Ménologe de Basile II.
Aux vêpres byzantines.
Théophore selon ton juste nom, bienheureux Ignace, quand le Seigneur te prit dans ses bras par un effet de sa bonté pour te montrer l'enseignement de la suprême philosophie, tu reçus la lumière aux multiples feux et dans l'abîme insondable des divines clartés tu te gorgeas de ses flots comme une éponge ; c'est pourquoi tu suivis les traces de notre Dieu, le Christ qui t'appelait; supplie-le donc de sauver et d'illuminer nos âmes.
Vulnéré par l'amour divin, lorsque l'ardente flamme brûla ton cœur, te pressant, Père très-saint, de marcher vers le Seigneur, alors tu t'écrias en des termes fameux : Je suis le froment de mon Créateur et sous la dent des fauves je dois être moulu, afin de devenir pour le Verbe, pour notre Dieu un pain de toute pureté ; supplie-le donc de sauver et d'illuminer nos âmes.
Tu te mis en croix avec le Christ, Pontife saint, en prononçant ces paroles divinement inspirées : Celui que j'aime est crucifié, je m'empresse de communier à sa Passion. C'est alors qu'à l'instar du soleil t'élançant de l'Orient vers l'Occident, tu parcourus ta route en illuminant, bienheureux Père, et fus orné de la couronne céleste au royaume du Christ ; supplie-le donc de sauver et d'illuminer nos âmes.
Doxastikon
Ignace, porteur de notre Dieu, étreignant le Christ, ton aimé, * en récompense de ton œuvre sacrée au service de l'Evangile du Christ tu as reçu du Seigneur la grâce de le parfaire dans ton sang ; toi le froment de l'immortel Jardinier, sous la mâchoire des fauves tu fus broyé pour devenir un pain agréable au Sauveur ; intercède pour nous, Martyr (en grec « athlète » : lutteur, combattant) bienheureux.
Θεοφόρε Ἰγνάτιε, τὸν σὸν ἔρωτα Χριστὸν ἐνστερνισάμενος, μισθὸν ἐκομίσω, τῆς ἱερουργίας τοῦ Εὐαγγελίου τοῦ Χριστοῦ, τὸ τελειωθῆναι δι' αἵματος· διὸ σῖτος γενόμενος τοῦ ἀθανάτου γεωργοῦ, δι ὀδόντων θηρίων ἠλέσθης, καὶ ἄρτος ἡδὺς αὐτῷ ἀνεδείχθης, πρέσβευε ὑπὲρ ἡμῶν, Ἀθλητὰ μακάριε.