du référendum ».
La clef du nécessaire débat est entre les mains des maires de France, a insisté Jean-Marie Le Pen. Et c’est leur devoir de parrainer les candidats. « Tout le monde ou presque s’accorde à dire qu’il serait scandaleux et dommageable pour la démocratie et pour la République que je puisse, par défaut de parrainages, être candidat. C’est pourquoi je lance aux élus, sénateurs, députés, conseillers régionaux, conseillers généraux et maires un appel solennel à me donner dans les meilleurs délais les parrainages qui me manquent. Ce sont mes millions d’électeurs qui le demandent. Merci d’avance. »
Commentaires
si le pen n'a pas ses 500 signatures, chose que je n'arrive pas à envisager, il serait normal de connaître la liste des maires qui ont refusé de signer de façon à leur faire connaître notre opinion de citoyen exclu.