Un comité chargé d’animer les événements qui marqueront le 50e anniversaire du traité de Rome (25 mars 1957) a été lancé hier au ministère des Affaires étrangères. Le comité est présidé par Maurice Faure, signataire du traité, et ses membres les plus éminents sont Jean-François Deniau et Jean-François Poncet, qui participèrent à la négociation du traité, ainsi que l’inévitable Jacques Delors. A remarquer ce propos de Catherine Colonna, ministre des Affaires européennes : « La tâche du comité n’en sera que plus difficile dans un contexte de campagne électorale où les sujets européens ont encore à gagner leur voix au chapitre. » N’en sera que plus difficile : après le référendum sur la Constitution européenne, en effet, il est difficile d’enthousiasmer les foules… Quant aux sujets européens dans la campagne, qu’on donne donc la parole à Jean-Marie Le Pen. Lui en tout cas a des choses à dire sur la question. Notamment que les autres candidats ne sont candidats qu’à un poste de gouverneur de l’Union européenne – et c’est pourquoi ils n’en parlent guère, car l’Europe, de ce point de vue, ce n’est guère valorisant. Une deuxième raison de donner la parole à Jean-Marie Le Pen : lui aussi est un témoin et un acteur, puisqu’il vota… contre le traité.