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Thaïlande : un général musulman…

Le coup d’Etat en Thaïlande (le 18e sous le règne de Rama IX), est dirigé par le général Sonthi Boonyaratglin, commandant en chef de l’armée de terre. Ce qui est notable est que ce général est musulman, et le premier musulman à diriger l’armée thaïlandaise.

Il avait été choisi il y a un an par le Premier ministre Thaksin pour montrer qu’il n’y avait pas de discriminations envers les musulmans du sud du pays, où la « rébellion », comme on dit, à savoir le jihad, fait des ravages depuis trois ans.

Aujourd’hui Thaksin est renversé (il a appris le coup d’Etat à la télévision, dans sa chambre d’hôtel de New York, alors qu’il participait à l’Assemblée générale des Nations Unies), et le général musulman est à la tête du pays.

Assurément ce n’est pas anecdotique. La Thaïlande est sur la ligne de fracture entre le monde islamique et le monde non islamique en Asie du sud-est. Une ligne qui passe par le sud des Philippines, Timor, les îles indonésiennes des Moluques et de Célèbes (Sulawesi), le sud de la Thaïlande, ligne que le jihad ne cesse de repousser vers le nord. Les islamistes de la région ne font pas mystère de leur volonté d’instaurer un califat asiatique.

On se souvient de ce qui s’est passé aux Moluques entre 1999 et 2002. L’arrivée, depuis les années 70, de très nombreux musulmans envoyés dans ces îles chrétiennes par le gouvernement indonésien avait fini par créer des tensions, puis des heurts. En 1999, les musulmans sont passés à la vitesse supérieure. Voici ce qu’écrit Philippe Raggi, auteur de Indonésie, la nouvelle donne : « A partir de mars 2000, alors que les affrontements avaient jusqu’à lors plutôt un caractère ethnique, un intervenant extérieur changeait la donne et apportait un tout autre axe et finalité au conflit. Le Laskar Jihad entrait en scène, envoyant depuis Java des milliers de combattants pour « défendre les musulmans agressés par les chrétiens », et en fait pour nettoyer les Moluques de toute présence chrétienne. Pendant sa campagne de « guerre sainte »l’alternative laissée aux chrétiens capturés était la conversion ou la mort. »

Voilà qui illustre de façon précise les protestations musulmanes contre Benoît XVI, à propos du jihad qui est « défensif » et non « offensif ».

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