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Une audience « historique »…

Au premier jour d’audience du procès de Bruno Gollnisch, qui s’est posé d’emblée en « résistant intellectuel et moral » et a dénoncé un « procès stalinien », le tribunal a décidé de joindre au fond toutes les requêtes de la défense : l’irrecevabilité des parties civiles, la nullité de la procédure et de la citation, ainsi que la demande de sursis à statuer fondée sur le fait qu’on ne peut pas entamer le procès alors qu’un supplément d’information est toujours en cours dans le cadre de la plainte du MRAP.

« Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés ? » « Non ! » a catégoriquement répondu Bruno Gollnisch. Les « propos » qui font l’objet du procès, et que viennent répéter à la barre les journalistes appelés par les parties civiles, sont des « bribes de phrases coupées, déformées, tronquées et extraites de leur contexte ». Ils ne relèvent nullement du « négationnisme », ils constituaient une « fin de non-recevoir » à l’égard de ces journalistes qui le harcelaient sur une question sans rapport avec la conférence de presse : « Je les renvoie aux historiens. »

L’après-midi a été marquée par un curieux échange avec Me Jakubowicz, avocat de la Licra et de l’Union des étudiants juifs de France. Après le défilé des « témoins » dont Bruno Gollnisch contestait le « témoignage », Me Jakubowicz a fini par déclarer : « Je me désisterai si M. Gollnisch reconnaît que l’extermination organisée des juifs d’Europe par le régime nazi constitue un crime contre l’humanité non contestable et qu’il a été perpétré notamment par l’utilisation de chambres à gaz dans des camps d’extermination. » Réponse de Bruno Gollnisch : « Tout à fait. Ma réponse est affirmative. » Et Jakubowicz s’est en effet désisté.

Il a ensuite déclaré à l’AFP : « Je considère qu’on a gagné ce procès. Pour la première fois à ma connaissance, un  haut responsable du Front national admet devant un tribunal que la Shoah est un crime contre l’humanité incontestable. Que des jeunes entendent le numéro 2 du FN admettre cela, ça vaut tous les dommages et intérêts. Je suis peut-être emphatique mais c’est une petite page d’histoire. Aussi, je prends mes responsabilités. Je vais retourner à l’audience en simple observateur. »

On est bien content pour Me Jakubowicz s’il estime ainsi avoir gagné le procès… en abandonnant la partie. Il est vrai que c’est une façon intelligente de ne pas le perdre. Quant à Bruno Gollnisch, il s’est contenté de remarquer : « C’est ridicule : il n’y a rien de nouveau », ajoutant qu’il avait « déjà reconnu la Shoah , et même en des termes plus précis ».

Voilà une « page d’histoire » qui n’est pas seulement « petite » mais n’a aucune chance de passer à la postérité. Sauf dans les rêves de Me Jakubowicz. Le cirque de la police de la pensée continue néanmoins aujourd’hui. Restons à l’affût de l’histoire…

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