Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Téléthon et les lois de la République

La présidente de l'AFM Laurence Tiennot-Herment, qui s’était déjà déclarée outrée et choquée par les critiques catholiques contre le Téléthon, en remet une couche contre l’Eglise. « Avoir attendu la veille du Téléthon pour rouvrir ce débat éthique sur lequel le législateur a tranché n’est pas correct », a-t-elle dit ce matin sur France Inter. Ce n’est pas politiquement correct, en effet, mais c’est juste et opportun, au regard de la défense de la vie. Une fois de plus, Mme Tiennot-Herment fait appel à la loi, et elle condamne les « quelques représentants de l’Eglise » qui, en mettant en cause certains aspects du Téléthon, « contestent les lois de la République ».

Cette escroquerie morale a déjà beaucoup servi. Notamment contre ceux qui manifestent contre l’avortement. C’est un argument absurde, a priori, de disqualifier des gens qui « contestent les lois de la République ». Les partisans de la dépénalisation de l’avortement contestaient les lois de la République quand la République interdisait l’avortement. Les gens de l’AFM de Mme Tiennot-Herment contestaient les lois de la République il y a peu, quand la République interdisait les recherches sur les embryons. Et nombre de personnalités de l’AFM contestent aujourd’hui les lois de la République qui interdisent encore le clonage.

Mais cet argument répété de façon obsessionnelle a un sens profond. C’est la fameuse phrase de Chirac en réponse à l’encyclique Evangelium Vitæ : « Non à une loi morale qui primerait la loi civile. » Il ne peut ni ne doit rien y avoir au-dessus de la loi civile. S’opposer à la loi civile au nom de valeurs supérieures est un blasphème contre la République qui nie ces valeurs.

C’est à ce niveau-là que se situe l’importance des réactions épiscopales. On ne peut que souhaiter que les évêques en soient conscients. Enfin. Et qu’ils poursuivent dans cette voie. Car ils résonnent  toujours dans nos oreilles, les propos du Pr Israël Nisand : si en 1975  les évêques s’étaient « vraiment déclarés hostiles » à la loi sur l’avortement, elle « ne serait pas passée, Simone Veil me l’a d’ailleurs confirmé ». (Golias, décembre 2000).

Les commentaires sont fermés.