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La propagande officielle sur le chômage

L’annonce de la baisse du chômage en décembre a été plus tonitruante que d’habitude, car il faut tenter de couvrir les voix qui s’élèvent et se multiplient pour dénoncer les magouilles de l’ANPE.

Villepin et Borloo ont essayé hier tous les registres, depuis l’invective du premier contre les « polémiques stériles et aberrantes qui font le jeu des extrêmes », jusqu’à la fausse humilité du second : « Que le baromètre ne soit pas une analyse parfaite du marché du travail, j’en suis conscient mais les chiffres du chômage, je ne les gère pas, je ne les organise pas. » Comme si l’ANPE était un organisme indépendant…

Le plus fort est qu’il suffit de s’en tenir aux chiffres publiés par l’ANPE pour constater la supercherie. Les sorties des listes ne cessent d’augmenter, parmi elles les radiations augmentent encore plus, tandis que les sorties pour reprise d’emploi ont baissé de 1,7% en un an. Que sont ceux qui sont sortis des listes sans avoir trouvé d’emploi, sinon des chômeurs non comptabilisés par l’ANPE ? Et quel est l’intérêt de parler d’une légère baisse du nombre de chômeurs de plus de 50 ans, quand on sait que 440.000 chômeurs quinquagénaires sont « dispensés de recherche d’emploi », donc absents des statistiques, et que ce chiffre (en hausse constante) est lui-même en dessous de la réalité puisqu’il est celui des quinquagénaires indemnisés par l’Unedic ?

L’économiste Marc Touati, que l’AFP interroge souvent, et avec raison, car ses analyses sont généralement intéressantes, fait remarquer que la dernière fois que le taux officiel de chômage a été de 8,6% (comme le mois dernier) c’était en juin 2001. Or, souligne-t-il, à l’époque, l’indice de confiance des ménages atteignait un sommet, ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui. En décembre, il avait encore baissé, à – 26 (moins vingt-six !) : « Aujourd’hui, les ménages ont compris que le recul récent du chômage est en partie artificiel et qu’il ne leur offrait pas de perspective durablement positives. » Telle est la réalité face à la propagande.

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