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Les soufis des Vosges

Le château de Raon-l’Etape, dans les Vosges, qui appartenait autrefois à l’évêque de Trèves, devient un « institut » musulman. L’Institut Bouhara, qui ouvrira ses portes le 7 janvier à 80 étudiants. C’est un établissement hors contrat qui offrira (pour 1.500 euros par an), un cursus de sept ans, comprenant des cours divers, dont, bien sûr, des cours de droit islamique et de Coran, le but étant de « former des imams et des théologiens ».

L’institut est le premier qu’ouvre en Europe la fédération Naqchibandi, qui regroupe en France 14 associations soufi turcophones et 1.200 adhérents.

L’inauguration a eu lieu vendredi dernier. Curieusement, le maire de Saint-Dié et hiérarque socialiste Christian Perret, le sous-préfet chargé des cultes dans le Bas-Rhin et celui de Saint-Dié, pourtant dûment invités, ne sont pas venus. « Comme s’ils craignaient de se montrer dans un institut coranique », écrit L’Est républicain, qui souligne aussi qu’il n’y avait aucune femme.

Les responsables ne lésinent pourtant pas sur les références à la fraternité, à l’égalité, à leur spiritualité fondée sur l’amour et le respect de l’autre, etc. Et les confréries soufi ne sont-elles pas fondées sur une spiritualité mystique, éloignée de tout activisme politique ?

Peut-être les responsables politiques ont-ils travaillé le dossier d’un peu plus près, ce qui serait une grande première…

En effet il serait pour le moins imprudent, en l’occurrence, de se laisser bercer par la mystique soufi. La Naqchibandiyya est l’une des plus importantes confréries soufi dans le monde. Notamment en Turquie. Et il s’agit ici de la Naqchibandiyya turque. Or, dans la Turquie officiellement laïque, les confréries, interdites, ont été le refuge clandestin des islamistes. Loin de se cantonner à la recherche mystique, elles ont été et sont plus que jamais (ayant désormais certains de leurs hommes au gouvernement) l’instrument de la réislamisation de la société turque, constituant un Etat dans l’Etat, avec force œuvres sociales, hôpitaux, écoles, journaux, etc. (comme le Hezbollah au Liban, mais à beaucoup plus grande échelle, et avec de l’argent saoudien, via la Banque islamique de développement). La Naqchibandiyya est considérée comme « la matrice des mouvements islamiques turcs modernes », selon l’expression de Hakan Yavuz, qui n’est pas théologien mais politologue. La Naqchibandiyya est à l’origine des différents partis islamistes qui se succèdent en Turquie, dont le « parti du bien être » qui fut celui de l’actuel Premier ministre Erdogan. Son maintien, son développement et son influence sont dus à sa virtuosité dans l’art de la taqiyyah, la dissimulation, le double langage. La Naqchibandiyya inspire des islamistes purs et durs et des « modérés », une distinction qui n’a aucun sens dans le monde de la taqiyyah.

Un exemple quasi caricatural de la taqiyyah a été donné par le directeur de l’Institut Bouhara. Alors que le journaliste de l’Est républicain lui demande ce que veut dire l’inscription en arabe, dans aucun doute un verset du Coran, sur l’arc de l’entrée de la mosquée, il répond : « Je ne sais plus de quelle sourate il est tiré, et je n’arrive pas à le traduire »…

Ce verset, les infidèles n’ont pas à savoir ce qu’il veut dire. Sans doute est-il très peu mystique…

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