Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Nona

  • Irak : le témoignage de Mgr Nona

    20099-1.jpg

    « Nous sommes convaincus que l’Eglise autour du monde prie pour l’Irak, mais l’Occident et ses gouvernements paraissent avoir oublié la tragédie de son peuple, dit Mgr Emile Nona, l’archevêque chaldéen de Mossoul, à Asianews. C’est comme si les morts, les attaques et la violence étaient devenus une routine. Personne ne parle plus de nous. Pourtant, nous espérons que d’autres sentiront encore notre détresse, sentiront notre besoin de paix et de sérénité : c’est ce que nous voulons plus que tout. »

    Dimanche dernier, 20 soldats de l’armée irakienne ont été tués tout près de Mossoul dans une attaque de leur caserne par des jihadistes. Ces attaques sont fréquentes contre les troupes d’élite et les soldats qui gardent les pipelines. Mossoul, qui était une grande ville ethniquement et religieusement  très mélangée, est devenu un bastion islamiste.

    « Les autorités imposent souvent un couvre-feu, et l’armée met des blocs sur les routes. Cela rend les déplacements difficiles, surtout pour les gens ordinaires. Nous sommes presque toujours en état d’urgence, mais les gens paraissent s’être habitués aux difficultés de la vie quotidienne. Notre petite communauté chrétienne traverse ce que les autres traversent, vivant des difficultés qui croissent chaque jour. Depuis 2003 nous attendons des améliorations, mais nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel. »

    « La communauté chrétienne de Mossoul continue d’espérer et de prier pour une société irakienne plus mûre, qui accepte ses différents groupes, parce que vivre avec les autres et les accepter est devenu un impératif plus urgent et difficile. »

    Malheureusement, les chrétiens ont répondu et continuent de répondre aux difficultés en quittant le pays. Et l’Eglise n’y peut pas grand chose. « Pour nous chrétiens, il est important d’être présents dans le  pays et ses institutions, mais le nombre des fidèles s’amoindrit de plus en plus. La plus grande menace réside dans le fait que ceux qui s’en vont sont, la plupart du temps, les plus riches et les plus instruits, tandis que les pauvres et les faibles restent : ceux-là même qui n’ont aucune chance de s’échapper. »

  • Irak: Un adolescent chrétien assassiné

    Un adolescent chrétien (arménien), Rami Khatchik, 16 ans, a été assassiné hier devant la maison de ses parents dans un quartier de Mossoul (nord) par des hommes armés tirant depuis une voiture.

    "Ces crimes sont une tentative pour déraciner les chrétiens et les pousser à s'exiler mais cela n'arrivera pas grâce à la fraternité avec les autres fils de Dieu d'autres religions en Mésopotamie", a affirmé à l'AFP le père Hazem Girgis, prêtre chaldéen de Mossoul.

    Le même jour, Benoît XVI a donné son consentement à l'élection canonique, par le synode des évêques de l'Eglise chaldéenne, du P. Emil Shimoun Nona, de l'éparchie d'Alqosh, comme archevêque de Mossoul des Chaldéens. Le siège de Mossoul était vacant depuis l'assassinat de Mgr Faraj Rahho et des trois diacres qui l'accompagnaient, en février 2008.

  • L’Irak abandonné aux islamistes

    Comme je l’indiquais hier, l’Etat islamique en Irak et au Levant » a pris hier le contrôle de Mossoul et de la plus grande partie de la province de Ninive. Ce sont des milliers d’hommes qui ont pris possession des bâtiments publics, sans aucune résistance des (importantes) forces de sécurité, policiers et militaires, et clamant à la radio qu’ils étaient venus pour « libérer Mossoul ». Quelque 500.000 habitants (dont presque tous les chrétiens) se sont enfuis juste avant l’arrivée des miliciens. Ceux qui restent sont désormais coincés dans la ville livrée à l’arbitraire des islamistes. Le drapeau d’Al Qaïda flotte sur les bâtiments publics.

    Dès hier, des zones entières du gouvernorat de Kirkouk sont tombées aux mains des islamistes, qui se trouvaient déjà aux portes de Kirkouk.

    On comprend qu’il n’y ait plus d’armée régulière irakienne à proprement parler, puisque les Américains ont tout détruit, mais je n’arrive pas à comprendre qu’on ne parle pas non plus des armées kurdes, les fameux pechmergas qui tenaient tête à l’armée de Saddam Hussein… Ils n’ont pas disparu d’un Kurdistan de facto indépendant. Donc ou bien ils préparent la contre-offensive, ou bien… ils laissent faire, comme les policiers et les militaires de Mossoul, par solidarité sunnite contre le pouvoir central chiite… (Il est vrai qu'en prenant Mossoul, puis Kirkouk, les islamistes restent à la lisière du Kurdistan officiel.)

    L’archevêque chaldéen de Mossoul Mgr Nona, qui il y a quelques jours brossait un sombre tableau de la situation des chrétiens à Mossoul, est aujourd’hui lui aussi parmi les réfugiés dans un village chrétien. Il lance par Asianews un appel à l’aide pour des gens qui ont tout perdu et n’ont rien pour vivre.

     

    Autonomous_Region_Kurdistan_en.png

     

  • Les évêques de Mossoul interpellent les autorités

    « Les autorités doivent assumer la pleine responsabilité pour sauvegarder la présence chrétienne à Mossoul. Nous avons besoin d'une intervention internationale pour pousser le gouvernement central et local à agir immédiatement », a déclaré à l'agence vaticane Fides Mgr Georges Camoussa, archevêque syro-catholique de Mossoul, alors que se multiplient les enlèvements et assassinats de chrétiens (un syriaque catholique et ses deux fils ont encore été tués hier, ce qui fait huit en une semaine).

    Les évêques de Mossoul ont remis au gouvernement local un appel signé par Mgr Gregorios Saliba, archevêque syro-orthodoxe, Mgr Georges Casmoussa et Mgr Emile Nona, archevêque chaldéen :

    « Ces actes répétés nous font croire que nous ne sommes pas désirés dans la ville, qui est pourtant notre patrie. Les chrétiens ont participé directement et avec grande efficacité à l'édification de Mossoul », en offrant une contribution féconde dans l'art, la culture, la pensée, la créativité, ainsi qu'au plan économique et social. Ils sont reconnus de tous comme « des éléments pacifiques et constructifs dans la société ». « C'est donc de cette manière que nous sommes récompensés ? Par une mise au ban de la ville, par une marginalisation dans la vie publique, par l'expulsion de nos terres ? Le sang de nos enfants, qui sont fils de l'Iraq, le sang de nos évêques et de nos prêtres continuera à être versé impunément, sans aucune recherche des assassins ? L'État restera-t-il indifférent ? Pour cette raison, nous demandons au gouvernement de Mossoul et au gouvernement central à Bagdad d'assumer leur pleine responsabilité, d'œuvrer pour la sécurité des citoyens, spécialement pour les fidèles des minorités chrétiennes, qui sont les plus vulnérables et les plus pacifiques parmi les pacifiques ».

    Le message conclut : « Nous exigeons que les hommes du gouvernement donnent la priorité au respect de la loi et de l'État, en protégeant la sécurité et la confiance des citoyens. Nous demandons que les gouvernements ne gaspillent pas leurs forces dans des luttes partisanes pour le pouvoir et pour l'hégémonie », mais que « les actions criminelles soient poursuivies et que ceux qui ordonnent et que ceux qui exécutent les violences soient conduits devant la justice ».

  • (Saint Just)

    Aujourd’hui c’est la fête de saint Calixte Ier (le vrai pape de la miséricorde). Mais dans le martyrologe de ce jour la plus longue notice, l’une des plus longues du martyrologe romain, est consacrée à un personnage étonnant, saint Just de Lyon :

    Lugdúni, in Gállia, sancti Justi, Epíscopi et Confessóris, miræ sanctitátis et prophétici spíritus viri; qui, Episcopátu demísso, in erémum Ægypti, una cum Lectóre suo Viatóre, secéssit, ibíque, cum áliquot annos próximam Angelis egísset vitam, et dignus suórum labórum finis advenísset, corónam justítiæ perceptúrus migrávit ad Dóminum. Ipsíus sanctum corpus, una cum óssibus beáti Viatóris, qui ejúsdem Epíscopi fúerat miníster, Lugdúnum póstea quarto Nonas Septémbris delátum fuit.

    A Lyon, en Gaule, saint Just, évêque et confesseur, homme d'une admirable sainteté et doué du don de prophétie. Renonçant à son évêché, il se retira dans un désert de l'Egypte, avec Viateur, son lecteur, et, après y avoir mené pendant quelques années une vie presque semblable à celle des anges, il y trouva l'heureux terme de ses travaux, et s'en alla vers le Seigneur pour recevoir de lui la couronne de justice. Son saint corps, avec les ossements du bienheureux Viateur, son ministre, fut plus tard rapporté à Lyon, le 2 septembre.

    Saint Just était né à Tournon, où son père était gouverneur de la province appelée aujourd’hui Vivarais. Il étudia auprès de saint Paschase évêque de Vienne, et il se fit remarquer par sa science et sa piété, au point que vers 350, alors qu’il était encore très jeune, il fut élu archevêque de Lyon. En 381 il fut l’un des trois évêques de Gaule députés au concile d’Aquilée. Ce concile avait été demandé par deux évêques ariens qui avaient les faveurs de la femme de l’empereur. Le concile fut ouvert par saint Ambroise, qui demanda à Just de s’exprimer. Celui-ci demanda que les deux évêques soient destitués comme blasphémateurs, ce qui fut fait. Just revint à Lyon comme champion de la vraie doctrine.

    Peu après, un homme dans un accès de démence tue plusieurs personnes dans la rue. Puis il se réfugie dans une église. La foule menace de briser les portes si l’évêque ne le fait pas sortir. Just refuse qu’on viole le lieu saint. Un magistrat, pour apaiser la foule, dit à Just qu’il va emmener l’individu en prison puis qu’il le ramènera dès que les gens se seront calmés. L’évêque acquiesce, mais dès que le meurtrier est sorti la foule le lynche.

    Considérant qu’il est responsable de la mort de cet homme et donc indigne de l’épiscopat, Just quitte son évêché et se retire dans sa maison natale. Personne ne peut le faire revenir sur sa décision. Et une nuit il s’en va, avec un lecteur nommé Viator. Ils vont à Marseille et s’embarquent pour l’Egypte. Là ils vont devenir des moines anonymes du célèbre désert de Scété. Un jour arrive un Lyonnais qui le reconnaît, se prosterne devant lui et lui demande sa bénédiction. Stupéfaction des moines, qui apprennent que l’homme qui s’est soumis à toutes les servitudes monastiques et aux austérités du désert est le métropolite de Lyon. Just leur demande de se conduire avec lui comme avant. Quelques années plus tard, le troisième successeur de Just à Lyon décide d’aller voir son étonnant prédécesseur. « Sois le bienvenu, la fin de ma vie approche et Dieu t'a envoyé pour me rendre les devoirs de la sépulture », lui dit Just. De fait il meurt quelques jours plus tard, le 2 septembre 390. C’est à cette date qu’il est fêté à Lyon, notamment à la collégiale… Saint-Just, qui est l’église de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre.