Puisque s’ouvre la « semaine de prière pour l’unité des chrétiens », voici ma modeste contribution.
J’ai été intrigué par le fait que les théologiens orthodoxes francophones, lorsqu’ils évoquent la Sainte Trinité, et spécifiquement la procession du Saint-Esprit, renvoient à la « troisième série » des Etudes du Père Théodore de Regnon sur la Trinité, celles qui sont consacrées aux pères grecs. Le P. de Regnon était un jésuite du XIXe siècle, et s’il s’occupe des pères grecs c’est forcément pour conclure qu’ils sont en accord avec le dogme romain. Comment les théologiens orthodoxes peuvent-ils prendre le risque que leurs lecteurs succombent aux démonstrations du jésuite ?
Je me suis donc décidé à lire les études du P. de Regnon. Ce qui apparaît d’abord est que l’on a là une très impressionnante quantité de citations des pères grecs, sans équivalent en français (et sans doute dans les autres langues vivantes). C’est la raison principale de la référence. Mais il apparaît bientôt, aussi, que plus le P. de Regnon tente de prouver l’accord des pères grecs avec le dogme latin, plus il prouve le contraire… Il multiplie les citations disant que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils, et conformément au postulat du concile de Florence il ajoute à chaque fois : donc ce père est en accord avec le dogme, puisque dire que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils c’est équivalent à dire qu’il procède du Père et du Fils. Or cette lourde insistance finit seulement par faire prendre conscience que ce n’est justement pas la même chose.
D’autre part il doit finir par reconnaître que toutes ces citations concernent, non pas la vie intra-trinitaire, mais les missions de la Trinité ad extra. Et quand il en vient aux relations intra-trinitaires, il est « surpris » de ne pouvoir fournir que deux phrases sur le Saint-Esprit qui procède du Père par le Fils. Deux, dans le vaste corpus des pères, ce sont des exceptions qui confirment la règle : les pères grecs ne voient pas ainsi les relations intra-trinitaires, donc encore moins comme une procession du Saint-Esprit ab utroque…
Le P. de Regnon doit ensuite reconnaître que Photius avait raison quand il affirmait que nulle part chez les pères grecs on ne lit que le Saint-Esprit procède du Fils. Pas une seule fois. Le P. de Regnon croit pouvoir éliminer cette difficulté en disant que Photius jouait sur les mots. Mais quand cette réflexion vient après des centaines de pages où le P. de Regnon définit les mots avec la plus grande précision, ce n’est pas sérieux. Si les pères grecs ne disent jamais, absolument jamais, que le Saint-Esprit ekporeuetai du Fils, c’est qu’ils réservent ce mot, pourtant courant, à la seule procession du Saint-Esprit à partir du Père : il devient un terme technique : le Saint-Esprit « procède » du Père, alors qu’a priori le verbe veut simplement dire « sortir de » (on le trouve 34 fois dans le Nouveau Testament).
Il y a autre chose de spectaculaire dans l’ouvrage du P. de Regnon pour quiconque connaît un peu saint Jean Damascène. Presque chaque fois qu’il le cite, avec grande révérence, le P. de Regnon rappelle que le Damascène rassemble et synthétise de façon géniale l’enseignement des pères qui l’ont précédé, qu’il est en quelque sorte le sceau des pères grecs. Or saint Jean Damascène écrit explicitement trois fois dans son exposé de la foi orthodoxe, et au moins deux fois dans d’autres écrits, que le Saint-Esprit ne procède pas du Fils. Et le P. de Regnon fait semblant de ne pas le remarquer… Mais il écrit : « L'enseignement de saint Damascène doit être considéré comme le résumé authentique et autorisé de la doctrine grecque »…
Certes, le Filioque serait conforme à l’enseignement des pères si l’on disait que c’est un raccourci exprimant de façon elliptique que dans l’économie du salut le Saint-Esprit vient du Père par le Fils, mais ce n’est pas ainsi qu’il a été imposé.
On dit souvent que la controverse sur le Filioque au IXe siècle a conduit à la condamnation de Photius coupable de schisme. Mais ce n’est pas vrai. L’affaire Photius concernait essentiellement une question disciplinaire. Le pape Nicolas Ier avait décidé que Photius n’avait pas été légitimement élu patriarche de Constantinople. L’affaire s’envenima des deux côtés, et le Filioque mettait de l’huile sur le feu, mais finalement, sous le bienveillant pape Jean VIII, Photius fut pleinement réhabilité et finit sa vie en communion avec Rome… après avoir publié un violent (et passionnant) pamphlet contre le Filioque. (Que Rome ait par la suite renié le concile de réhabilitation ne change rien à la réalité historique.)
Les papes de ce temps-là étaient pris en tenaille entre les théologiens francs, soutenus par l’empereur d’Occident, qui voulaient absolument que Rome reconnaisse le Filioque, et les théologiens byzantins, soutenus par l’empereur d’Orient, qui rejetaient la formule et la doctrine. Les papes résistèrent longtemps aux Francs, et vers 808 Léon III fit même apposer à Saint-Pierre de Rome deux plaques d’argent où était gravé le Credo, en grec et en latin, sans le Filioque. On lit cela un peu partout, mais les historiens latins « oublient » tous de préciser que le pape avait fait graver sous le Credo latin :
HÆC LEO POSUI AMORE ET CAUTELA ORTHODOXÆ FIDEI
Et sous le Credo grec :
ΤΑΔΕ ΛΕΩΝ ΕΘΕΜΗΝ ΔΙ’ ΑΓΑΠΗΝ ΤΕ ΚΑΙ ΠΡΟΦΥΛΑΚΗΝ ΟΡΘΟΔΟΞΟΥ ΠΙΣΤΕΩΣ
« Moi Léon, j'ai posé ces plaques par amour et pour la sauvegarde de la foi orthodoxe. »
Il ne s’agissait donc pas seulement de ne pas insérer le Filioque dans le Credo pour faire diplomatiquement plaisir aux orientaux.
En 1054 ce fut l’excommunication de Michel Cérulaire. La polémique ne devait rien à l’affaire du Filioque, elle était issue du fait que le patriarche contestait que les latins utilisent du pain azyme pour l’eucharistie. La bulle d’excommunication, proprement surréaliste, énumère les neuf hérésies dont les grecs seraient coupables (arianisme, donatisme, manichéisme, etc.), et notamment que « comme les pneumatomaques ils ont supprimé dans le Symbole la procession du Saint-Esprit a Filio ». Or en 1054 cela fait seulement 40 ans que Rome a ajouté le Filioque au Credo (sous la pression décisive de l’empereur Henri II qui avait sous sa coupe Benoît VIII, de la tristement célèbre famille des comtes de Tusculum).
Au XIIIe siècle saint Thomas d’Aquin va élaborer le dogme de la procession du Saint-Esprit du Père et du Fils comme d’un seul principe par une seule spiration. Il est assez déconcertant de constater que son argument décisif, le « sed contra » du principal article de la Somme théologique sur le sujet, est ceci :
« S. Athanase dit : “Le Saint-Esprit est du Père et du Fils, non comme fait ou créé ou engendré, mais comme procédant.” »
Or saint Athanase n’a évidemment pas dit cela. La formule se trouve dans le prétendu « Symbole d’Athanase », dit Quicumque d’après son premier mot. C’est un texte clairement occidental, sans doute du VIe siècle, qui n’a été connu à Rome qu’au IXe siècle et n’existe en grec que depuis le XIIIe siècle, quand on a voulu faire croire aux grecs que saint Athanase disait comme Rome…
Saint Thomas d’Aquin savait que saint Jean Damascène disait explicitement que le Saint-Esprit de procède pas du Fils. Alors il accuse saint Jean Damascène d’être « nestorien »… (C’est peut-être pourquoi le P. de Regnon est muet : il n’a pas voulu reproduire cette grossièreté.) Il est curieux que le très thomiste Léon XIII ait fait « docteur de l’Eglise » un père qui selon saint Thomas d’Aquin était « nestorien »…
Saint Thomas d’Aquin, qui en fait ne pouvait s’appuyer que sur saint Augustin, le seul père de l’Eglise à avoir affirmé la procession ab utroque, savait aussi que saint Augustin y apportait un sérieux bémol en disant que néanmoins le Saint-Esprit procède du Père « principaliter ». Ce que l’on traduit par « principalement », mais dans un texte théologique c’est plus que cela : la première traduction que fait Gaffiot de principalis est… « originaire ». Le Saint-Esprit a le Père pour origine. Et secondairement il vient du Fils. Saint Thomas d’Aquin le reconnaît, tout en maintenant son dogme, qui apparaît forcément bancal. C’est pourtant ce qu’on prétendra imposer aux grecs dès 1274, au concile de Lyon, juste après la mort de saint Thomas d’Aquin qui s’y rendait… On recommencera au concile de Florence, en 1439, en ajoutant la précision que lorsque les pères disent que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils c’est donc que le Fils est aussi la « cause » du Saint-Esprit…
La scolastique élabora des analyses de plus en plus compliquées pour tenter de soutenir le dogme thomiste. Le P. de Regnon les résume jusqu’à leur point culminant : « Et voici que pour maintenir la communauté de vertu spirative, il nous faut distinguer dans les personnes elles-mêmes entre les propriétés constitutives et les propriétés non constitutives. » Va-t-il expliquer ce que cela veut dire ? Non. Tout à coup il renonce, et il ajoute seulement : « Le mystère brise tous les cadres rationnels, où nous cherchons à l'enfermer. Et la foi seule nous reste et nous sauve. »
Les arguties scolastiques embrouillent tout. Or Dieu est simple. Dieu nous a révélé qu’il est un en trois personnes. Trois personnes consubstantielles qui se distinguent par leurs propriétés : le Fils n’est pas le Père, et le Père n’est pas le Fils. Le Père et le Fils ne peuvent pas constituer un autre « principe » en tant que personnes, puisque ce « principe » n’est ni père ni fils, ou alors ils produisent ainsi une autre personne, ce qui ferait une « quaternité ». Et si l’on dit que ce « principe » est dans la substance divine, alors le Saint-Esprit procède de lui-même, puisqu’il est consubstantiel aux deux autres personnes. Photius, qui poursuivait les conséquences du Filioque jusqu’à l’absurde, montre que si deux personnes divines peuvent en produire une troisième, il n’y a pas de raison que ça s’arrête là : le Père et le Saint-Esprit peuvent produire une autre personne, le Fils et le Saint-Esprit également, et chacune de ces personnes peut ensuite produire une personne avec l’une des personnes produites, à l’infini. C’est pourquoi les orientaux ne peuvent pas accepter qu’on constitue une impossible « dyade » dans la Trinité.
Le schéma thomiste dogmatisé est celui d’un triangle fermé sur lui-même, incommunicable, alors que Dieu est ouvert sur sa création. Le « triangle » divin n’a que deux côtés : celui de l’engendrement du Fils, celui de la spiration de l’Esprit Saint, et il reste ainsi ouvert. C’est pourquoi saint Irénée parle du Fils et du Saint-Esprit comme des deux mains de Dieu. C’est l’image que donnera Dieu crucifié tendant ses mains vers les hommes.
L’icône de la Sainte Trinité de Roublev est devenue quasiment aussi célèbre en Occident qu’en Russie. Mais on ne fait guère attention au fait qu’elle contredit radicalement le Filioque, ou du moins qu’elle l’ignore. Aucun des trois « anges » ne procède des deux autres, et la particularité extraordinaire de cette icône, pour notre propos, est que les trois personnages sont inscrits dans un cercle, de telle façon que ce cercle est comme ouvert vers l’extérieur, vers la personne qui regarde l’icône, qui est invitée à participer à la vie divine (par l’eucharistie, qui est au centre de la composition).
L’adage « Lex orandi, lex credendi » est le résumé d’une formule de Prosper d’Aquitaine qui dit exactement : « (ut) legem credendi lex statuat supplicandi », c’est-à-dire : « (afin que) la loi de la prière détermine (établisse, fixe, règle) la loi de la foi ».
Or il est très remarquable qu’en dehors de deux exceptions très spéciales, la liturgie latine ne fait aucune allusion à la procession ab utroque. Aucune. Et c’est particulièrement remarquable dans l’office et la messe de la fête de la… Sainte Trinité.
Les deux exceptions sont l’ajout du Filioque au Credo de la messe des fêtes et des dimanches, un ajout illégitime puisque le concile d’Ephèse avait interdit qu’on ajoute quoi que ce soit au Symbole sous peine d’anathème, et l’ajout du soi-disant Symbole de saint Athanase à l’office de prime le dimanche (seulement à la fête de la Sainte Trinité depuis 1960), un texte apocryphe qui a trop servi à tenter de tromper les orientaux.
Si la loi de la prière détermine la loi de la foi, il va de soi que le Filioque tel que défini par le concile de Florence ne fait pas partie du dépôt de la foi.
*
Tout ceci n’est que l’état actuel de mes réflexions, que je ne cherche pas du tout à imposer. Mais j’ai pensé que les recherches que j’ai effectuées peuvent intéresser certains de mes lecteurs (et que ceux qui en sont irrités me pardonnent).
Commentaires
Petite réflexion toute personnel et à caractère non
théologique.
Je pense pour ma part que le Père spire le Saint Esprit vers le Fils et le Fils spire le Saint Esprit vers son Père (Amour réciproque) formant union parfaite des Trois Personnes.
Et que depuis la Pentecôte, Le Saint Esprit procède du Père vers son Fils et à travers son Fils vers nous.
Grâce au sacrifice de la croix.
Par ailleurs il est intéressant de souligner que l'action de spirer veut dire souffler, cela me rappel que le Seigneur souffla sur ses disciples après la résurrection selon l'Evangile de Saint Jean :
19 Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »
20 Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
21 Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.
Personnellement je n'y comprends pas grand chose...mais je crois avoir entendu que la conception grecque crée u.e supériorité du Père et une subordination du Fils que la version catholique chercherai à éviter...
Autre chose : je crois que le cardinal Ratzinger avait admis la légitimité du texte grec du symbole de Nicée Constantinople .
Si je saisis bien, l'éloignement des Ěglises catholique et orthodoxe n'est pas à la hauteur de l'insurmontable. De plus, l'ordintion sacerdotale des prêtres orthodoxes est valide, autant que je sache.
Il fallut d'ailleurs plusieurs siècles pour que le schisme fut consommé.
Je crois en un avenir plus serein qui nous rapprochera tant de nos frères orthodoxes que l'unité surgira !
Soulignons que par la voix de Vassula Ryden et de Myrna de Soufanieh (banlieue de Damas) Jésus-Christ souhaite ardemment que Pâques soit célébrée ensemble le même Jour, d’unir ainsi les dates de la célébration de Pâques pour tous les chrétiens ; cela atténuera le Temps des épreuves ....
Un rêve :
comme nombre de spécialistes semblent s’accorder pour situer la Résurrection de Notre Seigneur le dimanche 7 avril 30, voire le 14 avril (cette date est beaucoup moins probable), et que les calendriers grégorien et julien rendent sporadiques la commitance des dates, pourquoi ne pas fixer Pâques pour les catholiques comme pour les orthodoxes le dimanche de chaque année entre le 7 et le 14 avril ?
...la concomitance des dates, pas la commitance...
...la concomitance des dates, pas la commitance...
Catholiques et Orthodoxes admettent que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu et que ces trois Personnes ne sont qu'un seul Dieu. Alors je ne comprends pas pourquoi on se dispute sur le Filioque...
Que chacun pense ce qu'il veut là-dessus, quelle importance cela a-t-il ?
Cela ne sert qu'à maintenir et pérenniser le schisme et empoisonner les relations entre les Églises orientale et occidentale...
Dans l'Au-Delà, on saura exactement de quoi il retourne et moi ça me suffit.
D'abord le Filioque c'est faux et c'est une hérésie déclarée comme telle par le Pape de l'époque. Ensuite, parce que c'est le début d'une série de tripatouillages que l'église catholique a multiplié au cours de siècles et qui a aboutit à l'apostasie actuelle. L'église de Rome ne reviendra à la vrai foi que par un retour à l'orthodoxie et en faisant un vrai aggiornamento de ses erreurs dogmatiques. Mais depuis Trente, Vatican I et II, ça s'est accumulé. On est très très loin du compte. Les catholiques restants sont devenus protestant pour leur écrasante majorité.
Intéresant. Merci. J'ai 3 ou 4 fois le livre du P. Garrigues "L'Esprit qui dit : Père!", sans le comprendre. Il y a donc encore des gens qui réfléchissent là-dessus.
Vous oubliez le CEC? il essaie de concilier les deux traditions.
Et l'encyclique de JPII sur le Saint-Esprit Dominum et vivificantem?
A première vue le CEC essaie de concilier les deux traditions, comme vous dites, mais de façon confuse. En y regardant de plus près, en le lisant plusieurs fois, on comprend pourquoi c'est confus: le texte est (explicitement) une reprise du concile de Florence, puis on part sur les orientaux, et on revient au concile de Florence, pour conclure qu'on peut s'entendre si la "légitime complémentarité n’est pas durcie". Mais il n'y a pas plus dur dans la "tradition" latine que la formulation du concile de Florence, qui est précisément le "dogme" thomiste inacceptable pour les orthodoxes.
Dans sa belle encyclique, Jean-Paul II, me semble-t-il, n'évoque pas la question des processions. Ce qui est le plus proche se trouve dans les n. 7 et 8, qui pourraient être contresignés par un orthodoxe, mais auraient fortement déplu (le 7, en tout cas) à l'auteur de l'article du DTC...
Passionnant et épineux.
Première certitude : l'existence de le Trinité.
Mt XXVIII 19 "Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit"
Parole d'Evangile au sens littéral du terme.
Une quasi certitude mais une interrogation demeure : le représentation du "scutum fidei" (le fameux triangle avec "DEUS" au centre, PATER FILIUS SPIRITUS SANCTUS aux trois sommets, la relation "non est" entre les 3 sommets et la relation "est" des 3 sommets vers DEUS) me semble correcte tant pour un regard catholique romain et papiste que pour un regard orthodoxe. Je voudrais être certain que c'est bien le cas.
Cette représentation appellerait le "Filioque"
sujets de réflexion ouverts par ce puissant texte de notre hôte en ce blog (mille mercis à lui)
- la distinction entre la vie interne de la trinité (pour laquelle je pencherais pour le "Filioque"...mais c'est peut-être une scorie de mon héritage, voire de mon formatage "papiste"!) et la vie de la Trinité vers l'humanité. Auquel cas l'image de Saint Irénée, qui est très belle, condamnerait le "Filioque"
- l'image de monsieur Daoudal du triangle ouvert sur la création, synthèse de la Trinité de Roblev et des deux mains de Saint Irénée là aussi éliminerait le Filioque.
- Une certitude : le Mystère de la Sainte Trinité me dépasse. Donc je dirais simplement "Ô mon Dieu Trinité que j'adore. Ce que tu as caché aux sages et aux savants tu le révèles aux petits. Je suis ta petit créature et je ne désire qu'une chose : rester au contact de mon Père Créateur, par L'Eucharistie qui est Jésus le Fils Rédempteur et par l'Esprit dont je suis le temple - parfois délabré, souvent sali - depuis mon baptême."
Après s'il faut un jour se passer du Filioque dans le chant du Credo qu'il en soit ainsi.
Enfin, il faudrait que je relise "l'hôte du Pape" de Vladimir Volkoff. L'auteur de ce roman (je suppose qu'il n'est pas inconnu en ces lieux et bénéficierait plutôt d'un a priori favorable) fait dire à un de ses personnages que la tunique du Christ (symbole de l'unité de l'Eglise entendu au sens de corps mystiques des baptisés unis à Dieu) a bien été jouée aux dés, mais qu'on est plus certain de qui l'a gagné entre l'Eglise Catholique Romaine et les Eglises Orthodoxes. C'est là aussi une sorte de piste intéressante.
Michel. Votre réponse n'en est pas une...Vous ne faites que révéler votre rage anti catholique. Des comme vous j'en ai connu notamment l'élève orthodoxe du collège catholique de mon enfance qui a craché sur la croix catholique qu'il avait tracé symboliquement sur la table (j'en ai parlé dans ce blog très récemment).
Il faut dépasser ces rancœurs cuites et recuites dont les gens comme vous nous accablent....
Vous avez beau dire, les orthodoxes, en plus d'être schismatiques, ils sont également hérétiques puisqu'ils ignorent des passages essentiels de l'Évangile qui instituent Pierre comme chef de l'Église et quand on considère le césaropapisme des pays à dominante orthodoxe et le degré de bassesse où cela les a souvent menés ils sont ridicules dans leurs prétentions à détenir seuls l'intégralité de la Vérité sans compter les différences souvent profondes qui opposent ces Églises orthodoxes entre elles.
De plus, Lourdes et Fatima ne sont pas en pays orthodoxe : ça veut dire beaucoup de choses pour ceux qui réfléchissent un peu, mais c'est trop vous demander car vous êtes trop aveuglés vous, les orthodoxes, pour voir avoir une opinion libre et éclairée à ce sujet.
@Oléandre
Pouvez-vous me donner les passages qu'ils ont rayé des Évangiles ou ils « ignorent des passages essentiels de l'Évangile qui instituent Pierre comme chef de l'Église » ? Par ailleurs vous avez oublié de signaler qu’ils rejettent le Symbole des Actes des Apôtres, Symbole « pierre angulaire » de ce qui est défini comme chrétien. Donc les orthodoxes, selon moi, ne sont ni schismatiques ni hérétiques puisque n’étant pas à définir comme chrétien tout simplement, leur foi n’a pas la même origine c’est une nouvelle doctrine. Ainsi n’est chrétien que le catholique « seul » voir Saint Athanase :
« 1. S. ATHANASE, Orat. II cont. Arian. : « Est-ce qu'aucun peuple chrétien a jamais emprunté son nom de ses évêques et non pas plutôt du Seigneur, en qui il croit ? Certes, ce n'est pas des bienheureux apôtres nos maîtres, ni des autres ministres de l’Evangile du Christ, mais du Christ lui-même que nous avons reçu notre appellation comme notre profession de chrétiens. Ceux au contraire dont la foi n'a pas la même origine, ont raison de prendre les noms des auteurs de leur secte, parce que c'est à ceux-là qu'ils appartiennent. »
« C'est ainsi que notre nom comme notre qualité de chrétiens, que nous tenons du Christ, a suffi pour réfuter Marcion, inventeur de son hérésie nouvelle : ce nom de chrétiens est resté à ceux qui ne se sont pas laissés ébranler par Marcion ; ceux au contraire qui se sont attachés à cet hérésiarque, ont perdu leur nom de chrétiens pour n’être plus connus que sous celui de marcionites. C'est encore ainsi que Valentin, Basilide, Manichée et Simon le magicien ont donné leurs noms à leurs sectateurs, et c'est de là que les uns ont été appelé valentiniens, d'autres basilidiens, d'autres manichéens, d'autres simoniens, d'autres cataphrygiens (nom qu'ils ont pris de la Basse-Phrygie), d'autres novatiens, de Novat, leur chef. Ainsi Mélèce, excommunié par Pierre, évêque et martyr, a donné son nom à ses partisans, qui dès lors ont cessé d'être appelés chrétiens. C'est encore de cette manière qu'Arius ayant été excommunié par Alexandre, ceux qui sont restés avec l'évêque ont conservé leur nom de chrétiens, et que ceux au contraire qui se sont attachés à Arius n'ont plus été appelés qu'ariens, en laissant Alexandre seul avec les siens en possession du nom du Sauveur. . . . Ceux de cette espèce qui vont se joindre à ces hérétiques en désertant notre Eglise, perdent en même temps leur nom de disciples du Christ pour prendre celui d'ariens, comme ayant renoncé à la foi chrétienne pour mettre à la place l'erreur inventée par Arius. Comment donc seraient-ils chrétiens, ceux qui ne s'appellent pas chrétiens, mais qu'on doit plutôt appeler ariomanes ? Comment pourraient-ils compter comme faisant partie de l'Eglise catholique, ceux qui ont rejeté l'antique foi, et qui répandent parmi les peuples le venin de leurs doctrines, doctrines convaincues de faussetés par cela seul qu'elles sont nouvelles ? »
Oleandre, j'entends et j'accepte votre propos qui me semble-t-il, et je vous le dis avec la plus grande sympathie, est quelque peu fanatique ce qui est une caractéristique de certains catholiques, les autres étant devenus insipides depuis qu'ils n'ont plus les moyens de leur arrogance. Je ne suis pas partisans des discussions théologiques alambiquées qui ne servent qu'à s'égarer. En revanche, l'histoire nous permet de comprendre les processus et cela aide beaucoup au discernement. L'histoire est un excellent guide à cet égard. Et puis, il suffit de voir où en est l'église catholique à laquelle j'ai appartenu avant de comprendre qu'il en allait de mon salut. Cette église a apostasié. Non seulement elle est hérétique mais elle a renié le Christ. Vous ne voulez pas que je vous en fasse la démonstration tout de même. Et ne vous cachez pas derrière bergoglio. Si vous assistez par exemple à la messe dans le rite de Montini alors vous assistez à une cérémonie blasphématoire (cf. Abbé Anthony Cekada). J'ai de l'estime pour certain catholiques comme les amis du Barroux que je continue de soutenir et avec qui ont peut parler mais pour le reste, que dire? On ne traite pas avec des morts. Si vous êtes intéressé vous pourrez lire : https://www.amazon.fr/Orthodoxie-catholicisme-affirmations-suprématie-lenseignement/dp/B0BTT6MZ5H/ref=sr_1_1?dib=eyJ2IjoiMSJ9.PzoVEKXLGLLA_G-C0e-bz8Zb-Ky7qJIgvMmF_3aia4igj6gI6N6m-hddjqA_tpmlysOTnIRIElEiUbWE6Rq4lLmlnpFv_VgTdTYMKPVSkuKaIVr6KP25okKLtfv8Jv_1rRlOEq__NyoIiNPNwN_TUw.S6NfinFAKGxnhNnvok2X1JdHf37zoPL8aXUR5d_99G4&dib_tag=se&qid=1705696889&refinements=p_27%3AMichael+Whelton&s=books&sr=1-1&text=Michael+Whelton
Oleandre, j'entends et j'accepte votre propos qui me semble-t-il, et je vous le dis avec la plus grande sympathie, est quelque peu fanatique ce qui est une caractéristique de certains catholiques, les autres étant devenus insipides depuis qu'ils n'ont plus les moyens de leur arrogance. Je ne suis pas partisans des discussions théologiques alambiquées qui ne servent qu'à s'égarer. En revanche, l'histoire nous permet de comprendre les processus et cela aide beaucoup au discernement. L'histoire est un excellent guide à cet égard. Et puis, il suffit de voir où en est l'église catholique à laquelle j'ai appartenu avant de comprendre qu'il en allait de mon salut. Cette église a apostasié. Non seulement elle est hérétique mais elle a renié le Christ. Vous ne voulez pas que je vous en fasse la démonstration tout de même. Et ne vous cachez pas derrière bergoglio. Si vous assistez par exemple à la messe dans le rite de Montini alors vous assistez à une cérémonie blasphématoire (cf. Abbé Anthony Cekada). J'ai de l'estime pour certain catholiques comme les amis du Barroux que je continue de soutenir et avec qui ont peut parler mais pour le reste, que dire? On ne traite pas avec des morts.
Si vous êtes intéressé vous pourrez lire : "Orthodoxie et catholicisme: Les affirmations de Rome au sujet de la suprématie papale à la lumière de l’enseignement chrétien orthodoxe" de Michael Whelton
Le Père engendre le Fils à Qui est attribué d'être la connaissance du Père. De la relation entre le Père et le Fils procède le Saint-Esprit qui personnifie l'amour entre le Père et le Fils.
Personne ne conteste que le Père soit principalis au sens d'originaire. Le Filioque évite simplement d'établir une sorte de finalité, d'ailleurs obscure, entre les trois Personnes divines. Le Père n'engendre pas le Fils POUR QUE par Lui procède le Saint-Esprit Saint, ce qui induirait une espèce de hiérarchie entre les Personnes divines, le Saint-Esprit comme fin ultime du Père, le Fils comme moyen d'arriver à cette fin. Le Père engendre le Fils, et du Père et du Fils, à part égale si l'on ose dire, procède l'Esprit Saint. Telle est la "nature" du Dieu trinitaire.
C'est la logique catholique.
Etablissons une analogie avec la famille humaine qui est à l'image de la divine. Ma femme m'a donné des enfants et j'ai donné des enfants à ma femme. Dirai-je, comme père de famille, que j'ai obtenu des enfants par ma femme ? Elle pourrait trouver cela blessant et me rétorquer qu'elle a eu des enfants par moi, ce qui serait tout aussi juste et blessant. Quant aux enfants, ils ont une mère par leur père et un père par leur mère, mais il vaut mieux dire "Ma femme ET moi avons des enfants" et, pour les enfants "Nous sommes nés d'un père ET d'une mère".
Ainsi le Saint-Esprit procède du Père par le Fils au même titre qu'il procède du Fils par le Père. Et ni le Père ni le Fils, dont la Personne ne nomme que la relation, ne se conçoivent sans l'Esprit Saint qui réalise la Trinité et personnifie la Relation comme les enfants personnifient l'amour de leurs parents et réalisent la famille, même si je ne conteste pas à un couple stérile la possibilité d'être une famille (car après tout nous sommes des animaux complexes là où, comme le rappelle Daoudal, Dieu est simple).
A ajouter à l'article, puisque le qualificatif est attribué aux autres :
Saint Léon III
Saint (ou au moins Bienheureux) Charlemagne
Saint Henri II
"l'Esprit de Vérité, qui procède du Père, retourne au Père en passant par le Fils, qui nous envoie le Saint Esprit pour que Celui-ci nous transforme, nous conduise au Fils et que le Fils nous conduise au Père"
(Père Stephane)
Ce qui seul compte, c'est la Circummincession des 3 Personnes .
Onclin.. Je suis sûr que la question que vous me poser n'est qu'une question rhétorique...
Ces passages sont si évidents notamment chez St Mathieu et St, Jean que je n'ai pas besoin de les citer.
Ce que vous écrivez ensuite est très intéressant, c'est une façon de voir qui ne m'avait pas effleuré.
À Michel 21:43.
Israël était le peuple de Dieu, mais il a souvent trahi sa vocation jusqu'à même l'idolâtrie et Dieu l'a souvent châtié pour son infidélité : est-ce que pour autant Dieu l'a renié ? Bien sûr que non !!! Car Dieu reste fidèle malgré les péchés de son peuple.
Jésus l'a dit : "je serai avec vous toujours jusqu'à la fin du monde". Cela veut dire qu'il ne peut en aucun cas permettre que son Église puisse errer. Ce qui n'empêche pas les mauvais papes qu'on voit dans l'Histoire et dont Bergoglio est l'un des pires...
Alors tirer prétexte de ces mauvais papes ou évêques ou prêtres pour quitter l'Église que le Christ a lui-même fondée, c'est un peu léger et révèle une foi fragile insuffisamment informée.
Je rappelle ici à tous, ce qu'a dit la T.S.Vierge Marie à Mélanie et Maximin à La Salette : "Rome perdra la Foi"...et nous y sommes avec Bergoglio et sa dernière folie sur la bénédiction des couples homosexuels et la plus récente encore sur l'Enfer qu'il espère vide !!!
Ce "pape" est une véritable calamité, c'est pourquoi je pense (sans le souhaiter...) qu'il lui sera impossible d'éviter d'aller en Enfer car lui-même, par ses dires et ses actes, il en a envoyé des millions en les confortant dans leurs péchés au lieu de leur demander de se repentir comme son métier l'y oblige...
Cher Oléandre, si ce que vous dites vous rassure, je respecte mais ne vous cachez pas derrière les êtres faillibles. Pour ma part, je suis un affreux salopard et ça ne change rien à l'orthodoxie et à la beauté de la foi. Maintenant si vous pensez que Rome a perdu la foi, vous savez ce qui vous reste à faire. Ne vous laissez ps engloutir. Sauvez-vous.
Attention, il y a beaucoup de choses erronées dans cet article. (Mais après les pointes malveillantes de Mr Daoudal contre la célébration liturgique des vertus domestiques de la Sainte Famille - Mystère qui est celui de trente années de la vie du Sauveur -, rien ne m'étonne plus sur ce blog.)
1- Beaucoup de Pères Grecs du IVe et Ve siècles (S. Épiphane, Saint Grégoire de Naziance, S. Grégoire de Nysse, S. Cyrille d'Alexandrie, S. Didyme l'Aveugle d'Alexandrie, etc.) ont enseigné que le Saint-Esprit reçoit son existence et son essence du Père et du Fils, à tel point qu'on peut considérer que "l'Orient a été Filioquiste avant l'Occident". (Etude détaillée du P. Bertrand de MARGERIE, Vers une relecture du concile de Florence grâce à la reconsidération de l'Écriture et des Pères grecs et latins - In: Revue thomiste vol. 86 (1986) p. 31-81; --- Albert PATFOORT, Le 'Filioque' dans la conscience de l'Eglise avant le Concile d'Ephèse, In: Revue thomiste vol. 97 (1997) p. 318-334)
2- La négation apparente du Filioque par Théodoret (dans un ouvrage condamné au Concile de Constantinople II) et par Saint Jean-Damascène avait un autre sens dans leurs écrits (en particulier, Théodoret voulait dire "le Saint-Esprit n'est pas une créature du Fils", et Jean Damascène voulait dire "il n'est pas fils du Fils"), d'après les études résumées par de MARGERIE (cité plus haut).
Pour ces deux questions, et une autre explication, voir aussi Martin JUGIE, De Processione Spiritus Sancti, 1936.
3- Au VIIe siècle, Saint Maxime de Chrysopolis, qui toute sa vie a considéré le Pontife romain comme le gardien de l'orthodoxie des dogmes, a pris la défense du Filioque qui se trouvait déjà dans les lettres officielles des Papes Saint
Martin I (martyrisé à Constantinople et exilé en Crimée) et Théodore, et cela contre ses compatriotes byzantins monothélites. (Jean-Michel GARRIGUES, Deux Martyrs de l'Église indivise, saint Maxime le Confesseur et le Pape saint Martin, éditions du Cerf, 2011, p.147)
4- Quant à Saint Léon III, s'il a refusé l'addition du Filioque au Credo, il a cependant clairement enseigné la doctrine du Filioque dans son Encyclique aux patriarches orientaux.
Credimus sanctam Trinitatem, id est, Patrem, Filium, et Spiritum Sanctum, (...); Spiritum Sanctum a Patre et a Filio aequaliter procedentem. Voir cette citation avec d'autres dans l'article : https://bekkos.wordpress.com/2008/06/24/on-anastasius-the-librarian/
5- Il y a quelques années, Henri de Villiers (https://schola-sainte-cecile.com/2007/06/03/symbole-de-foi-dit-de-saint-athanase-quicumque-vult-salvus-esse/) avait rappelé que le symbole de Saint Athanase avait de fortes chances d'être authentique puisqu'il apparaît en Gaule fin du IVe - début du Ve siècle, et que Saint Athanase, qui avait été obligé d'apprendre à fond le latin lors de son exil à Rome pour pouvoir défendre sa cause devant le Pape, avait été exilé plusieurs fois et longtemps à Trèves, capitale de la Gaule Belgique première.
Merci pour ces savantes précisions. Si l'on tient à plaider la non-authencité du Filioque, on est obligé de rejeter, non seulement le symbole de saint Athanase, mais encore celui de Nicée tel que nous le récitons en Occident.
Comme je l'ai montré plus haut par la simple logique, la querelle est d'autant plus redoutable qu'elle est stérile :
"Et in hac Trinitáte nihil est prius aut postérius, nihil majus aut minus : sed totæ tres persónæ coætérnæ sibi sunt et coæquales."
"Coaequales", "égales entre Elles", écrit le magnifique Quicumque, et qu'importe qu'il faille l'attribuer à saint Athanase ou à saint Fulgence deux siècles plus tard ! De cette "égalité" parfaite "procède" logiquement le Filioque. Et si l'on tient à dire que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils, il faudrait ajouter qu'Il procède "également" du Fils par le Père.
Mais quelle est la réputation des Grecs, qui se sont laissé séduire par les hérésies les plus subtiles des premiers siècles du christianisme ? Les Grecs coupent les cheveux en quatre. Dit vulgairement, ce sont des enculeurs de mouches procéduriers ! 6000 juges à Athènes, pour 40 000 citoyens, c'est tout dire !
Oui, merci et si l'on revoit l'historique de l'anathème réciproque de 1054, nous voyons l'action perverse de Michel Cérulaire, ambitieux, orgueilleux, comploteur contre les empereurs byzantins favorables à un accord avec Rome.
Michel Cérulaire détestait les latins et ses griefs, bien avant le "Filioque" étaient d'un niveau déplorable: utilisation du pain azyme (quel crime!), jeûne du samedi, le célibat des prêtres, les messes ordinaires en temps de Carême par les latins et des pratiques inventées. Il voulait être cité au canon de la messe latine à égalité avec le pape en échange de la réciproque dans leur rite. C'est à dire qu'il réclamait l'égalité avec le pape et l'autocéphalie. Il prétendit que l'excommunication touchait toute l'église orthodoxe alors qu'elle le concernait lui et ses collaborateurs seuls. L'accueil humiliant qu'il fit aux légats du pape comparé à celui amical de l'empereur n'arrangea rien. Le "Filioque" ne vint qu'après, comme justification "théologique" du comportement de ce patriarche malfaisant.
Les orthodoxes conséquents devraient se poser la question du salut de ce personnage qui porte la responsabilité d'un schisme et dont le caractère est en effet des plus infects. On relève en particulier cet orgueil téméraire poussé jusque dans ses plus imprudentes conséquences. "Grâce" à lui, l'Eglise grecque est passée du "papocésarisme" (celui de ce triste patriarche) au césaropapisme : juste retour de bâton ! Et on ne m'ôtera pas de l'esprit que le sac de Constantinople par les Croisés et sa prise par les Turcs furent l'avertissement puis le châtiment divins sanctionnant cette rupture.
Je peux comprendre que l'état désastreux dans lequel se trouve l'Eglise romaine soit une épreuve pour notre foi, Cette atmosphère de fin des temps doit-elle nous porter à rejoindre les premiers à avoir gravement enfreint le précepte d'unité ? Certainement pas ! La Vérité catholique reste accessible, gravée dans le marbre, au-dessus de la calotte blanche du sinistre antéchrist qui tient aujourd'hui lieu de pape à Rome. Nous verrons un jour sa confusion, n'en doutons pas... Et celle de Cérulaire, fût-elle moins terrible, sera de même nature...
en complément :
http://www.christianunity.va/content/dam/unitacristiani/Documentazione%20generale/Filioque/FR%20Filioque.pdf
je ne maîtrise pas du tout le Grec, encore moins ancien, donc j'ai décroché assez vite dans la lecture du document.
Merci pour ce document éclairant. Et l'on voit que les incompréhensions réciproques seraient facilement levées avec un peu de bonne volonté. Le "Filioque" n'est qu'un prétexte pour continuer à refuser la primauté de la papauté instituée par le Christ.
Et ce n'est pas parce que le siège de Pierre est occupé par un imposteur que cela donne raison aux Orthodoxes sur le fond.
Les protestants, pour nier la primauté de Pierre, n'ont eu qu'à se servir des arguments orthodoxes. Chaque patriarche est son propre pape. Si vous voulez divorcer et vous remarier religieusement deux fois (théorie de la 3e chance) au lieu d'une (théorie de la 2e chance), vous changez de patriarcat et le tour est joué. C'est sympa la synodalité. Bertgoglio nous y fait goûter tout en maintenant sa dictature de fer.
@ Dauphin,
J'ai eu vent de ce document dans le livret de catéchisme du collège où mon ainé est scolarisé, vu que justement j'assure une heure de catéchisme pour une classe de garçons de sa division.
La séance de la semaine prochaine, au sein du programme de l'année étudiant le Credo de manière suivie, porte sur "Je crois en l’Esprit Saint qui procède du Père et du Fils". Elle comporte un paragraphe sur le Filioque qui mentionne ce document.
Les éléments glanés en ces lieux viendront utilement compléter ce que je pourrai dire.
Je terminerai en remerciant monsieur Daoudal de permettre ces échanges que je me permets de qualifier de providentiel : personnellement, ils enrichissent ce que je serai amené à expliquer justement la semaine prochaine. Comme le curé de Cucugnan je dirai "mais qui fait coïncider les coïncidences sinon la divine Providence?" (citation approximative de mémoire)