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Les Tchèques résistent au Père Noël

Depuis quelques années, la république tchèque commence à être envahie, au mois de décembre, par « Santa Claus », qui est en fait le Père Noël. Celui-ci ne correspond à rien dans la tradition tchèque, où c’est depuis toujours le petit Jésus, « Jezisek », qui apporte les cadeaux. La révolte s’est organisée pour la première fois cette année contre cette intrusion, qui a bien sûr commencé, d’abord timidement, après la chute du communisme.

Curieusement, ce sont des créateurs de publicité qui ont lancé le mouvement. Une vingtaine d’entre eux ont lancé une campagne « anti-Santa ». Notamment sur internet, mais aussi en distribuant des autocollants, figurant un bonnet rouge barré, aux commerçants qui acceptent de refuser l’intrusion du Père Noël dans leurs boutiques.

Le publiciste pragois qui en a eu l’idée explique : « Ma fille de trois ans a reçu un jour comme cadeau de Noël un livre d’images où l’on présentait un vieux mec habillé en manteau rouge comme l’Enfant Jésus. Si l’on ne fait rien, ce genre de choses sera courant d’ici cinq ans. »

« Je n’ai pas envie de voir à Noël un gros lard traînant un sac, je veux garder ma propre vision de l’Enfant Jésus », renchérit  un de ses collègues, soulignant que beaucoup de Tchèques, 80%, précise-t-il, n’acceptent pas de voir les Pères Noël proliférer dans les spots publicitaires et les vitrines, et pire encore s’incruster dans les chansons et les contes. Et il proteste, si l’on soupçonne son attitude d’être anti-américaine : « Nous voulons seulement dire que notre tradition, c’est Jezisek, rien de plus, rien de moins. »

Les Tchèques ont une longue habitude de la résistance en ce domaine. Dès les premiers temps du communisme, le pouvoir avait tenté d’imposer un substitut laïque et socialiste à l’Enfant Jésus : c’était Dieda Mraz, le Bonhomme Hiver, venu tout droit d’Union soviétique. Le Président en personne avait expliqué, à la Noël 1952 : « Sous le capitalisme, l’Enfant Jésus rappelait aux pauvres qu’ils appartenaient aux étables. Mais une révolution s’est produite, l’Enfant Jésus a grandi, il a laissé pousser sa barbe et il est devenu le Bonhomme Hiver. » Sic. Mais les Tchèques n’ont jamais adopté le vieux barbu débarqué de Moscou, et c’est toujours le petit Jésus qui a apporté les cadeaux de Noël.

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