Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint Cassien

wz23ce4rC0Y.jpg

Le 29 février, dans le calendrier byzantin, c’est saint Jean Cassien. En russe saint Kassian. Les Russes racontent qu’un jour saint Cassien et saint Nicolas, descendus du paradis, se promenaient dans la campagne. Ils rencontrent un moujik dont la charrette est embourbée et qui leur demandent de l’aider. Saint Cassien lui répond qu’il ne peut pas, parce qu’il salirait son vêtement céleste et qu’il ne pourrait pas se présenter devant le Seigneur avec un vêtement maculé. Saint Nicolas descend dans la boue, met son épaule sous la charrette, et la dégage.

A la fin de leur promenade, ils retournent au paradis. Le Seigneur dit à saint Nicolas : Comment oses-tu te présenter devant moi avec un vêtement plein de boue ? Saint Nicolas explique ce qui s’est passé. Alors le Seigneur, en colère contre saint Cassien, décide que sa fête ne sera célébrée que tous les quatre ans, et celle de saint Nicolas deux fois par an (6 décembre et 9 mai).

*

Jean Cassien n’est pas saint selon l’Eglise de Rome, parce que « saint » Prosper d’Aquitaine le poursuivait de sa vindicte et en faisait le héraut du « semi-pélagianisme », ce qui est proprement absurde, sauf à être comme Prosper un augustiniste extrémiste. S’il y a chez lui une formule qui peut être comprise comme semi-pélagienne, le contexte ne l’est pas du tout.

Il se trouve que Jean Cassien est le seul auteur nommément cité par saint Benoît dans sa Règle : le seul auteur dont il recommande explicitement la lecture. Parce que, en effet, les Conférences de Cassien sont un sublime résumé de l’enseignement des pères du désert, et qu’elles continuent d’être lues aujourd’hui alors que les écrits de Prosper n’intéressent personne.

On peut faire confiance à saint Benoît, comme à saint Grégoire le Grand qui voyait évidemment Jean Cassien comme un saint.

Commentaires

  • Il y a, dans le département du Var, le lac de Saint-Cassien, justement nommé en l'honneur de ce saint. Il n'est pas très éloigné des îles de Lérins, célèbres pour leur très vénérable abbaye.

  • Saint Jean Cassien est bien admis par l'Eglise au nombre des Saints, mais sa fête est célébrée dans la diocèse de Marseille en juillet. Sa sainteté est donc admise par les catholiques, malgré les réserves que certaines de ses prises de position ont pu susciter---à juste titre d'ailleurs, comme par exemple sa trop grande souplesse en matière de pieux mensonges.
    Quant à saint Prosper, ne vous déplaise, il est un saint. Cela n'empêche pas qu'il ait pu se montrer trop sévère dans certains jugements (saint Jérôme était plus sévère encore en tant d'occasions); mettre des guillemets suggère que vous révoquez en doute sa sainteté, ce qui est insultant pour lui et pour l'autorité de l'Eglise qui le reconnaît officiellement comme un Saint. Si ce n'était pas votre intention, vous serez assez bon de m'excuser, mais l'impression donnée par les guillemets est ici très déplaisante.

  • Saint Jean Cassien n'est pas dans le martyrologe romain, c'est ce que j'ai dit et je confirme.

    J'ai mis des guillemets à saint Prosper pour signifier que pour moi Jean Cassien qui n'est pas saint est plus saint que Prosper.

    Saint Jérôme avait très mauvais caractère, mais à ma connaissance il n'a pas été injuste doctrinalement (sauf il est vrai pour Origène, mais ce n'était pas son contemporain). On pourrait penser plutôt à saint Bernard, qui était souvent excessif dans ses condamnations, mais n'aurait certainement pas condamné Jean Cassien qu'il devait connaître par cœur.

    Quant à saint Augustin il était extrêmement excessif sur la question du mensonge, dommage que l'Eglise catholique en ait fait quasiment un dogme.

Les commentaires sont fermés.