In nómine Jesu omne genu flectátur, cæléstium, terréstrium et infernórum : quia Dóminus factus est obœdiens usque ad mortem, mortem autem crucis : ideo Dóminus Iesus Christus in glória est Dei Patris.
Dómine, exáudi oratiónem meam : et clamor meus ad te véniat.
Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ; car le Seigneur s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix : c’est pourquoi le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père.
Seigneur, écoutez ma prière, et que mon cri parvienne jusqu’à vous.
A la veille de la Passion, l’Église veut nous confirmer dans la foi par ce splendide cantique triomphal, afin que demain, voyant Jésus crucifié entre deux voleurs, nous nous souvenions que c’est précisément par son obéissance et son humiliation qu’il a mérité le triomphe de la résurrection et la destruction du règne de Satan. (Cardinal Schuster)
Ce « cantique triomphal » est paradoxalement en mode 3, un mode contemplatif. La mélodie est d’abord rythmée par les finales identiques sur flectatur, infernorum et ad mortem, qui sont comme des conclusions du troisième mode à la quinte supérieure. Juste après, la mélodie descend pour la première fois à la tonique, en fait c’est une chute brutale, sur crucis, qui ne donne pas du tout l’impression d’une finale. Mais on a ensuite la belle et vraie finale développée sur Dei Patris, rappelant cette fois l’aspect contemplatif du mode.
Fort bien chanté par Dominic Bevan, qui est ténor quand il n’est pas cantor.
Commentaires
Le texte chanté, et sans doute aussi celui du Missel, porte : In nomine Domini. Le nom de Jésus est substitué à Seigneur pour la fête du saint Nom et pour celle de saint Ignace, me semble-t-il.
J'avoue que j'ai fait un copié-collé d'Introibo sans remarquer la différence. Mais donc sur Introibo, comme dans le missel que j'ai sous la main, et sur divinumofficium.com, et sur missel.fr, et dans L'Année liturgique, c'est bien Jesu.
Vérification faite, vous avez raison... et moi aussi, du moins en partie !
En d'autres termes, nous avons là un exemple de différence entre le texte lu (le Missale) et le texte chanté (Graduel), de même qu'il y a parfois des différences textuelles entre le bréviaire (non-noté) et l'antiphonaire (1° antienne des laudes de la Pentecôte, par ex.).
Bon et saint triduum.
Il y a la même différence cum/dum pour l'antienne de communion du 4e dimanche après Pâques.
J'avais relevé un autre cas dans une messe, mais je ne sais plus laquelle.
Bon triduum à vous aussi.